Plusieurs explosions à Kiev, une gare de Zaporojie bombardée

Une colonne de fumée s'élève à Kiev, mercredi à l'aube. (AFP).
Une colonne de fumée s'élève à Kiev, mercredi à l'aube. (AFP).
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Publié le Mercredi 16 mars 2022

Plusieurs explosions à Kiev, une gare de Zaporojie bombardée

  • Les combats se rapprochent aussi de la grande ville stratégique de Dnipro
  • Plus à l'ouest, Mykolaïv, dernier verrou sur la route d'Odessa, sur la mer Noire, est aussi régulièrement bombardée

KIEV: L'offensive russe en Ukraine s'est intensifiée mardi, avec une série de frappes sur Kiev, où trois Premiers ministres européens se sont rendus, en signe de solidarité avec la ville assiégée.

Plusieurs fortes explosions ont été entendues à l'aube mercredi à Kiev, suivies de colonnes de fumées noires dans le ciel, a constaté l'AFP, alors que l'armée russe a intensifié ces derniers jours ses tirs contre les villes ukrainiennes.

Vers 06H00 (05H00 GMT), au moins trois fortes explosions ont retenti dans l'ouest de la capitale, déjà visée la veille et placée depuis sous couvre-feu jusqu'à jeudi matin.

Plusieurs épaisses colonnes de fumées noires ont peu après été observées dans le ciel de la ville, comme la veille, où plusieurs frappes russes avaient touché des immeubles résidentiels.

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Ce qui reste d'un immeuble d'habitation à Kiev. (AFP/STATE EMERGENCY SERVICE OF UKRAINE / HANDOUT).

D'autres explosions ont été entendues en début de matinée.

Aucun bilan ou précisions n'étaient donnés dans l'immédiat par les autorités locales, alors que la presse n'était pas autorisée à circuler dans la ville, sous tension, en raison du couvre-feu.

"Des sites civils de Zaporojie ont été bombardés pour la première fois", a indiqué sur Telegram le gouverneur régional Olexandre Staroukh

Mardi, au moins quatre personnes avaient été tuées et une quarantaine d'autres secourues dans un immeuble d'habitation d'un quartier de l'ouest de Kiev, Sviatochine, après une frappe russe qui a provoqué un incendie, selon les autorités locales. Au moins deux autres attaques avaient fait plusieurs blessés dans la ville.

La ville ukrainienne de Zaporojie, largement épargnée par l'offensive russe et refuge des personnes fuyant la cité assiégée de Marioupol, a été visé par des frappes mercredi, notamment l'une de ses gares, selon les autorités locales.

"Des sites civils de Zaporojie ont été bombardés pour la première fois", a indiqué sur Telegram le gouverneur régional Olexandre Staroukh.

"Des roquettes sont tombées sur la zone de la gare Zaporojie-2. Selon les premières données, personne n'a été tué", a-t-il dit, ajoutant qu'une autre roquette était tombée sur le jardin botanique.

Zaporojie est la destination du couloir humanitaire pour les centaines de milliers d'habitants de la ville portuaire de Marioupol, assiégée par les forces russes. 

La ville se situe également à proximité d'une centrale nucléaire bombardée le 4 mars et occupée depuis par les Russes. 

La population de Zaporojie manque d'eau et de nourriture, se terrant dans les caves depuis des jours.

Après une série d'échecs, faute de cessez-le-feu russo-ukrainien, les évacuations se sont cependant accélérées mardi. Selon la présidence ukrainienne, quelque 20 000 personnes ont pu quitter la ville. 

Située à environ 55 kilomètres de la frontière russe et à 85 kilomètres du fief séparatiste de Donetsk, Marioupol est la plus grande ville encore aux mains de Kiev dans le bassin du Donbass qui comprend les régions de Donetsk et de Lougansk.

La prise par Moscou de cette ville portuaire, peuplée avant la guerre de 450 000 habitants et située au bord de la mer d'Azov, serait un important tournant dans l'invasion de l'Ukraine.

Elle permettrait de faire la jonction entre les forces russes venues de la Crimée annexée, qui ont déjà pris les ports de Berdiansk et Kherson, et les troupes séparatistes et russes dans le Donbass.

