AL-MUKALLA: Les Houthis, soutenus par l'Iran, ont été vivement critiqués pour avoir frappé des installations civiles en Arabie saoudite et intensifié leurs opérations militaires au Yémen, alors que l'envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen proposait une trêve humanitaire pendant le mois sacré du Ramadan.
Les responsables gouvernementaux, les militants des droits de l'homme, les journalistes et le public yéménites ont reproché aux Houthis de torpiller les efforts de paix actuellement déployés par les Nations unies et le Conseil de coopération du Golfe (CCG) pour parvenir à un règlement pacifique de la guerre.
La semaine dernière, le bloc du Golfe a invité les factions belligérantes du Yémen, y compris les Houthis, à participer à des pourparlers de paix sous son égide à Riyad, une mesure qui a ravivé l'espoir de trouver une issue à la crise humanitaire qui s'aggrave dans le pays.
Les Houthis ont rapidement décliné l'offre, lançant des attaques transfrontalières meurtrières contre l'Arabie saoudite et intensifiant les attaques contre les zones contrôlées par le gouvernement au Yémen.
Le ministère yéménite des Affaires étrangères a critiqué le «comportement agressif et terroriste» des Houthis et leur résistance permanente à tous les efforts visant à mettre fin aux hostilités au Yémen, qualifiant les dernières attaques de «réponse» de la milice à l'offre du CCG.
«[Le ministère] renouvelle la position ferme de la République du Yémen à l'égard du royaume frère d'Arabie saoudite et son soutien à toutes les mesures qu'il prend pour faire face à ces actes terroristes lâches, préserver la sécurité de ses citoyens et résidents et protéger ses installations vitales», a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué repris par l'agence de presse officielle yéménite, Saba.
D'autres Yéménites ont affirmé que l'escalade des opérations militaires et les attaques transfrontalières montrent que la milice ne prend pas la paix au sérieux et qu’est déterminée à contrecarrer les initiatives visant à mettre fin à la guerre.
Hamdan al-Alaly a déclaré que les Houthis refusaient de participer à la prochaine conférence car il leur faudra affronter les forces yéménites qui s'opposent à leur projet.
«Ils se trouveront petits et méprisables face à toutes les composantes yéménites qui les rejettent», a déclaré Al-Alaly, ajoutant que les Houthis exigent des pourparlers directs avec l'Arabie saoudite afin de légitimer leur prise de pouvoir militaire.
«Ils cherchent à obtenir la reconnaissance de leur pouvoir par les pays de la région en réclamant des pourparlers avec la coalition, et non avec les Yéménites.»
Le ministre d'État yéménite, le général Abdel Ghani Jamil, a déclaré que les Houthis feraient tout ce qui est en leur pouvoir pour faire échouer les pourparlers de paix à Riyad, car ces pourparlers rassembleraient les Yéménites contre leur régime oppressif.
«Je pense que le message des Houthis ce soir est très clair. Ils ne veulent pas d'une invitation qui vise à unifier les rangs [de leurs opposants] sous la houlette de la grande sœur, l'Arabie saoudite», a déclaré M. Jamil.
Par ailleurs, sur le terrain, les combats entre les Houthis et le gouvernement se sont multipliés dans des sites stratégiques à l'extérieur de la ville centrale de Marib, les Houthis cherchant une brèche après plusieurs mois d'impasse militaire.
Un responsable militaire local a déclaré dimanche à Arab News que les Houthis avaient rassemblé d'énormes forces militaires et intensifié leurs frappes de drones et de missiles sur les zones contrôlées par le gouvernement en dehors de la ville.
«Nous avons abattu deux drones équipés d'explosifs. Ils ont également tiré un missile balistique sur un camp de personnes déplacées dans la ville de Marib. Les Houthis se préparent à un assaut majeur», a déclaré le fonctionnaire, qui a requis l'anonymat, ajoutant que les troupes de l'armée et les combattants tribaux alliés ont repoussé les dernières attaques des Houthis alors que les avions de guerre de la coalition frappaient les sites et les équipements militaires de la milice.
Les combats à l'extérieur de Marib et dans la ville de Taïz se sont intensifiés depuis le début de l'année, alors que l'envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, Hans Grundberg, s'est engagé dans des discussions directes approfondies avec les parties yéménites en vue de trouver une percée qui pourrait mettre fin à la guerre.
Dimanche, M. Grundberg a déclaré qu'il avait discuté avec le négociateur en chef des Houthis, Mohammed Abdel Salam, et des responsables omanais à Mascate de l'organisation d'une trêve humanitaire pendant le mois sacré du Ramadan, qui commence au début du mois prochain.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com