Présidentielle: le Parlement attend le président Zelensky dans une campagne scandée par l'Ukraine

Les parlementaires français applaudissent après le discours du Premier ministre français Jean Castex (2L) et avant un débat à la suite de la déclaration du gouvernement, en application de l'article 50-1 de la Constitution, concernant l'invasion de l'Ukraine par la Russie à l'Assemblée nationale à Paris le 1er mars dernier. (AFP)
Les parlementaires français applaudissent après le discours du Premier ministre français Jean Castex (2L) et avant un débat à la suite de la déclaration du gouvernement, en application de l'article 50-1 de la Constitution, concernant l'invasion de l'Ukraine par la Russie à l'Assemblée nationale à Paris le 1er mars dernier. (AFP)
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Publié le Mercredi 23 mars 2022

Présidentielle: le Parlement attend le président Zelensky dans une campagne scandée par l'Ukraine

  • Après le parlement italien mardi, c'est au tour de l'Assemblée nationale et du Sénat français de se réunir exceptionnellement et simultanément à 15 heures
  • Avec l'intervention de M. Zelensky, la guerre en Ukraine devrait continuer d'écraser l'actualité de la campagne présidentielle, un conseil de défense et de sécurité étant par ailleurs prévu à l'Elysée

PARIS: L'union sacrée pour l'Ukraine et son président? L'actualité internationale s'invite encore une fois dans la campagne présidentielle avec l'intervention vidéo mercredi devant le Parlement du chef de l'Etat ukrainien Volodymyr Zelensky, sur fond de divergences entre candidats sur la politique de la France face à la Russie.


Après le parlement italien mardi, c'est au tour de l'Assemblée nationale et du Sénat français de se réunir exceptionnellement et simultanément à 15 heures, malgré la fin de la session parlementaire, pour écouter un message en direct de Volodymyr Zelensky, qui enchaîne les interventions devant les parlements nationaux alors que son pays affronte l'invasion russe.


Pas moins de trois candidats à l'Elysée, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Dupont-Aignan, également députés, siègeront au Palais Bourbon pendant les 15 minutes qu'est censée durer l'adresse vidéo du président ukrainien. Un temps volontairement limité pour des questions de sécurité.  


Ironie, ces trois candidats, auxquels il faut ajouter le polémiste d'extrême-droite Eric Zemmour, sont régulièrement brocardés pour leurs positions jugées pro-russes. Pas question cependant d'"instrumentaliser" le message de Volodymyr Zelensky, assure une source parlementaire LREM. "L'enjeu global dépasse la politique intérieure."


"Il y a une prise de conscience de la classe politique française. L'Ukraine est un sujet qui nous appartient car c'est l'Europe qu'on agresse", expose Frédéric Petit, député Modem des Français de l'Europe de l'Est.


Au Palais Bourbon comme au Palais du Luxembourg, aucun débat ne sera organisé après le message de M. Zelensky. Un comité de liaison parlementaire aura lieu dans la foulée à Matignon.


Mais à moins de 18 jours du premier tour, pas question de perdre de vue la campagne présidentielle. Marine Le Pen qui avait initialement annoncé faire l'impasse sur ce rendez-vous, s'est finalement ravisée. "Ca montre bien que certains sont gênés aux entournures", persifle la source parlementaire LREM. 


"Le fait d'écouter M. Zelensky, ça apportera sûrement un aspect médiatique important et on va voir ce qu'il dit, mais enfin on l'a écouté à l'Europe (le Parlement européen, ndlr), (...) le fond du problème reste", a fait valoir le maire RN de Perpignan, Louis Aliot, soutien de Marine Le Pen désormais solidement installée à la 2e place des intentions de vote, derrière le président Emmanuel Macron. 


Un quatrième député également candidat à la présidentielle, le communiste Fabien Roussel, est lui excusé en raison d'un deuil familial. "N’y voyez aucunement un choix politique", a-t-il tenu à souligner.

Poids lourds de la majorité à Nice

Au Sénat, tous les présidents de groupe devraient être présents dans l'hémicycle, à l'exception du chef de file des sénateurs PS Patrick Kanner, en déplacement, ce qu'il "regrette".


Avec l'intervention de M. Zelensky, la guerre en Ukraine devrait continuer d'écraser l'actualité de la campagne présidentielle, un conseil de défense et de sécurité étant par ailleurs prévu à l'Elysée.


Cela ne découragera pas Marine Le Pen et Eric Zemmour de parler chiffres et mesures, avec la présentation pour l'une du chiffrage de son projet et la présentation de son programme pour le second.


M. Zemmour, qui décroche dans les sondages où il navigue autour des 10%, a tenté avec la création d’un ministère de la "remigration", un concept de la pensée identitaire, de donner un coup de fouet à sa campagne avant son grand meeting au Trocadéro, dimanche à Paris.


Loin de la démonstration de force prévue par M. Zemmour ou celle de Jean-Luc Mélenchon place de la Bastille dimanche dernier, avec à la clef des dizaines de milliers de militants, la majorité s'essaiera mercredi à un rare grand rassemblement à Nice où 3.000 personnes sont attendues au palais Nikaïa.