Trois semaines après avoir envahi l'Ukraine, l'armée russe a intensifié ces derniers jours ses tirs, visant notamment les villes où des combats font rage comme Kharkiv (nord), les faubourgs de Kiev, Marioupol (sud) ou Mykolaïv (sud), mais aussi l'ouest du pays.                

Des pourparlers russo-ukrainiens visant à arrêter le bain de sang doivent reprendre mercredi, après une concession importante du président ukrainien Volodymyr Zelensky, prêt à renoncer à adhérer à l'Otan.

Un geste qui semble toutefois insuffisant pour le président russe Vladimir Poutine, selon un communiqué publié par le Kremlin à l'issue d'un entretien qu'il a eu mardi avec le président du Conseil européen, Charles Michel.

Lors de cette conversation, M. Poutine "a souligné que Kiev ne manifestait pas d'engagement sérieux à trouver des solutions mutuellement acceptables", selon ce communiqué.

Le président russe a justifié en partie l'invasion de l'Ukraine par la crainte de voir l'ex-république soviétique rejoindre l'alliance militaire occidentale, qu'il considère comme une menace existentielle pour la Russie.

"Les réunions continuent. D'après ce que l'on m'a dit, les positions dans les négociations semblent plus réalistes. Cependant, il faut encore plus de temps pour que les décisions soient dans l'intérêt de l'Ukraine", a déclaré de son côté mardi soir le président ukrainien.

Au moins quatre personnes ont été retirées mortes et une quarantaine d'autres dégagées vivantes d'un immeuble d'habitation d'un quartier ouest de Kiev, Sviatochine, après une frappe russe qui a provoqué un incendie, selon les autorités locales. 

La veille, à la limite nord-ouest de la capitale, deux journalistes, l'Irlandais Pierre Zakrzewski, caméraman rôdé aux zones de guerre travaillant pour Fox News, et l'Ukrainienne Oleksandra Kuvshinova qui l'accompagnait, ont été tués, tandis qu'un journaliste britannique de Fox News, Benjamin Hall, a été grièvement blessé, selon la chaîne de télévision américaine et des médias ukrainiens. Le journaliste américain Brent Renaud avait déjà péri dimanche dans la banlieue nord-ouest.

Kiev vit "un moment dangereux et difficile", a jugé mardi son maire Vitali Klitschko, décrétant un couvre-feu de 20H00 (18H00 GMT) à jeudi 07H00 (05H00 GMT).

De longues files d'attentes se sont formées pendant la journée devant les supermarchés, les habitants faisant des réserves.

"Nous tenons le coup", a assuré l'un d'eux, Vlad Volodko, 26 ans. Kiev, que les forces russes tentent d'encercler, s'est vidée d'au moins la moitié de ses 3,5 millions d'habitants depuis le début du conflit le 24 février.

Mykola Vasylinko, un réfugié de 62 ans, trouvait la situation supportable: "Nous sommes venus de Tchernihiv (150 km au nord de Kiev), la situation y est bien pire" car les Russes "ont essayé de l'effacer de la surface de la Terre".

A Marioupol, autre ville martyre dans le sud-est de l'Ukraine, la situation reste très difficile, mais quelque 20 000 civils ont pu la quitter mardi à bord de 4 000 voitures, selon la présidence ukrainienne. Mais jusqu'à 300 000 personnes y restent coincées, terrées dans des caves et privées de tout.

"C'est la première fois que je peux respirer depuis des semaines", a déclaré Mykola, père de deux enfants, au volant de sa voiture où s'entassaient pèle-mêle couvertures, chaussures et autres possessions hâtivement embarquées. Sa famille fait partie des quelque milliers de personnes arrivées mardi à Zaporijie, 250 km au nord-ouest de Marioupol.

Au total, environ 29 000 personnes ont été évacuées mardi de plusieurs villes ukrainiennes assiégées, selon la même source.

Biden annonce une aide sécuritaire de $800 millions

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Le président américain Joe Biden. (AFP).

Joe Biden va annoncer mercredi une assistance sécuritaire supplémentaire à l'Ukraine de 800 millions de dollars pour aider le pays à faire face à l'invasion russe, a indiqué mardi soir un responsable de la Maison Blanche.

Le président américain doit faire cette annonce après une intervention par vidéo de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky devant le Congrès des Etats-Unis. Cela porte "le total annoncé au cours de la seule semaine passée à 1 milliard de dollars", a précisé ce responsable sous couvert de l'anonymat.

