NEW YORK: Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a affirmé mardi que la guerre menée par la Russie en Ukraine était «ingagnable», tout en réitérant son appel pour que le conflit passe du champ de bataille à la table des négociations.
«C’est inévitable», a-t-il déclaré au siège de l’ONU à New York. «La seule question qui se pose est la suivante: combien de vies doivent encore être perdues? Combien de bombes doivent encore tomber? Combien de Marioupols doivent être détruits?»
«Combien d’Ukrainiens et de Russes devront être tués avant que tout le monde ne se rende compte que cette guerre n’a pas de gagnants mais seulement des perdants? Combien de personnes devront encore mourir en Ukraine et combien de personnes dans le monde devront être confrontées à la faim pour que cela cesse?»
«La poursuite de la guerre en Ukraine est moralement inacceptable, politiquement indéfendable et militairement insensée», a-t-il souligné.
Selon Antonio Guterres, durant le mois qui s’est écoulé depuis que la Russie a envahi l’Ukraine «en violation de la Charte des Nations unies», le monde a été témoin d’effroyables souffrances humaines en raison de l’intensification de la guerre, qui devient de plus en plus destructrice et imprévisible.
Il a ajouté que les civils étaient terrorisés par les «bombardements systématiques» et la destruction des hôpitaux, des écoles, des immeubles d’habitation et des abris, et que 10 millions d’Ukrainiens ont été contraints de quitter leur foyer.
«Toutefois, la guerre ne mène nulle part» , a souligné M. Guterres. La ville de Marioupol est assiégée depuis plus de deux semaines et attaquée «sans relâche», a-t-il mentionné.
Les journalistes étrangers ont fui la ville, et les bombardements intensifs ont poussé la plupart des civils qui y demeurent à se cacher dans leurs sous-sols.
«À quelle fin? a-t-il demandé. Même si Marioupol tombe, l’Ukraine ne peut pas être conquise ville par ville, rue par rue, maison par maison. La seule issue à tout cela est plus de souffrance, plus de destruction et plus d’horreur à perte de vue.»
Il a fait remarquer que les Ukrainiens vivent «un enfer» dont les répercussions se font sentir dans le monde entier par la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, qui risque de provoquer une «crise alimentaire mondiale» à un moment où les pays en développement subissent déjà les effets de la pandémie de Covid-19.
«Maintenant, ils payent aussi un lourd tribut en raison de cette guerre», a poursuivi le secrétaire général. Cependant, tout espoir n’est pas perdu, a-t-il ajouté.
«À la suite de mes entretiens avec divers acteurs, des éléments de progrès diplomatique se profilent concernant plusieurs questions clés», a-t-il affirmé. «Les éléments sur la table sont suffisants pour cesser les hostilités immédiatement (...) et négocier sérieusement, immédiatement.»
Il a de nouveau plaidé pour la fin de la guerre, déclarant : «À tous égards, même selon les calculs les plus astucieux, il est temps d’arrêter les combats immédiatement et de donner une chance à la paix. Il est temps de mettre fin à cette guerre absurde.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com