Plusieurs explosions à Kiev, une gare de Zaporojie bombardée

Une colonne de fumée s'élève à Kiev, mercredi à l'aube. (AFP).
Une colonne de fumée s'élève à Kiev, mercredi à l'aube. (AFP).
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Publié le Mercredi 16 mars 2022

Plusieurs explosions à Kiev, une gare de Zaporojie bombardée

  • Les combats se rapprochent aussi de la grande ville stratégique de Dnipro
  • Plus à l'ouest, Mykolaïv, dernier verrou sur la route d'Odessa, sur la mer Noire, est aussi régulièrement bombardée

KIEV: L'offensive russe en Ukraine s'est intensifiée mardi, avec une série de frappes sur Kiev, où trois Premiers ministres européens se sont rendus, en signe de solidarité avec la ville assiégée.

Plusieurs fortes explosions ont été entendues à l'aube mercredi à Kiev, suivies de colonnes de fumées noires dans le ciel, a constaté l'AFP, alors que l'armée russe a intensifié ces derniers jours ses tirs contre les villes ukrainiennes.

Vers 06H00 (05H00 GMT), au moins trois fortes explosions ont retenti dans l'ouest de la capitale, déjà visée la veille et placée depuis sous couvre-feu jusqu'à jeudi matin.

Plusieurs épaisses colonnes de fumées noires ont peu après été observées dans le ciel de la ville, comme la veille, où plusieurs frappes russes avaient touché des immeubles résidentiels.

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Ce qui reste d'un immeuble d'habitation à Kiev. (AFP/STATE EMERGENCY SERVICE OF UKRAINE / HANDOUT).

D'autres explosions ont été entendues en début de matinée.

Aucun bilan ou précisions n'étaient donnés dans l'immédiat par les autorités locales, alors que la presse n'était pas autorisée à circuler dans la ville, sous tension, en raison du couvre-feu.

"Des sites civils de Zaporojie ont été bombardés pour la première fois", a indiqué sur Telegram le gouverneur régional Olexandre Staroukh

Mardi, au moins quatre personnes avaient été tuées et une quarantaine d'autres secourues dans un immeuble d'habitation d'un quartier de l'ouest de Kiev, Sviatochine, après une frappe russe qui a provoqué un incendie, selon les autorités locales. Au moins deux autres attaques avaient fait plusieurs blessés dans la ville.

La ville ukrainienne de Zaporojie, largement épargnée par l'offensive russe et refuge des personnes fuyant la cité assiégée de Marioupol, a été visé par des frappes mercredi, notamment l'une de ses gares, selon les autorités locales.

"Des sites civils de Zaporojie ont été bombardés pour la première fois", a indiqué sur Telegram le gouverneur régional Olexandre Staroukh.

"Des roquettes sont tombées sur la zone de la gare Zaporojie-2. Selon les premières données, personne n'a été tué", a-t-il dit, ajoutant qu'une autre roquette était tombée sur le jardin botanique.

Zaporojie est la destination du couloir humanitaire pour les centaines de milliers d'habitants de la ville portuaire de Marioupol, assiégée par les forces russes. 

La ville se situe également à proximité d'une centrale nucléaire bombardée le 4 mars et occupée depuis par les Russes. 

La population de Zaporojie manque d'eau et de nourriture, se terrant dans les caves depuis des jours.

Après une série d'échecs, faute de cessez-le-feu russo-ukrainien, les évacuations se sont cependant accélérées mardi. Selon la présidence ukrainienne, quelque 20 000 personnes ont pu quitter la ville. 

Située à environ 55 kilomètres de la frontière russe et à 85 kilomètres du fief séparatiste de Donetsk, Marioupol est la plus grande ville encore aux mains de Kiev dans le bassin du Donbass qui comprend les régions de Donetsk et de Lougansk.

La prise par Moscou de cette ville portuaire, peuplée avant la guerre de 450 000 habitants et située au bord de la mer d'Azov, serait un important tournant dans l'invasion de l'Ukraine.

Elle permettrait de faire la jonction entre les forces russes venues de la Crimée annexée, qui ont déjà pris les ports de Berdiansk et Kherson, et les troupes séparatistes et russes dans le Donbass.

