A gauche, le vote utile plane sur les meetings du weekend

La question sera au centre des meetings des quatre principaux candidats de gauche ce weekend dont celui de Jean-Luc Mélenchon (Photo, AFP).
La question sera au centre des meetings des quatre principaux candidats de gauche ce weekend dont celui de Jean-Luc Mélenchon (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 24 mars 2022

A gauche, le vote utile plane sur les meetings du weekend

  • La maire de Paris tiendra samedi à Toulouse son avant-dernier meeting de campagne, avant Paris début avril
  • L’écologiste Yannick Jadot a un temps attaqué Jean-Luc Mélenchon pour ses positions de «non-alignement» dans la guerre en Ukraine

PARIS: Voter utile ou par conviction? La question sera au centre des meetings des quatre principaux candidats de gauche ce weekend dont celui de Jean-Luc Mélenchon qui sollicite la "responsabilité morale" des électeurs pour se hisser au second tour.

Le candidat de La France insoumise a utilisé cette expression à l'issue de sa marche parisienne de Bastille à République dimanche dernier, devant des dizaines de milliers de personnes.

Crédité d'entre 12,5 et 15% des voix selon les sondages, la plupart du temps en troisième position, M. Mélenchon s'est adressé directement aux "consciences" de gauche: "Ne vous cachez pas derrière les divergences entre chefs, c'est vous qui faites la décision, ne vous dérobez pas".

Il s'apprête à récidiver dimanche après-midi lors d'un meeting à Marseille qui devrait lui aussi attirer les foules, sur la plage du Prado.

Le député LFI du Nord Adrien Quatennens estime que "tous les ingrédients sont réunis pour que se reproduise" la dynamique de 2017, misant sur "un effet efficacité du vote à gauche".

Pourtant, l'équation est compliquée pour M. Mélenchon qui veut aussi convaincre les abstentionnistes. Il a toujours dit que son succès dépendait de la "participation populaire". Or celle-ci nécessite des arguments différents de ceux employés pour draguer l'électorat de gauche.

"Il y a toujours plusieurs travaux en parallèle. Les CSP+ des centre-villes n'ont pas les mêmes attentes que les classes populaires", admet Adrien Quatennens. "Les premiers s'intéressent plus à la vision globale et sont attentifs au ton de Jean-Luc Mélenchon. Les milieux populaires veulent des mesures qui vont changer leur quotidien".

«Rouste»

Sur le ton du tribun justement, les concurrents à gauche ont à redire. 

Donnée en-dessous de 4% des intentions de vote, la socialiste Anne Hidalgo a pilonné mardi à Limoges "la gauche de M. Mélenchon", la "moins utile du monde". Le "soi-disant vote utile" émane "de ceux qui veulent que la gauche ne gouverne pas", a-t-elle cinglé.

Critiquant la position de l'insoumis sur l'Ukraine, elle a appelé à "voter pour la gauche qu'on aime, celle qui soutient l'aide concrète à l'Ukraine".

"Il faut montrer que la gauche des solutions c'est nous", appuie le patron des sénateurs socialistes Patrick Kanner auprès de l'AFP. "Mélenchon progresse à cause de son charisme, mais entre voter pour quelqu'un pour son charisme, et voter pour quelqu'un qui sortirait de l'Otan, il y a une différence".

La maire de Paris, qui veut aussi "ouvrir les yeux des électeurs" sur "le programme libéral" d'Emmanuel Macron, tiendra samedi à Toulouse son avant-dernier meeting de campagne, avant Paris début avril.

Le communiste Fabien Roussel, autour de 4%, lui emboîtera le pas dimanche dans la ville rose. Son souci est différent: proche idéologiquement de Jean-Luc Mélenchon, il doit légitimer sa candidature, et met en avant sa personnalité: "Ca compte, est-ce qu'on veut voter pour quelqu'un de pas sympa, qui n'aime pas les gens ?", demande-t-il.

Pour sa part, l'écologiste Yannick Jadot, autour de 6% dans les sondages, a un temps attaqué Jean-Luc Mélenchon pour ses positions de "non-alignement" dans la guerre en Ukraine. Il recentre désormais ses attaques sur l'extrême droite et Emmanuel Macron.

Cela n'empêche pas son camp, au logiciel social proche de l'insoumis, de fulminer contre les appels au vote utile. "Jean-Luc Mélenchon est le meilleur tribun de l'échiquier politique", estime Eric Piolle, maire EELV de Grenoble.

Mais comme "la victoire est inaccessible", "le vote utile n'a pas de pertinence, il s'apparente à un vote tactique pour éviter de se faire humilier", affirme-t-il. "Jean-Luc, je lui ai déjà dit en 2017, il n'est pas passé à 600.000 voix de la victoire mais d'une rouste au second tour".

La numéro 2 d'EELV Sandra Regol tacle: "pendant cinq ans il (Mélenchon) a refusé de construire quoi que ce soit. Ce n'est pas à trois semaines du premier tour qu'on se recentre" pour capter toute la gauche.

Face à ces critiques, le directeur de campagne du candidat insoumis, Manuel Bompard, se veut confiant. "On entend, dit-il, beaucoup de militants de gauche dire qu'ils vont voter Mélenchon, mais ce n'est pas encore mesuré dans les enquêtes", assure-t-il.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.