Sans Emmanuel Macron, le meeting alignera quelques poids lourds illustrant le "dépassement" droite/gauche sous la houlette du maire de Nice Christian Estrosi, ex-LR devenu fervent soutien du président-candidat. 


Sont attendus l'ex-premier ministre Edouard Philippe, le patron des députés LREM Christophe Castaner, le maire ex-LR de Toulon Hubert Falco, le ministre de la Santé Olivier Véran et son homologue de la Culture, Roselyne Bachelot.


Plus tôt dans la journée, M. Estrosi organisera une rencontre entre des élus locaux et quelques unes des "têtes d'affiche". Une pierre dans le jardin d'Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes et bras droit de la LR Valérie Pécresse.


Mayotte provoque des frictions entre extrêmes droites française et allemande

Marine Le Pen (au centre), candidate du Rassemblement national (RN) à l'élection présidentielle française de 2022, pose avec des sympathisants lors d'une visite de campagne sur la place Mamoudzou à Mayotte, le 18 décembre 2021. (Photo Ali Al-Daher AFP)
Marine Le Pen (au centre), candidate du Rassemblement national (RN) à l'élection présidentielle française de 2022, pose avec des sympathisants lors d'une visite de campagne sur la place Mamoudzou à Mayotte, le 18 décembre 2021. (Photo Ali Al-Daher AFP)
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  • Dans une question écrite au Bundestag cette semaine, l'AfD a appelé le gouvernement fédéral «à prendre position sur les résolutions de l'Assemblée générale des Nations unies selon lesquelles la France doit restituer l'archipel de Mayotte aux Comores
  • «L’AfD ferait mieux de s'occuper des problèmes de l’Allemagne et je suis fâchée de cette situation», a déclaré la cheffe de file du Rassemblement national (RN)

MAMOUDZOU, France : La dirigeante d'extrême droite française Marine Le Pen, en visite à Mayotte samedi, s'est dite «fâchée» contre son allié allemand au Parlement européen, l'AfD, qui «ferait mieux de s'occuper des problèmes de l'Allemagne» au lieu de questionner l'appartenance à la France de cet archipel de l'océan Indien.

Dans une question écrite au Bundestag cette semaine, l'AfD (Alternative für Deutschland) a appelé le gouvernement fédéral «à prendre position sur les résolutions de l'Assemblée générale des Nations unies selon lesquelles la France doit restituer l'archipel de Mayotte à l'Union des Comores».

«L’AfD ferait mieux de s'occuper des problèmes de l’Allemagne et je suis fâchée de cette situation», a déclaré la cheffe de file du Rassemblement national (RN). «Je vais leur expliquer la raison pour laquelle les Mahorais ont par trois fois déjà exprimé leur souhait d'être Français».

Lors de la proclamation de l'indépendance des Comores, Mayotte a choisi de rester en France par deux référendums en 1974 et 1976. Un troisième référendum en 2009 a fait de Mayotte un département.

Un porte-parole de l'Afd, Matthias Moosdorf, a expliqué à l'AFP que son parti n'avait «pas imaginé que le RN serait contrarié par cette question» et que cette question visait l'ambivalence, selon l'Afd, pratiquée par le gouvernement allemand sur les référendums d'autodétermination, ce dernier ne reconnaissant pas le résultat de celui organisé en Crimée en 2014.

«Ce parallèle avec la Crimée est particulièrement maladroit», a jugé Mme Le Pen qui compte donner à ses alliés «quelques leçons de géopolitique».

Les relations entre les deux partis, qui siègent dans le même groupe «Identité et démocratie» au Parlement européen sont tendues depuis la révélation d'un projet secret d'expulsion massive d'étrangers et de citoyens allemands réputés non-intégrés si l'AfD arrivait au pouvoir.

L'affaire avait provoqué des manifestations d'ampleur contre l'extrême droite dans toute l'Allemagne. Et Mme Le Pen avait déclaré être «en total désaccord» avec cette idée.

Par ailleurs, sur les relations avec les Comores dont sont issus nombre d'immigrants arrivant sur Mayotte, Mme Le Pen a appelé à «siffler la fin de la récréation», les accusant de «vouloir récupérer Mayotte par la démographie».

Elle a évoqué des mesures de rétorsion comme le gel des avoirs des dirigeants comoriens ou la suppression de visas.


Expulsion vers l'Algérie d'un imam officiant en France

Un agent de sécurité se tient à l'entrée de la Grande Mosquée dans le quartier d'Empalot à Toulouse, le 23 juin 2018, lors de son inauguration après 13 ans de rénovation. (Photo Eric Cabanis AFP)
Un agent de sécurité se tient à l'entrée de la Grande Mosquée dans le quartier d'Empalot à Toulouse, le 23 juin 2018, lors de son inauguration après 13 ans de rénovation. (Photo Eric Cabanis AFP)
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  • Mohamed Tataïat était arrivé en France en 1985 comme imam détaché algérien
  • Il a été expulsé vendredi soir vers l'Algérie, après sa condamnation définitive pour provocation à la haine et à la violence envers la communauté juive, ont annoncé les autorités

PARIS : L'imam de nationalité algérienne, Mohamed Tataïat, qui officiait à Toulouse dans le sud de la France, a été expulsé vendredi soir vers l'Algérie, après sa condamnation définitive pour provocation à la haine et à la violence envers la communauté juive, ont annoncé les autorités.