Trois semaines après avoir envahi l'Ukraine, l'armée russe a intensifié ces derniers jours ses tirs, visant notamment les villes où des combats font rage comme Kharkiv (nord), les faubourgs de Kiev, Marioupol (sud) ou Mykolaïv (sud), mais aussi l'ouest du pays.                

Des pourparlers russo-ukrainiens visant à arrêter le bain de sang doivent reprendre mercredi, après une concession importante du président ukrainien Volodymyr Zelensky, prêt à renoncer à adhérer à l'Otan.

Un geste qui semble toutefois insuffisant pour le président russe Vladimir Poutine, selon un communiqué publié par le Kremlin à l'issue d'un entretien qu'il a eu mardi avec le président du Conseil européen, Charles Michel.

Lors de cette conversation, M. Poutine "a souligné que Kiev ne manifestait pas d'engagement sérieux à trouver des solutions mutuellement acceptables", selon ce communiqué.

Le président russe a justifié en partie l'invasion de l'Ukraine par la crainte de voir l'ex-république soviétique rejoindre l'alliance militaire occidentale, qu'il considère comme une menace existentielle pour la Russie.

"Les réunions continuent. D'après ce que l'on m'a dit, les positions dans les négociations semblent plus réalistes. Cependant, il faut encore plus de temps pour que les décisions soient dans l'intérêt de l'Ukraine", a déclaré de son côté mardi soir le président ukrainien.

Au moins quatre personnes ont été retirées mortes et une quarantaine d'autres dégagées vivantes d'un immeuble d'habitation d'un quartier ouest de Kiev, Sviatochine, après une frappe russe qui a provoqué un incendie, selon les autorités locales. 

La veille, à la limite nord-ouest de la capitale, deux journalistes, l'Irlandais Pierre Zakrzewski, caméraman rôdé aux zones de guerre travaillant pour Fox News, et l'Ukrainienne Oleksandra Kuvshinova qui l'accompagnait, ont été tués, tandis qu'un journaliste britannique de Fox News, Benjamin Hall, a été grièvement blessé, selon la chaîne de télévision américaine et des médias ukrainiens. Le journaliste américain Brent Renaud avait déjà péri dimanche dans la banlieue nord-ouest.

Kiev vit "un moment dangereux et difficile", a jugé mardi son maire Vitali Klitschko, décrétant un couvre-feu de 20H00 (18H00 GMT) à jeudi 07H00 (05H00 GMT).

De longues files d'attentes se sont formées pendant la journée devant les supermarchés, les habitants faisant des réserves.

"Nous tenons le coup", a assuré l'un d'eux, Vlad Volodko, 26 ans. Kiev, que les forces russes tentent d'encercler, s'est vidée d'au moins la moitié de ses 3,5 millions d'habitants depuis le début du conflit le 24 février.

Mykola Vasylinko, un réfugié de 62 ans, trouvait la situation supportable: "Nous sommes venus de Tchernihiv (150 km au nord de Kiev), la situation y est bien pire" car les Russes "ont essayé de l'effacer de la surface de la Terre".

A Marioupol, autre ville martyre dans le sud-est de l'Ukraine, la situation reste très difficile, mais quelque 20 000 civils ont pu la quitter mardi à bord de 4 000 voitures, selon la présidence ukrainienne. Mais jusqu'à 300 000 personnes y restent coincées, terrées dans des caves et privées de tout.

"C'est la première fois que je peux respirer depuis des semaines", a déclaré Mykola, père de deux enfants, au volant de sa voiture où s'entassaient pèle-mêle couvertures, chaussures et autres possessions hâtivement embarquées. Sa famille fait partie des quelque milliers de personnes arrivées mardi à Zaporijie, 250 km au nord-ouest de Marioupol.

Au total, environ 29 000 personnes ont été évacuées mardi de plusieurs villes ukrainiennes assiégées, selon la même source.

Biden annonce une aide sécuritaire de $800 millions

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Le président américain Joe Biden. (AFP).

Joe Biden va annoncer mercredi une assistance sécuritaire supplémentaire à l'Ukraine de 800 millions de dollars pour aider le pays à faire face à l'invasion russe, a indiqué mardi soir un responsable de la Maison Blanche.

Le président américain doit faire cette annonce après une intervention par vidéo de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky devant le Congrès des Etats-Unis. Cela porte "le total annoncé au cours de la seule semaine passée à 1 milliard de dollars", a précisé ce responsable sous couvert de l'anonymat.