M. Zelensky intervient lui à 13H00 GMT devant les membres du Congrès américain, dont les membres pressent régulièrement le président Biden de durcir le ton face à la Russie.

Le président ukrainien avait déjà échangé avec plus d'une centaine d'élus et sénateurs américains par visioconférence le 5 mars, plaidant pour un durcissement des sanctions économiques contre la Russie.

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Les Premiers ministres polonais Mateusz Morawiecki, tchèque Petr Fiala et slovène Janez Jansa, partis de Pologne en train, sont arrivés mardi soir à Kiev. (AFP/UKRAINE PRESIDENCY / HANDOUT).

«Nous serons avec vous»

Les Premiers ministres polonais Mateusz Morawiecki, tchèque Petr Fiala et slovène Janez Jansa, partis de Pologne en train, sont arrivés mardi soir à Kiev pour affirmer "le soutien sans équivoque" de l'Union européenne à l'Ukraine.

Ils se sont entretenus avec le président Zelensky et son Premier ministre Denys Chmygal. 

"Nous ne vous laisserons jamais seuls. Nous serons avec vous parce que nous savons que vous vous battez non seulement pour votre liberté (...) mais aussi pour nous", a tweeté Mateusz Morawiecki.

Le vice-Premier ministre polonais Jaroslaw Kaczynski, également du voyage, a réclamé une "mission de paix" de l'Otan, "protégée par les forces armées", pour "fournir une aide humanitaire et pacifique en Ukraine", selon l'agence polonaise PAP.

Alliée de l'Ukraine et membre de l'Otan, la Turquie, qui a refusé de s'aligner sur les sanctions occidentales contre la Russie, multiplie également les efforts de médiation. Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu est à Moscou, où il aura des entretiens mercredi, puis ira en Ukraine jeudi afin de rechercher un cessez-le-feu, selon Ankara.

Trois millions de réfugiés

En attendant l'issue des négociations, la Russie élargit son offensive à l'ensemble de l'Ukraine, visant désormais aussi l'Ouest.

Après des frappes sur une base militaire proche de la Pologne dimanche, une frappe lundi contre une tour de télévision près de Rivne (nord-ouest) a fait 19 morts, selon les autorités locales mardi.

Les combats se rapprochent aussi de la grande ville stratégique de Dnipro (centre). Son aéroport a été bombardé et largement détruit dans la nuit de lundi à mardi, a souligné son maire.

Plus à l'ouest, Mykolaïv, dernier verrou sur la route d'Odessa, sur la mer Noire, est aussi régulièrement bombardée. 

Dans une maternité de la ville, les femmes, à chaque alerte, descendent au sous-sol, où une salle d'accouchement a été aménagée. "C'était un lieu utilisé par les plombiers, les techniciens. Il y a quatre ou cinq jours, nous avons eu deux femmes qui ont accouché simultanément dans cette pièce", a raconté le médecin-chef, Andriy Hrybanov.

En presque trois semaines de guerre, plus de trois millions de personnes ont fui l'Ukraine, majoritairement vers la Pologne, d'après l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Dont 1,4 million d'enfants, soit "pratiquement un enfant par seconde", selon l'Unicef.

Un sommet extraordinaire de l'Otan consacré au conflit est prévu le 24 mars à Bruxelles, ainsi qu'un sommet des dirigeants de l'UE. Le président américain Joe Biden s'y rendra pour réaffirmer "l'engagement à toute épreuve" des Etats-Unis auprès de leurs alliés, selon la Maison Blanche.

Irruption télévisée

En Russie, dans un rare moment de protestation publique, une femme, Marina Ovsiannikova, a fait irruption lundi soir sur le plateau d'une grande chaîne de télévision russe pour laquelle elle travaillait, avec une pancarte critiquant l'offensive en Ukraine.

"Non à la guerre. Ne croyez pas la propagande. On vous ment ici", pouvait-on y lire. 

La protestataire a été arrêtée, le Kremlin dénonçant un acte de "hooliganisme". 

Mardi, au cours d'une audience judiciaire pas directement liée à son action télévisée mais à une vidéo qu'elle avait diffusée sur internet, elle a rejeté toute culpabilité.

