Procès en diffamation: un chercheur dénonce l' «intimidation judiciaire» de RT France

Le réseau de RT France en panne en raison d'une décision de l'Union européenne après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 2 mars (Photo, AFP).
Le réseau de RT France en panne en raison d'une décision de l'Union européenne après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 2 mars (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 18 mars 2022

Procès en diffamation: un chercheur dénonce l' «intimidation judiciaire» de RT France

  • Le Directeur IRSEM est poursuivi pour cinq tweets visant les falsifications des médias russes
  • Accusés d'être des instruments de désinformation de Moscou RT et Sputnik ont interdiction d'être diffusés dans l'UE

PARIS: Poursuivi en diffamation par RT France, un chercheur a dénoncé jeudi au procès l'"intimidation judiciaire" pratiquée selon lui par cette chaîne et qualifié de "consensuels" ses propos de 2018 sur la "manipulation de l'information".

Directeur de l'Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM), qui appartient au ministère de Armées, Jean-Baptiste Jeangène est poursuivi devant le tribunal judiciaire de Paris pour cinq tweets de septembre 2018 visant les "falsifications" des médias russes RT et Sputnik.

Il s'agissait d'une "démonstration froide, sourcée, factuelle", en réaction au "feu roulant de critiques" des médias et des autorités russes après la publication du rapport "Les manipulations de l'information. Un défi pour nos démocraties", s'est-il défendu.

Dans son "fil" Twitter, le chercheur assimilait ces critiques à de "nouvelles démonstrations des activités de manipulation de l'information dénoncées dans le rapport", évoquant des "procédés d'amplification" (14 articles en cinq jours) "et de déformation" (le rapport étant qualifié de commande pour légitimer le projet de loi contre la désinformation du gouvernement français, qui sera adopté en décembre 2018).

"RT et Sputnik (...) inventent fréquemment des faits, falsifient des documents, des traductions ou des interviews", ajoutait-il, citant la "falsification" de la traduction d'un reportage sur la Syrie, objet d'une mise en demeure du CSA en juin 2018.

Une "erreur technique", pour l'avocat de RT France, citant d'autres médias épinglés pour des problèmes de traduction et assurant qu'aucun des 70 exemples fournis par la défense ne démontre une "volonté de tromper le téléspectateur".

RT France, branche de la chaîne d'information RT (ex-Russia Today) financée par l’État russe, se présente comme indépendante éditorialement. Mais c'est "en réalité un agent de l’État russe", a persisté M. Jeangène. 

"Ce procès n'est pas ce qu'il paraît: ce n'est pas une société privée qui attaque un particulier, c'est un État utilisant l'arme du droit pour en attaquer un autre", a estimé le chercheur de 43 ans, demandant que RT France soit condamnée pour "procédure abusive".

Accusés d'être des instruments de "désinformation" de Moscou dans sa guerre contre l'Ukraine, RT et Sputnik ont interdiction d'être diffusés dans l'Union européenne depuis le 2 mars.

Pour la procureure, deux tweets sur les cinq, faisant référence au reportage en Syrie, présentent un caractère "diffamatoire". Mais il "ne me semble pas" qu'ils soient "attentatoires à la liberté d'expression" car ils "s'inscrivent dans le cadre d'un débat d'intérêt général", a-t-elle ajouté.

Le chercheur disposait d'une "base factuelle suffisante" pour faire ses affirmations, a plaidé sa défense.

La décision sera rendue le 27 mai.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.