M. Zelensky intervient lui à 13H00 GMT devant les membres du Congrès américain, dont les membres pressent régulièrement le président Biden de durcir le ton face à la Russie.

Le président ukrainien avait déjà échangé avec plus d'une centaine d'élus et sénateurs américains par visioconférence le 5 mars, plaidant pour un durcissement des sanctions économiques contre la Russie.

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Les Premiers ministres polonais Mateusz Morawiecki, tchèque Petr Fiala et slovène Janez Jansa, partis de Pologne en train, sont arrivés mardi soir à Kiev. (AFP/UKRAINE PRESIDENCY / HANDOUT).

«Nous serons avec vous»

Les Premiers ministres polonais Mateusz Morawiecki, tchèque Petr Fiala et slovène Janez Jansa, partis de Pologne en train, sont arrivés mardi soir à Kiev pour affirmer "le soutien sans équivoque" de l'Union européenne à l'Ukraine.

Ils se sont entretenus avec le président Zelensky et son Premier ministre Denys Chmygal. 

"Nous ne vous laisserons jamais seuls. Nous serons avec vous parce que nous savons que vous vous battez non seulement pour votre liberté (...) mais aussi pour nous", a tweeté Mateusz Morawiecki.

Le vice-Premier ministre polonais Jaroslaw Kaczynski, également du voyage, a réclamé une "mission de paix" de l'Otan, "protégée par les forces armées", pour "fournir une aide humanitaire et pacifique en Ukraine", selon l'agence polonaise PAP.

Alliée de l'Ukraine et membre de l'Otan, la Turquie, qui a refusé de s'aligner sur les sanctions occidentales contre la Russie, multiplie également les efforts de médiation. Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu est à Moscou, où il aura des entretiens mercredi, puis ira en Ukraine jeudi afin de rechercher un cessez-le-feu, selon Ankara.

Trois millions de réfugiés

En attendant l'issue des négociations, la Russie élargit son offensive à l'ensemble de l'Ukraine, visant désormais aussi l'Ouest.

Après des frappes sur une base militaire proche de la Pologne dimanche, une frappe lundi contre une tour de télévision près de Rivne (nord-ouest) a fait 19 morts, selon les autorités locales mardi.

Les combats se rapprochent aussi de la grande ville stratégique de Dnipro (centre). Son aéroport a été bombardé et largement détruit dans la nuit de lundi à mardi, a souligné son maire.

Plus à l'ouest, Mykolaïv, dernier verrou sur la route d'Odessa, sur la mer Noire, est aussi régulièrement bombardée. 

Dans une maternité de la ville, les femmes, à chaque alerte, descendent au sous-sol, où une salle d'accouchement a été aménagée. "C'était un lieu utilisé par les plombiers, les techniciens. Il y a quatre ou cinq jours, nous avons eu deux femmes qui ont accouché simultanément dans cette pièce", a raconté le médecin-chef, Andriy Hrybanov.

En presque trois semaines de guerre, plus de trois millions de personnes ont fui l'Ukraine, majoritairement vers la Pologne, d'après l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Dont 1,4 million d'enfants, soit "pratiquement un enfant par seconde", selon l'Unicef.

Un sommet extraordinaire de l'Otan consacré au conflit est prévu le 24 mars à Bruxelles, ainsi qu'un sommet des dirigeants de l'UE. Le président américain Joe Biden s'y rendra pour réaffirmer "l'engagement à toute épreuve" des Etats-Unis auprès de leurs alliés, selon la Maison Blanche.

Irruption télévisée

En Russie, dans un rare moment de protestation publique, une femme, Marina Ovsiannikova, a fait irruption lundi soir sur le plateau d'une grande chaîne de télévision russe pour laquelle elle travaillait, avec une pancarte critiquant l'offensive en Ukraine.

"Non à la guerre. Ne croyez pas la propagande. On vous ment ici", pouvait-on y lire. 

La protestataire a été arrêtée, le Kremlin dénonçant un acte de "hooliganisme". 

Mardi, au cours d'une audience judiciaire pas directement liée à son action télévisée mais à une vidéo qu'elle avait diffusée sur internet, elle a rejeté toute culpabilité.

