Deux morts à Kiev pendant que les pourparlers se poursuivent

Les pompiers à pied d'oeuvre pour éteindre un incendie causé par un bombardement russe sur un immeuble où au moins deux personnes ont péri. (AFP).
Les pompiers à pied d'oeuvre pour éteindre un incendie causé par un bombardement russe sur un immeuble où au moins deux personnes ont péri. (AFP).
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Publié le Mercredi 16 mars 2022

Deux morts à Kiev pendant que les pourparlers se poursuivent

  • Sur Facebook, les services d'urgence ont indiqué qu'une "frappe" avait visé un bâtiment de 15 étages dans le quartier de Sviatochine
  • Par ailleurs, la quatrième session de pourparlers entre l'Ukraine et la Russie a repris mardi après une pause la veille

KIEV: Des bombardement ont touché mardi matin plusieurs immeubles à Kiev, faisant au moins deux morts, au moment où l'armée russe amplifie son offensive en Ukraine, avant la reprise des pourparlers qui entretiennent une timide lueur d'espoir.


Sur Facebook, les services d'urgence ont indiqué qu'une "frappe" avait visé un bâtiment de 15 étages dans le quartier de Sviatochine, dans l'ouest de la capitale ukrainienne, provoquant l'incendie de tout l'immeuble. 


"Deux corps sans vie ont été retrouvés sur place", ont affirmé les secours, ajoutant avoir pu sauver 27 personnes. Selon cette source, des tirs ont aussi visé un autre immeuble du quartier, causant un faible incendie. 


Les services d'urgence ont par ailleurs indiqué qu'une frappe avait atteint mardi matin un immeuble de neuf étages dans le nord-ouest de Kiev, dans le quartier de Podil. Une personne a été prise en charge et hospitalisée, selon les secours. 


Cette explosion a soufflé toutes les vitres de l'immeuble et de ceux à proximité, selon un journaliste de l'AFP sur place. En début de matinée, plusieurs personnes jetaient par les fenêtres des débris depuis les appartements ravagés du bâtiment.

Par ailleurs, la quatrième session de pourparlers entre l'Ukraine et la Russie a repris mardi après une pause la veille, a annoncé un haut responsable ukrainien, insistant sur la demande de cessez-le-feu formulée par Kiev.

"Les négociations sont en cours", a déclaré sur Twitter Mykhaïlo Podoliak, un négociateur et conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Au menu des discussions figurent notamment "un cessez-le-feu et le retrait des troupes" russes du territoire ukrainien, a-t-il ajouté.


La quatrième session de pourparlers entre Moscou et Kiev avait débuté lundi en visioconférence. Les délégations s'étaient séparées pour une "pause technique" avec la promesse de reprendre les discussions mardi.


Les deux camps ont affiché un certain optimisme ces derniers jours, même si le Kremlin a estimé mardi qu'il était prématuré de faire tout "pronostic".


Un conseiller de la présidence ukrainienne, Oleksiï Arestovitch, a jugé possible un accord de paix d'ici le mois de mai, "et peut-être beaucoup plus rapidement".


Dans la nuit, le président Volodymyr Zelensky a assuré que les Russes ont "commencé à comprendre qu'ils n'arriveront à rien par la guerre". 


"On m'a dit que (les pourparlers en cours) étaient plutôt bons", a indiqué le chef de l'Etat ukrainien, après avoir évoqué samedi une approche nouvelle, "fondamentalement différente", de Moscou dans les négociations. 


"Mais attendons de voir", a-t-il ajouté.


En attendant, les forces russes continuent de pilonner plusieurs villes d'Ukraine. Des frappes sur des immeubles d'habitation de Kiev ont fait au moins deux morts mardi matin.

                
"Les négociations sont en cours", a déclaré sur Twitter Mykhaïlo Podoliak, un négociateur et conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Au menu des discussions figurent notamment "un cessez-le-feu et le retrait des troupes" russes du territoire ukrainien, a-t-il ajouté.

Au vingtième jour de guerre , la quatrième session de négociations pour tenter de trouver une issue à cette crise devait reprendre mardi après une "pause technique" annoncée la veille en fin par le chef des négociateurs ukrainiens.


Cette fois, les discussions se déroulent par visioconférence après trois rounds en présentiel au Bélarus voisin puis une rencontre jeudi en Turquie des chefs de la diplomatie russe et ukrainienne.


Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait noté samedi une approche nouvelle, "fondamentalement différente", de Moscou dans les négociations.


Dans la nuit de lundi à mardi, il a affirmé via une vidéo publiée sur sa page Facebook que les Russes avaient "déjà commencé à comprendre qu'ils ne parviendront à rien par la guerre". "On m'a dit que (les pourparlers en cours) étaient plutôt bons", a indiqué le chef de l'Etat. "Mais attendons de voir".


Les combats se sont ainsi intensifiés ces derniers jours autour de Kiev, presque entièrement encerclée. Plus de la moitié de ses trois millions d'habitants ont fui. La capitale est "en état de siège", selon un conseiller du président ukrainien.

Ukraine: l'aéroport de Dnipro bombardé, des « destructions massives »

L'aéroport de le ville de Dnipro, dans l'Est de l'Ukraine, a subi des "destructions massives", après deux bombardements russes dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué les autorités régionales. 


