WASHINGTON: Les missiles hypersoniques que la Russie assure avoir utilisés pour détruire des cibles militaires en Ukraine « ne changent pas la donne » face à la résistance de l'armée ukrainienne, a estimé dimanche le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin.
« Je ne les considère pas comme (des armements) qui changent la donne », a déclaré M. Austin sur la chaîne de télévision américaine CBS, tout en refusant de « confirmer ou d'infirmer » que Moscou a utilisé ce type de missiles.
La Russie a affirmé dimanche, pour le deuxième jour consécutif, avoir utilisé des missiles hypersoniques en Ukraine. Si ce tir était avéré, il s'agirait de la première utilisation connue en conditions réelles de combat de ce système testé pour la première fois en 2018.
En utilisant ce genre d'armes, la Russie « tente de retrouver un élan » dans le conflit où son armée s'est enlisée, a affirmé Lloyd Austin.
« Nous avons vu (les Russes) prendre délibérément pour cible des villes et des civils ces dernières semaines (...) parce que l'offensive est bloquée », a dit le ministre américain.
Les troupes russes « ne sont pas efficaces dans leurs mouvements sur le terrain, elles sont principalement bloquées » face aux combattants ukrainiens « qui se battent vaillamment et qui restent déterminés à défendre leur pays », a-t-il ajouté.
Vladimir Poutine a « envoyé ses troupes à la déchiqueteuse », a soutenu le chef de du Pentagone, affirmant que les Ukrainiens sont « très efficaces grâce à l'armement que nous leur avons fourni », comme les systèmes de défense anti-char et anti-aérienne.
Lloyd Austin a également mis en garde la Russie contre l'utilisation d'armes chimiques ou biologiques dans le conflit.
Il y aurait alors « une réaction importante non seulement des Etats-Unis, mais aussi de la communauté internationale », a-t-il affirmé.
Moscou, qui accuse Washington et Kiev de gérer des laboratoires destinés à produire en Ukraine des armes biologiques et chimiques prohibées au plan international, veut « fabriquer un prétexte pour que, s'ils (les Russes) faisaient quelque chose sur le champ de bataille, ils puissent blâmer quelqu'un d'autre, les Ukrainiens, nous, l'Otan », a-t-il expliqué.
Le chef du Pentagone a par ailleurs refusé de confirmer la présence de mercenaires aux côtés des troupes russes.
« Nous n'avons pas vu de mercenaires sur le champ de bataille à ma connaissance », a dit le général à la retraite.
Selon une ONG syrienne, plus de 40 000 combattants de l'armée syrienne et de milices alliées se sont inscrits pour combattre avec la Russie en Ukraine.