Présidentielle: l'union de Zemmour et Marion Maréchal, les «alliances altermondialistes» de Mélenchon

Marion Marechal et Eric Zemmour saluent les militants lors d'un meeting de campagne à Toulon, dans le sud de la France, le 6 mars 2022 (Photo, AFP).
Marion Marechal et Eric Zemmour saluent les militants lors d'un meeting de campagne à Toulon, dans le sud de la France, le 6 mars 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 07 mars 2022

Présidentielle: l'union de Zemmour et Marion Maréchal, les «alliances altermondialistes» de Mélenchon

  • Eric Zemmour a été mis en difficulté ce week-end après la révélation de liens avec l'ex-président de la Compagnie des chemins de fer russes Vladimir Iakounine
  • Jean-Luc Mélenchon a appelé lors d'un meeting en plein air à Lyon à des alliances altermondialistes hors de l'Otan

PARIS: Marion Maréchal a officialisé dimanche son ralliement à Eric Zemmour quand Jean-Luc Mélenchon a appelé lors d'un meeting en plein air à Lyon à des "alliances altermondialistes" hors de l'Otan, deux démonstrations de force pour tenter de relancer les campagnes de candidats malmenés depuis le début de la guerre en Ukraine.

"J'ai la certitude que la recomposition politique va advenir, je crois de nouveau la victoire possible", a lancé l'ancienne députée FN (devenu RN) de Vaucluse, âgée de 32 ans. La nièce de Marine Le Pen s'est fait longuement applaudir par les 8.000 supporters de M. Zemmour en faisant l'éloge de la France "fille aînée de l'Eglise".

Dans la matinée, au gré des stands d'un marché provençal du quartier du Mourillon, le candidat Reconquête! a promis d'"arriver bientôt" au pouvoir à des supporteurs qui lui criaient leur impatience.

Devant le bar "L'amalgame", verre de rosé à la main après avoir enchaîné olives, fraises et clémentines, il a surtout tenu à relativiser une baisse sondagière persistante, en considérant que les études étaient "très variées", alors qu'une passante confiait apprécier "son franc-parler" malgré "des idées un peu raides".

Présenté comme un "tournant" de sa campagne, le ralliement de Mme Maréchal, dont la prise de parole suivait celle de Stéphane Ravier (ex-RN) et Guillaume Peltier (ex-LR), devait illustrer "l'union des droites".

"L'union des droites?", a interrogé dimanche matin sur FranceInfo le directeur de la communication de Valérie Pécresse, Geoffroy Didier. "Pour l'instant, Éric Zemmour parvient à une seule chose: c'est à la fusion des extrêmes droites", a-t-il ironisé à propos de Mme Maréchal: "Si jeune et déjà infidèle... C'est triste".

 Zemmour et l'oligarque 

Pour Marine Le Pen, le coup est dur, elle qui rappelle avoir "élevé" Marion Maréchal "pendant les premières années de sa vie", en insistant sur "l'aspect personnel" de cette trahison annoncée, "brutale, violente".

Celle qui brigue pour la troisième fois l’Élysée renvoie sa nièce à ses déclarations de l'automne, lorsqu'elle jurait qu'elle soutiendrait "le mieux placé" à l'extrême droite. Or, Marine Le Pen devance dans tous les sondages l'ancien journaliste du Figaro.

Le soutien de Mme Maréchal peut-il permettre à l'ancien polémiste d'inverser les courbes, alors qu'Eric Zemmour peine à se désembourber d'une séquence compliquée sur le conflit en Ukraine?

Critiqué pour son tropisme pro-russe d'autrefois, il a été à nouveau mis en difficulté ce week-end après la révélation par Le Monde et le JDD de liens avec l'ex-président de la Compagnie des chemins de fer russes Vladimir Iakounine.

L'entourage de M. Zemmour a d'abord contesté, puis finalement admis, que le candidat avait déjeuné avec l'influent oligarque en 2015, avant une nouvelle entrevue l'année suivante, en évoquant de "simples rencontres".

Selon des images diffusées sur les réseaux sociaux, un participant du meeting de Toulon a réalisé un salut nazi. "Il s'agit d'un participant inconnu qui a été sorti du meeting. Aucun geste de la sorte n'est toléré dans nos meetings", a réagi l'entourage du candidat.

Robots playmobil

De l'autre côté de l'échiquier, Jean-Luc Mélenchon, en tête dans les intentions de vote parmi les candidats de gauche, veut lui aussi faire oublier ses déclarations jugeant impossible l'attaque russe contre l'Ukraine. Une "erreur", a-t-il lui-même reconnu.

Ses concurrents écologiste Yannick Jadot et socialiste Anne Hidalgo, présents à la grande manifestation parisienne de samedi pour l'Ukraine, lui ont attribué des complaisances vis-à-vis de Vladimir Poutine et critiqué son opposition à la livraison d'armes aux Ukrainiens. 

Devant 15.000 personnes, en plein air dans le quartier lyonnais de la Croix-Rousse, le candidat a redonné sa position de "non-aligné" sur la guerre en Ukraine en fustigeant l'Otan, "organisation inutile qui provoque des tensions", et en appelant à des "alliances altermondialistes" pour prévenir les conflits et agir contre le changement climatique.

Sur l'esplanade lyonnaise du Gros caillou, l'objectif était de renouer avec les images spectaculaires des meetings en plein air du candidat en 2017, qualifiées de "démonstrations de force" par l'Insoumis en chef. Dimanche, les organisateurs ont revendiqué 15.000 participants.

Pour chacun des candidats, le président sortant et la macronie demeurent la principale cible. La République en marche? Une "secte" de "robots playmobil", selon M. Mélenchon, quand Mme Maréchal estime que le chef de l'Etat est un "président diviseur" qui "ouvre la voie à la lutte des races".

En tête des intentions de vote, Emmanuel Macron est attendu lundi en fin d'après-midi dans les Yvelines pour "une conversation avec les habitants", son premier déplacement en tant que candidat.

Acceptera-t-il de débattre avec ses adversaires lors de cette courte campagne parasitée par la guerre? "Selon les rituels et les circonstances", s'est montré évasif l'un de ses principaux lieutenants, Christophe Castaner, dimanche.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".