Nucléaire iranien: la Russie a reçu les garanties US qu'elle voulait, affirme Lavrov

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov (à droite) accueille son homologue iranien Hossein Amir Abdollahian à Moscou le 15 mars (Photo, AP).
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov (à droite) accueille son homologue iranien Hossein Amir Abdollahian à Moscou le 15 mars (Photo, AP).
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Publié le Mercredi 16 mars 2022

Nucléaire iranien: la Russie a reçu les garanties US qu'elle voulait, affirme Lavrov

  • La Russie avait été accusée de vouloir faire dérailler les négociations sur le nucléaire iranien après avoir réclamé le 5 mars des garanties américaines
  • Des efforts cruciaux sont en cours pour sauver l'accord de 2015

MOSCOU: La Russie a assuré mardi avoir reçu de Washington la garantie que les sanctions la visant à cause de l'Ukraine ne concerneraient pas sa coopération avec Téhéran, semblant lever un obstacle à la relance de l'accord sur le nucléaire iranien.

"Nous avons obtenu des garanties écrites. Elles ont été incluses dans les accords de relance du Plan d'action global commun sur le programme nucléaire iranien", a déclaré Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, aux côtés de son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian.

Selon lui, la future coopération nucléaire russo-iranienne est assurée, "en particulier en ce qui concerne sa figure de proue, la centrale nucléaire de Bouchehr".

La Russie avait été accusée de vouloir faire dérailler les négociations sur le nucléaire iranien après avoir réclamé le 5 mars des garanties américaines que sa coopération future avec l'Iran dans le domaine du nucléaire civil ne serait pas affectée par les sanctions adoptées à cause de l'offensive russe contre l'Ukraine.

"Les Américains cherchent tous les jours à dire que nous freinons l'accord (sur le nucléaire iranien), mais c'est un mensonge", a dit M. Lavrov, "l'accord n'est pas approuvé définitivement dans plusieurs capitales, mais la capitale russe, Moscou, n'est pas l'une d'entre elles".

Selon lui, on est désormais dans la "dernière ligne droite", bien que la signature d'un compromis soit apparue imminente à plusieurs reprises ces dernières semaines.

Le ministre iranien des Affaires étrangères a souligné au cours de la même conférence de presse qu'il n'y avait pas de rapport entre "ce qui se passe en Ukraine (...) et les pourparlers de Vienne" sur le nucléaire iranien.

"À la suite des entretiens que j'ai eus avec M. Lavrov, la Russie - comme elle l'a fait ces dernières années, jouant un rôle positif dans ces pourparlers afin de parvenir à un accord solide - sera aux côtés de l'Iran", a-t-il déclaré.

"La partie américaine doit réduire ses exigences excessives pour que nous puissions parvenir à un accord", a encore martelé Hossein Amir-Abdollahian.

A Washington, le porte-parole du département d'Etat Ned Price a minimisé le sujet, affirmant qu'il avait toujours été entendu que les Etats-Unis ne sanctionneraient pas l'implication russe dans des projets nucléaires liés à la relance de l'accord sur le nucléaire, dit "JCPOA".

Les nouvelles sanctions contre la Russie en lien avec l'Ukraine "ne sont pas liées à un retour potentiel à une pleine conformité avec le JCPOA, et elles ne devraient avoir aucun impact sur sa mise en œuvre", a dit M. Price.

"Nous n'avons pas fourni d'assurances au-delà de cela à la Russie", a-t-il ajouté.

Le porte-parole a précisé qu'il y avait encore "quelques" questions en suspens dans les négociations avec Téhéran, et qu'elles devaient être résolues avant qu'un accord final puisse être conclu.

"Maintenant que nous sommes si près de la ligne d'arrivée, ces problèmes en suspens ont tendance à être les problèmes les plus difficiles", a-t-il souligné sans en dire davantage sur leur nature.

"Nous n'y sommes donc pas encore. Rien n'est convenu tant que tout n'est pas convenu", a-t-il déclaré.

Des efforts cruciaux sont en cours pour sauver l'accord de 2015 qui avait été conclu par l'Iran d'un côté et par les Etats-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni, la Russie et l'Allemagne de l'autre.

Il s'agissait d'empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique, une intention qu'a toujours niée ce pays, en lui donnant le droit au nucléaire civil.

L'accord avait permis la levée de sanctions économiques internationales imposées à Téhéran, en échange de strictes limites fixées à son programme nucléaire.

Mais les Etats-Unis s'en sont retirés en 2018 sous la présidence de Donald Trump et ont rétabli les mesures punitives qui asphyxient l'économie iranienne. En réponse, Téhéran s'est largement affranchi des restrictions sur ses activités nucléaires.

Une fois à la Maison Blanche, le démocrate Joe Biden a souhaité revenir dans l'accord, mais les négociations indirectes ont été difficiles.  


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.