Présidentielle: la grande marche de Mélenchon

Jean-Luc Melenchon, candidat à la présidence du parti de gauche français La France Insoumise (LFI), prononce un discours lors d'une audition des candidats à la présidence par l'association des maires de France à Montrouge, au sud de Paris, le 15 mars 2022 (Photo, AFP).
Jean-Luc Melenchon, candidat à la présidence du parti de gauche français La France Insoumise (LFI), prononce un discours lors d'une audition des candidats à la présidence par l'association des maires de France à Montrouge, au sud de Paris, le 15 mars 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 20 mars 2022

Présidentielle: la grande marche de Mélenchon

  • M. Mélenchon, 70 ans, avait échoué de justesse en 2017 à accéder au second tour
  • Pour Jean-Luc Mélenchon, il s'agit sur le parcours de Bastille à République de récidiver après des marches similaires en 2012 et 2017

PARIS : A trois semaines du premier tour, Jean-Luc Mélenchon espère rassembler des dizaines de milliers de personnes dimanche à Paris en soutien à une "VIe République", tandis qu'au même moment seront commémorés à Toulouse les attentats perpétrés par Mohamed Merah.

Hasard du calendrier, cette marche du candidat LFI à l'Elysée, qui se veut une démonstration de force à gauche, intervient le jour de ces cérémonies du dixième anniversaire des attaques qui avaient fait sept morts, à Toulouse et Montauban.

Le président de la République, Emmanuel Macron, doit commémorer ces attentats sanglants en appelant à une "mobilisation générale de toute la société" pour lutter contre l'antisémitisme, en présence du président d'Israël, Isaac Herzog, ainsi que des anciens présidents François Hollande et Nicolas Sarkozy.

L'ancien Premier ministre Manuel Valls, le président du Sénat Gérard Larcher, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et la maire de Paris Anne Hidalgo, également candidate à la présidentielle, sont aussi attendus.

Pour Jean-Luc Mélenchon, il s'agit sur le parcours de Bastille à République de récidiver après des marches similaires très suivies en 2012 et 2017, lors de ses précédentes campagnes présidentielles. Elles avaient contribué à renforcer la candidature du tribun de la gauche radicale. 

"Je n’ai pas de chiffre, mais je pense que les gens seront nombreux et enthousiastes. Beaucoup estiment que l’accès de ma candidature au second tour est à portée de main. Il y a donc une sorte d’allégresse", a-t-il déclaré au Parisien dimanche.

Pour les Insoumis, l'idée est de susciter le vote "efficace" à gauche alors que le candidat est depuis des semaines le mieux placé dans les sondages d'intentions de vote (autour de 13%). Il axe sa campagne contre les "années folles du libéralisme" et la "maltraitance sociale généralisée" que promet Emmanuel Macron selon lui.

"Certains pensaient que (l'écologiste Yannick) Jadot allait occuper la position qui est aujourd'hui la nôtre, mais la ligne de victoire au centre-gauche n'existe pas quand il y a Emmanuel Macron au pouvoir", estime le directeur de campagne LFI Manuel Bompard.

M. Mélenchon, 70 ans, avait échoué de justesse en 2017 à accéder au second tour.

"Ceux qui viendront vont faire la démonstration qu’il y a une France qui est toujours là, partageuse, égalitaire, un chouïa libertaire. On va sans doute entraîner des gens qui peut-être ne croyaient plus à rien. Tout notre enjeu, c’est de mobiliser les abstentionnistes", souligne-t-il, en  reconnaissant: "Faut que je trouve cinq points en trois semaines".

Un sondage publié dans le JDD donne Emmanuel Macron loin devant au premier tour avec 29,5% des intentions de vote, suivi par Marine Le Pen (18,5%). Jean-Luc Mélenchon avec 13% devance ensuite Eric Zemmour (12%), Valérie Pécresse (11%), Yannick Jadot (5,5%), Fabien Roussel (4%), et encore Anne Hidalgo à 2%, à égalité avec Jean Lassalle et Nicolas Dupont-Aignan.

Du Zénith au Trocadéro 

Ce n'est pas encore le sprint final mais la campagne, qui avait eu du mal à démarrer en attendant la candidature de M. Macron, intervenue début mars, s'accélère à 21 jours du premier tour le 10 avril.

Pour preuve, les candidats abreuvent les radios et télés ce dimanche, Valérie Pécresse étant notamment l'invitée du 20H00 sur TF1.

Pour le président-candidat, accusé par ses adversaires de refuser le débat direct, la semaine s'annonce particulièrement chargée avec une séquence diplomatique haute en intensité: il doit participer à des sommets de l'UE et de l'Otan jeudi à Bruxelles, en présence du président américain Joe Biden, pour discuter de la guerre en Ukraine.

Pour leur part, plusieurs candidats auront fort à faire pour préparer de grands meetings le dimanche 27 mars, qui pourraient se transformer en marqueurs dans la dernière ligne droite de la campagne. 

M. Mélenchon réunira ses troupes à cette date sur sa terre d'élection à Marseille, l'écologiste Yannick Jadot au Zénith à Paris, le communiste Fabien Roussel à Toulouse et Eric Zemmour lors d'une grand-messe au Trocadéro, qu'il espère fera basculer son destin.

 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.