Les enfants menacés par trop d'écrans? La science n'est pas si catégorique

Chez les enfants de moins de douze ans, il existe bien un lien entre le temps passé devant les écrans et d'éventuels problèmes comportementaux, mais celui-ci est «faible». (Photo, AFP)
Chez les enfants de moins de douze ans, il existe bien un lien entre le temps passé devant les écrans et d'éventuels problèmes comportementaux, mais celui-ci est «faible». (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 20 mars 2022

Les enfants menacés par trop d'écrans? La science n'est pas si catégorique

  • La fermeture des écoles et les confinements ont particulièrement exposé les enfants aux écrans, que ce soit dans un cadre scolaire ou récréatif
  • Les études sur le sujet sont nombreuses, mais leurs conclusions varient beaucoup et leur qualité est très inégale

PARIS : Des enfants scotchés aux écrans, au point de menacer leur développement. L'idée inquiète régulièrement nombre de personnalités et de responsables politiques qui appellent à en faire un enjeu de santé publique. Pourtant, les données scientifiques sont loin d'appuyer un tel alarmisme.

"La surexposition des enfants aux écrans pourrait être le mal du siècle", estimaient en décembre une centaine de députés français dans une tribune au Monde.

Ces élus appartiennent à la majorité présidentielle d'Emmanuel Macron mais leur texte était également signé par des opposants de droite comme de gauche, tel l'ancien candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon, ainsi que des personnalités comme le chanteur du groupe Indochine, Nicola Sirkis.

Ce vaste panel témoigne du vaste retentissement d'une inquiétude: les enfants passent trop de temps devant les écrans - ordinateurs, smartphones, télévisions, etc - et cela met en danger leur bon développement intellectuel.

Régulièrement exprimée depuis des années dans un contexte d'essor des nouvelles technologies, cette crainte a trouvé un nouvel écho avec la crise de la Covid. La fermeture des écoles et les confinements ont particulièrement exposé les enfants aux écrans, que ce soit dans un cadre scolaire ou récréatif.

Or, les écrans ont "une influence néfaste sur le sommeil, l'alimentation ou encore la gestion des émotions", ils menacent aussi "l'acquisition du langage (et) la mémorisation des savoirs", martelaient les signataires de la tribune, qui ont déposé fin février à l'Assemblée une proposition de loi pour mener des actions de sensibilisation.

Pourtant, ces inquiétudes sont loin de faire l'unanimité chez les psychiatres et les spécialistes du développement de l'enfance. Les études sur le sujet sont nombreuses, mais leurs conclusions varient beaucoup et leur qualité est très inégale. 

Chez les enfants de moins de douze ans, il existe bien un lien entre le temps passé devant les écrans et d'éventuels problèmes comportementaux, mais celui-ci est "faible", montre une étude publiée cette semaine dans le JAMA Psychiatry, l'une des principales revues de recherche psychiatrique.

Un symptôme plutôt qu'une cause

Cette étude est importante car ce n'est pas un travail isolé parmi d'autres. Il s'agit d'une "méta-analyse", qui reprend un grand nombre d'études pré-existantes et évalue notamment leur niveau de sérieux. Ses conclusions sont donc, a priori, bien plus solides que ces travaux pris séparément.

Or, ce sont justement les études les moins sérieuses qui tendent à être les plus alarmistes. Selon les auteurs, ces travaux ont fréquemment tendance à "exagérer les effets (des écrans) à cause d'un manque de rigueur méthodologique".

Les auteurs constatent aussi que les études les plus récentes font, dans l'ensemble, de moins en moins état d'un lien marqué entre exposition aux écrans et troubles du comportement.

Certes, cette étude admet qu'il existe un rapport entre les deux phénomènes mais "les liens trouvés sont vraiment légers, ce qui est rassurant",  a commenté le psychiatre britannique Russell Viner, qui n'a pas participé à ce travail.

Surtout, il est très difficile de dire dans quelle direction va le rapport de cause à effet. 

Les enfants rencontrent-il des problèmes parce qu'ils ont trop regardé les écrans... ou passent-ils trop de temps devant ces derniers parce qu'ils ont déjà des problèmes, par exemple liés à des difficultés dans leur foyer ou à un manque de vie sociale ? En ciblant les écrans, on risque de s'attaquer au symptôme plutôt qu'à la cause.

"C'est un sujet très complexe et on ne peut pas conclure que c'est l'exposition aux écrans qui crée des problèmes", a estimé Russell Viner, dans un commentaire adressé à l'organisme Science Media Center.

"Pour de nombreux enfants, comme pour nous les adultes, (...) les écrans peuvent être une source positive d'éducation et de distraction", a-t-il conclu.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.