Présidentielle: Mélenchon galvanise ses troupes en vue du second tour

Le candidat à la présidence du parti "La France Insoumise" (LFI), Jean-Luc Mélenchon, prononce un discours lors de sa traditionnelle marche présidentielle, sur la place de la République à Paris, le 20 mars 2022. (AFP).
Le candidat à la présidence du parti "La France Insoumise" (LFI), Jean-Luc Mélenchon, prononce un discours lors de sa traditionnelle marche présidentielle, sur la place de la République à Paris, le 20 mars 2022. (AFP).
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Publié le Dimanche 20 mars 2022

Présidentielle: Mélenchon galvanise ses troupes en vue du second tour

  • Arrivé à la tête du cortège place de la Bastille, M. Mélenchon a savouré le plus gros événement de sa campagne, aux cris de «Mélenchon président!»
  • «Le 10 avril, vous votez pour la retraite à 65 ans avec lui (Emmanuel Macron) ou pour la retraite à 60 ans avec moi», lance le candidat sur France 3

PARIS: A trois semaines de la présidentielle, des milliers de personnes sont descendues dans la rue à Paris à l'appel de Jean-Luc Mélenchon, qui espère galvaniser un "front populaire" à même de le propulser au second tour, tandis qu'à Toulouse, le ton était nettement plus sombre pour les commémorations des attentats perpétrés par Mohamed Merah.

Cette marche du candidat LFI à l'Elysée, qui se voulait une démonstration de force à gauche dans la lignée de celles en 2012 et 2017, devait contribuer à renforcer la candidature du tribun de la gauche radicale, qui se situe selon la moyenne des sondages en troisième ou quatrième position.

Il assure lui-même devoir trouver "cinq points en trois semaines" afin de se qualifier alors que les états-majors des candidats conviennent que le seuil pour accéder au second tour est historiquement bas, en-dessous des 20% d'intentions de vote.

Seul salut

Arrivé à la tête du cortège place de la Bastille, M. Mélenchon a visiblement savouré le plus gros événement de sa campagne, aux cris de "On va gagner" et "Mélenchon président !". 

Pour Ouassima Dive, animatrice en puériculture de 44 ans, M. Mélenchon est "le seul salut" à cette élection. Mais, dit-elle à l'AFP, "le problème, c'est l'abstention" alors que "le programme est fait pour eux, les oubliés, les petites gens". 

"Le vote présidentiel du 10 avril prend l'allure d'un référendum social", notamment "sur la question des retraites", a affirmé le candidat sur France 3 peu auparavant. Et de lancer: "Le 10 avril, vous votez pour la retraite à 65 ans avec lui (Emmanuel Macron) ou pour la retraite à 60 ans avec moi".

Pour les Insoumis, l'idée est de susciter le vote "efficace" à gauche alors que le candidat est depuis des semaines le mieux placé dans les sondages d'intentions de vote (autour de 13%).

M. Mélenchon, 70 ans, avait échoué de justesse en 2017 à accéder au second tour.

"La grande question qui est posée, c'est quel second tour" alors qu'"un tiercé se dégage", a fait valoir sur Cnews et Europe 1 le député LFI Adrien Quatennens. Y aura-t-il "un mauvais remake de 2017, ou est-ce qu'on impose une grande confrontation sur les enjeux" avec M. Mélenchon, demande-t-il.

Un sondage publié dans le JDD donne Emmanuel Macron loin devant au premier tour avec 29,5% des intentions de vote, suivi par Marine Le Pen (18,5%). Jean-Luc Mélenchon avec 13% devance ensuite Eric Zemmour (12%), Valérie Pécresse (11%), Yannick Jadot (5,5%), Fabien Roussel (4%), et encore Anne Hidalgo à 2%, à égalité avec Jean Lassalle et Nicolas Dupont-Aignan.

Le président-candidat continue lui d'engranger des soutiens à droite et à gauche, comme l'ancien maire socialiste de Paris Bertrand Delanoë qui dit vouloir, comme en 2017, voter pour lui, rapporte le JDD. 

Malgré cette avance, les candidats veulent croire que rien n'est encore joué, un argument également repris dans le camp Macron. "Une élection n'est jamais pliée. Nous devons rester mobilisés, convaincre", selon le président du groupe LREM à l'Assemblée, Christophe Castaner, sur franceinfo.

Menace islamiste

A Toulouse, l'ambiance était toute autre dimanche, jour des commémorations du dixième anniversaire des attaques jihadistes qui avaient fait sept morts dans la ville rose et à Montauban.

Le président de la République devait commémorer ces attentats dans l'après-midi en appelant à une "mobilisation générale de toute la société" pour lutter contre l'antisémitisme, en présence du président d'Israël, Isaac Herzog, ainsi que des anciens présidents François Hollande et Nicolas Sarkozy.

L'ancien Premier ministre Manuel Valls, le président du Sénat Gérard Larcher, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et la maire de Paris Anne Hidalgo, également candidate à la présidentielle, sont aussi attendus.

"Nous n'avons pas encore pris totalement la pleine mesure de cette menace islamiste", a cependant estimé la candidate LR Valérie Pécresse sur France 3. Mme Pécresse, qui s'était rendue vendredi sur les lieux d'une des attaques, a souligné que dans son projet présidentiel, "il y aura une grande loi constitutionnelle dans laquelle on affirmera toute une série de principes sur la sécurité, sur l'immigration et sur la lutte contre l'islamisme", martelant que "la loi de la République est au-dessus de la foi".

Ce n'est pas encore le sprint final mais la campagne, qui avait eu du mal à démarrer en attendant la candidature de M. Macron, intervenue début mars, s'accélère à 21 jours du premier tour.

Les candidats abreuvent les radios et télés, avant d'entamer un blitz de déplacements, interviews et réunions publiques tout au long de la semaine.

Plusieurs d'entre eux misent dans la dernière ligne droite sur de grands meetings le dimanche 27 mars, dont Eric Zemmour qui espère faire basculer le destin au Trocadéro. 


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".