WASHINGTON : Moscou n'utilisera l'arme nucléaire en Ukraine qu'en cas de "menace existentielle" contre la Russie, a déclaré mardi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov sur la chaîne CNN International.
"Nous avons une doctrine de sécurité intérieure, cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pour l'utilisation des armes nucléaires. Et s'il s'agit d'une menace existentielle pour notre pays, alors elles peuvent être utilisées en accord avec notre doctrine", a-t-il dit.
La journaliste de CNN International Christiane Amanpour demandait au porte-parole du Kremlin de dire s'il était "confiant" ou "convaincu" que le président russe Vladimir Poutine, dont il est très proche, n'aurait pas recours à l'arme nucléaire en Ukraine.
Quelques jours après le début de la guerre lancée le 24 février, et alors que l'armée russe rencontrait une résistance inattendue de la part des forces de sécurité ukrainiennes, le président russe avait mis en alerte toutes les composantes de la force de dissuasion nucléaire, déclenchant un choeur de protestations internationales.
Les craintes portent notamment sur la possible utilisation par Moscou d'armes nucléaires de petite dimension.
"Nous surveillons ceci quotidiennement et du mieux que nous pouvons. Nous n'avons rien vu qui nous conduise à conclure que nous devons changer notre posture stratégique de dissuasion", a commenté mardi le porte-parole du Pentagone, John Kirby.
Selon le ministère américain de la Défense, l'armée ukrainienne, qui garde le contrôle des grands centres urbains, se trouve même ces derniers jours en position de mener quelques contre-offensives qui lui ont permis, dans le sud notamment, de reprendre du terrain sur les troupes russes.
Les opérations "se poursuivent de façon strictement conforme à ce qui était prévu", a au contraire affirmé Dmitri Peskov à CNN International.
Selon le porte-parole, l'armée russe continue de chercher à "éliminer le potentiel militaire de l'Ukraine", l'un des "principaux objectifs de l'opération".
Pour ce faire, les forces russes "ciblent seulement des objectifs et objets militaires sur le territoire de l'Ukraine, pas (d'objectifs) civils", a-t-il assuré, en dépit d'accusations d'ONG largement documentées et relayées par plusieurs gouvernements, notamment britannique et américain, d'attaques sur des civils.
Une "occupation" de l'Ukraine ne figure par ailleurs pas parmi les objectifs du Kremlin, a-t-il poursuivi.
Les experts militaires estiment que l'armée russe pâtit de problèmes logistiques et de communication.