Dans un message posté sur le réseau social X, le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a fait valoir qu'«une nouvelle fois, la loi immigration (avait permis) d'expulser dans son pays d'origine en moins de 24 heures un +imam+ de Toulouse, prêcheur de haine et condamné par la justice».

L'un des avocats de l'imam a dénoncé une «expulsion manu militari». «Il n'y avait pas d'urgence, il est sur le territoire français depuis 40 ans, il a des enfants, il travaille, il n'a pas fait parler de lui depuis sept ans, et là il se retrouve dans un avion en direction de l'Algérie», a réagi auprès de l'AFP Me Jean Iglesis.

Une audience pour examiner une requête en référé des avocats de l'imam à l'encontre de cet arrêté d'expulsion était prévue lundi au tribunal administratif de Paris, a ajouté Me Iglesis.

«Ce qui se passe est d'une certaine gravité (...) C'est une défiance à l'égard de la défense et de l'autorité judiciaire», a poursuivi le conseil de l'imam, affirmant notamment qu'il n'avait pas pu avoir accès à son client lorsqu'il était en instance d'expulsion à l'aéroport de Toulouse.

Mohamed Tataïat était arrivé en France en 1985 comme imam détaché algérien. Il avait rejoint Toulouse deux ans plus tard pour exercer au sein de la mosquée du quartier Empalot.

En juin 2018, le préfet du département de Haute-Garonne avait signalé des propos tenus lors d'un prêche le 15 décembre à la mosquée En Nour, caractérisant, selon lui, «une provocation à la haine et à la discrimination à l'égard des juifs».

Le 31 août 2022, l'imam avait été condamné par la cour d'appel de Toulouse à 4 mois de prison avec sursis pour ce prêche.

Le 19 décembre dernier, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de M. Tataïat, rendant ainsi sa condamnation définitive.

Le 5 dernier avril, le ministre de l'Intérieur avait signé son arrêté d'expulsion.


Consulat d'Iran à Paris: un homme interpellé après une alerte

La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
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  • En réalité, aucun explosif n'a été retrouvé «ni dans les locaux du consulat, ni dans le véhicule» du suspect, a annoncé la Préfecture de police de Paris, après l'interventionde la BRI (brigade de recherche et d'intervention)
  • «Selon les premiers éléments, il s'agit d'un homme né en 1963 en Iran», a poursuivi le parquet, ajoutant qu'il était sorti de lui-même du consulat

PARIS: Un homme a été interpellé vendredi après une alerte lancée par le consulat d'Iran à Paris. Un individu aurait été vu dans ses locaux "porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif", selon l'intitution.
En réalité, aucun explosif n'a été retrouvé "ni dans les locaux du consulat, ni dans le véhicule" du suspect, a annoncé la Préfecture de police de Paris, après l'interventionde la BRI (brigade de recherche et d'intervention), une unité d'élite de la police
Le parquet de Paris a également affirmé à l'AFP qu'"aucune matière explosive" n'avait été retrouvée "à ce stade, ni sur lui, ni sur place".
"Selon les premiers éléments, il s'agit d'un homme né en 1963 en Iran", a poursuivi le parquet, ajoutant qu'il était sorti "de lui-même" du consulat et qu'il "aurait proféré des menaces de passage à l'acte violent".
"Les vérifications et comptes-rendus se poursuivent afin de préciser la situation judiciaire", selon la même source.
L'affaire avait débuté vers "11H00" avec le signalement d'un homme qui "aurait été aperçu par un seul témoin entrant dans le consulat, rue de Fresnel, porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif", avait rapporté un peu auparavant la PP à l'AFP.
En début d'après-midi un périmètre de sécurité avait été mis en place tout autour du consulat, situé dans le 16e arrondissement de Paris près du Trocadéro.
Le trafic sur les lignes de métro 9 et 6 desservant la station Trocadéro, la plus proche du consulat d'Iran, a été interrompu, pour des raisons de sécurité, comme l'a annoncé la RATP sur X.
Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a mobilisé, outre la BRI, d'importantes forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP sur place. Le préfet répondait à une "demande d'intervention" du consulat.
Le consulat et l'ambassade d'Iran partagent le même bâtiment, mais ont des entrées différentes: le 4 avenue d'Iena pour l'ambassade et le 16 rue Fresnel pour le consulat.
Après l'interpellation du suspect, le dispositif sécuritaire était toujours bien en place et une vingtaine de journalistes étaient présents, notamment des journalistes étrangers, selon le journaliste de l'AFP.
Deux camions de police bloquaient le croisement de la rue de la Manutention et de la rue Fresnel où se trouve le consulat d’Iran.
La France a relevé son dispositif Vigipirate en urgence attentat, son plus haut niveau, après l'attentat survenu en mars à Moscou dans une salle de spectacle.