PARIS : "Indigne", "ringard", "extravagant": les oppositions de droite comme de gauche ont étrillé jeudi le programme du président-candidat Emmanuel Macron pour un second mandat.
"Il avait déjà promis de revivifier la démocratie, il n'a tenu aucune de ses promesses dans ce domaine", a dénoncé Marine Le Pen, sa concurrente du Rassemblement national (RN).
"Emmanuel Macron reste dans le déni sur l’autorité, le pouvoir d’achat et la dette. Sur le reste: beaucoup de contrefaçons ! Mais qui peut croire que Macron candidat aura le courage de faire le contraire de Macron Président ? Son bilan, c'est son boulet", a également torpillé la candidate de droite Valérie Pécresse.
"Macron a parlé pendant 4H10. Mais il n'a pas battu Chavez, 5h. Je pense que c'est ringard" a ironisé le candidat de la France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon, en référence aux discours-fleuve du défunt dirigeant vénézuélien.
Sur le fond, il a vu dans ce projet "la maltraitance sociale généralisée. Et la destruction des services publics fondamentaux. Une politique datée des années folles du libéralisme".
Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan a dénoncé une "déclaration extravagante" du candidat-président "qui promet exactement le contraire de ce qu’il a fait".
Eric Zemmour (Reconquête!, extrême droite) a en revanche vu dans les allégations d'emprunts de M. Macron au programme de son adversaire LR une proximité avec la candidate LR.
"Emmanuel Macron vient d’avouer que Valérie Pécresse était bien la candidate cachée du macronisme: à 20h02, le 10 avril (soir du premier tour ndlr), elle appellera à voter Emmanuel Macron en espérant un poste", a-t-il tweeté.
A gauche, le porte-parole d'Anne Hidalgo et du PS Boris Vallaud, a aussi ironisé sur "le top 50 des idées de droite ! Valérie Pécresse va-t-elle toucher des droits d’auteur ?" s'est-il interrogé.
"Macron promet 5 ans de malheur en plus pour le monde du travail. 5 ans de réformes antipopulaires. 5 ans de services publics encore plus dégradés", a également dénoncé le candidat communiste Fabien Roussel.
Sur le RSA, il a des mesures "qui ne respectent pas les gens, qui ne respectent pas le travail".
"Parce que travailler 15 à 20h en échange du montant d'un RSA, c'est en dessous du taux horaire du Smic, qui n'est déjà pas très élevé. C'est indigne", a-t-il insisté.
Le candidat du NPA Philippe Poutou a dénoncé "un programme sans imagination, tout en continuité ultra-libérale comme réactionnaire".
Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) a tweeté: "15-20h de travail/sem pour le #RSA. En plus de la retraite à 65 ans, Macron veut inventer le travail à 7€ de l'heure ! Encore moins que le #smic !"