"Je reste convaincue que la Russie commet un crime (...) et qu'elle est l'agresseur de l'Ukraine", a-t-elle calmement affirmé. Elle a été condamnée à 30 000 roubles d'amende (environ 250 euros), puis libérée. 

L'utilisation du mot "guerre" par des médias ou des particuliers pour décrire l'intervention russe en Ukraine est passible de poursuites et de lourdes peines. Les autorités russes parlent d'"opération militaire spéciale".

Nouvelles sanctions

Parallèlement, les Occidentaux continuent à durcir leurs sanctions contre la Russie. 

Un quatrième train de mesures punitives de l'UE est entré en vigueur mardi, qui interdisent notamment l'exportation en Russie de berlines de luxe, champagne, bijoux et autres articles haut de gamme prisés par les élites qui soutiennent Vladimir Poutine.

Londres a aussi décidé de nouvelles sanctions, dont des droits de douane punitifs, une interdiction d'exporter des produits de luxe vers la Russie et des gels d'avoirs de plus de 370 personnes et entités russes.

Et le Trésor américain a annoncé de nouvelles sanctions visant le président bélarusse Alexandre Loukachenko, ainsi que des personnes et une entité russes.

La Russie a pour sa part adopté mardi pour la première fois des contre-sanctions, visant le président américain Joe Biden, le Premier ministre canadien Justin Trudeau et plusieurs membres de leurs gouvernements, a fait savoir le ministère russe des Affaires étrangères. Aucun détail sur ces mesures n'a été donné.

La Russie a par ailleurs annoncé mardi avoir "notifié" son retrait du Conseil de l'Europe. Cette organisation dédiée à la défense des droits humains menaçait de l'exclure jeudi de ses rangs.  

Ukraine: Reprise des pourparlers entre Kiev et Moscou

Le président ukrainien devrait appeler une nouvelle fois à la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de son pays, une mesure soutenue par plusieurs élus du Congrès, mais que le président américain a pour l'instant écartée.

"Imaginez vos villes bombardées, encerclées", avait lancé mardi M. Zelensky devant les parlementaires canadiens, en réclamant à nouveau cette zone d'exclusion aérienne.

Des élus américains des deux camps exhortent aussi Joe Biden à faciliter la livraison d'avions polonais Mig-29 à l'Ukraine, ce à quoi Washington a opposé un refus définitif.

"Les Russes ont déjà tué 97 enfants" en bombardant "des écoles, des hôpitaux, des habitations", avait encore affirmé M. Zlensky devant les députés canadiens qui l'ont acclamé debout pendant plusieurs minutes.

Dans ce contexte de frappes intenses, des négociations entre Moscou et Kiev, entamées mardi, doivent reprendre mercredi, dans l'espoir d'arrêter l'hécatombe.

Le président ukrainien a apporté mardi un peu d'espoir, jugeant que les positions étaient désormais "plus réalistes".

Cependant, a-t-il reconnu, "il faut encore plus de temps pour que les décisions soient dans l'intérêt de l'Ukraine." Il a également fait un geste envers Moscou, se disant prêt à renoncer à toute adhésion de son pays à l'Otan, un casus belli pour la Russie. 

Pas de quoi néanmoins fléchir le président russe Vladimir Poutine, selon un communiqué publié à l'issue de son entretien mardi avec le président du Conseil européen Charles Michel.

Lors de cette conversation, M. Poutine "a souligné que Kiev ne manifestait pas d'engagement sérieux à trouver des solutions mutuellement acceptables", selon ce communiqué.

Médiation turque 
Les efforts de médiation de la Turquie, pays membre de l'Otan mais ayant refusé de s'associer aux sanctions contre Moscou, se poursuivent également. Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu est à Moscou, où il aura des entretiens mercredi, puis ira en Ukraine jeudi afin de rechercher un cessez-le-feu, selon Ankara.

Les occidentaux veulent aussi réaffirmer leur unité et leur engagement aux côtés de l'Ukraine.
Parallèlement, Varsovie a réclamé la mise en place d'une "mission de paix" de l'Otan, "protégée par les forces armées" pour venir en aide à l'Ukraine. Le sujet pourrait être abordé lors d'un sommet extraordinaire de l'Otan prévu le 24 mars à Bruxelles.

Joe Biden s'y rendra pour réaffirmer "l'engagement à toute épreuve" des Etats-Unis auprès de leurs alliés, selon la Maison Blanche.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.