"Je reste convaincue que la Russie commet un crime (...) et qu'elle est l'agresseur de l'Ukraine", a-t-elle calmement affirmé. Elle a été condamnée à 30 000 roubles d'amende (environ 250 euros), puis libérée. 

L'utilisation du mot "guerre" par des médias ou des particuliers pour décrire l'intervention russe en Ukraine est passible de poursuites et de lourdes peines. Les autorités russes parlent d'"opération militaire spéciale".

Nouvelles sanctions

Parallèlement, les Occidentaux continuent à durcir leurs sanctions contre la Russie. 

Un quatrième train de mesures punitives de l'UE est entré en vigueur mardi, qui interdisent notamment l'exportation en Russie de berlines de luxe, champagne, bijoux et autres articles haut de gamme prisés par les élites qui soutiennent Vladimir Poutine.

Londres a aussi décidé de nouvelles sanctions, dont des droits de douane punitifs, une interdiction d'exporter des produits de luxe vers la Russie et des gels d'avoirs de plus de 370 personnes et entités russes.

Et le Trésor américain a annoncé de nouvelles sanctions visant le président bélarusse Alexandre Loukachenko, ainsi que des personnes et une entité russes.

La Russie a pour sa part adopté mardi pour la première fois des contre-sanctions, visant le président américain Joe Biden, le Premier ministre canadien Justin Trudeau et plusieurs membres de leurs gouvernements, a fait savoir le ministère russe des Affaires étrangères. Aucun détail sur ces mesures n'a été donné.

La Russie a par ailleurs annoncé mardi avoir "notifié" son retrait du Conseil de l'Europe. Cette organisation dédiée à la défense des droits humains menaçait de l'exclure jeudi de ses rangs.  

Ukraine: Reprise des pourparlers entre Kiev et Moscou

Le président ukrainien devrait appeler une nouvelle fois à la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de son pays, une mesure soutenue par plusieurs élus du Congrès, mais que le président américain a pour l'instant écartée.

"Imaginez vos villes bombardées, encerclées", avait lancé mardi M. Zelensky devant les parlementaires canadiens, en réclamant à nouveau cette zone d'exclusion aérienne.

Des élus américains des deux camps exhortent aussi Joe Biden à faciliter la livraison d'avions polonais Mig-29 à l'Ukraine, ce à quoi Washington a opposé un refus définitif.

"Les Russes ont déjà tué 97 enfants" en bombardant "des écoles, des hôpitaux, des habitations", avait encore affirmé M. Zlensky devant les députés canadiens qui l'ont acclamé debout pendant plusieurs minutes.

Dans ce contexte de frappes intenses, des négociations entre Moscou et Kiev, entamées mardi, doivent reprendre mercredi, dans l'espoir d'arrêter l'hécatombe.

Le président ukrainien a apporté mardi un peu d'espoir, jugeant que les positions étaient désormais "plus réalistes".

Cependant, a-t-il reconnu, "il faut encore plus de temps pour que les décisions soient dans l'intérêt de l'Ukraine." Il a également fait un geste envers Moscou, se disant prêt à renoncer à toute adhésion de son pays à l'Otan, un casus belli pour la Russie. 

Pas de quoi néanmoins fléchir le président russe Vladimir Poutine, selon un communiqué publié à l'issue de son entretien mardi avec le président du Conseil européen Charles Michel.

Lors de cette conversation, M. Poutine "a souligné que Kiev ne manifestait pas d'engagement sérieux à trouver des solutions mutuellement acceptables", selon ce communiqué.

Médiation turque 
Les efforts de médiation de la Turquie, pays membre de l'Otan mais ayant refusé de s'associer aux sanctions contre Moscou, se poursuivent également. Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu est à Moscou, où il aura des entretiens mercredi, puis ira en Ukraine jeudi afin de rechercher un cessez-le-feu, selon Ankara.

Les occidentaux veulent aussi réaffirmer leur unité et leur engagement aux côtés de l'Ukraine.
Parallèlement, Varsovie a réclamé la mise en place d'une "mission de paix" de l'Otan, "protégée par les forces armées" pour venir en aide à l'Ukraine. Le sujet pourrait être abordé lors d'un sommet extraordinaire de l'Otan prévu le 24 mars à Bruxelles.

Joe Biden s'y rendra pour réaffirmer "l'engagement à toute épreuve" des Etats-Unis auprès de leurs alliés, selon la Maison Blanche.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.