"Dans la nuit, l'ennemi a attaqué l'aéroport de Dnipro. Deux frappes. La piste de décollage et d’atterrissage a été détruite. Le terminal est endommagé. Destructions massives", écrit Valentin Reznitchenko, gouverneur de la région éponyme sur Telegram. 


Dnipro, une cité industrielle d'un million d'habitants arrosée par le fleuve éponyme qui sépare l'Est, en partie prorusse de l'Ukraine, et le reste de son territoire a été relativement épargnée par la progression de l'armée russe. 


Samedi, Dnipro a été visée par des bombardements qui ont fait au moins un mort.

De son côté, son homologue russe Vladimir Poutine avait évoqué vendredi des "avancées" au cours de ces différentes tractations tandis que l'armée russe accroissait son action sur le sol ukrainien, y compris dans des régions jusque-là épargnées.


"L'ennemi continue son offensive contre notre Etat. (...) Les forces d'occupation continuent de mener des frappes avec des missiles et des bombes, de l'artillerie et des chars sur des infrastructures et des quartiers civils", a dénoncé l'état-major de l'armée ukrainienne dans la nuit de lundi à mardi.


Le Kremlin a évoqué lundi "la possibilité de prendre sous contrôle total (les) grandes villes qui sont déjà encerclées".

L'enjeu Marioupol

"D'après les informations disponibles, l'ennemi prévoit de renforcer le regroupement de (ses) troupes (...) en direction de Kharkiv", deuxième ville d'Ukraine, a avancé l'état-major de l'armée ukrainienne, précisant que l'armée russe tentait aussi "de capturer Marioupol".


"Les soldats ukrainiens sont parvenus à repousser les envahisseurs" de cette ville portuaire stratégique du sud-est assiégée par l'armée russe, s'est-il félicité.


Selon lui, le camp russe a perdu dans son offensive environ 150 soldats, deux chars, sept véhicules de combat d'infanterie, et "a battu en retraite".


Un convoi d'aide humanitaire, qui cherche depuis des jours à atteindre la ville, a de nouveau été bloqué lundi par des soldats russes à Berdiansk, à 85 km de Marioupol, selon les autorités ukrainiennes.


Quelque 400.000 habitants de Marioupol vivent terrés dans des caves, privés d'eau, d'électricité, de chauffage et de nourriture. Plus de 2.187 civils y ont péri depuis le 24 février, selon la municipalité.


Les forces navales russes ont "établi un blocus à distance de la côte ukrainienne de la mer Noire", a affirmé lundi le ministère britannique de la Défense.


Plus de 2,8 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion, selon un décompte publié lundi par l'ONU, qui recense aussi environ 2 millions de déplacés à l'intérieur du pays.


Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a mis en garde contre les répercussions de cette guerre, qui risquent de se traduire par "un ouragan de famines" dans de nombreux pays.


Mardi devrait également marquer l'entrée en vigueur du quatrième paquet de sanctions décidées à Bruxelles par les ambassadeurs des 27 Etats membres de l'Union européenne.

Yacht bloqué 

Les précédentes visent déjà 862 personnes et 53 entités russes. Figurer sur cette liste noire entraîne une interdiction d'entrer sur le sol de l'UE et permet la saisie des avoirs.


Un yacht d'un oligarque russe d'une valeur de près de 128 millions d'euros a par exemple été immobilisé lundi à Barcelone (Espagne) dans le cadre de ces sanctions, a annoncé dans la soirée le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. "Et d'autres sont à venir", a-t-il prévenu, sans davantage de précision.


Selon le quotidien espagnol El Pais, il s'agit du yacht Valérie, qui serait lié à Sergueï Tchemezov, patron du conglomérat russe de l'industrie de défense Rostec, et allié de M. Poutine.


Les sanctions internationales adoptées auparavant ont déjà gelé quelque 300 milliards de dollars de réserves russes à l'étranger.


La Russie a accusé lundi l'Occident de vouloir provoquer un défaut de paiement artificiel par ses sanctions gelant les avoirs de Moscou à l'étranger.


Le Kremlin pourrait avoir du mal à honorer plusieurs échéances de paiement de dettes en devises étrangères courant mars-avril, ravivant le souvenir de l'humiliant défaut de 1998.


Moscou est également visé par divers recours. La demande ukrainienne de son exclusion du Conseil de l'Europe, organisation de défense des droits humaines, doit être examinée jeudi.


De son côté, la Cour internationale de justice (CIJ) a indiqué lundi qu'elle rendrait son verdict mercredi dans la procédure lancée par Kiev, qui demande à la Cour d'ordonner à Moscou d'arrêter son invasion de l'Ukraine.


Le léger vent d'optimisme entourant les pourparlers a permis aux cours du pétrole de reculer lundi, le baril de WTI --référence aux Etats-Unis-- terminant à 103,01 dollars après avoir dépassé les 130 dollars la semaine dernière.


Et il a chuté de plus de 5% mardi à 97,13 dollars, cette fois sur fond d'inquiétudes d'un ralentissement de l'économie chinoise à cause des mesures drastiques annoncées par Pékin face à une recrudescence des cas de Covid-19 dans le pays.

Russie: Irruption télévisée à la télévision d'Etat

Volodymyr Zelensky s'est dit "reconnaissant envers les Russes qui ne cessent d'essayer de transmettre la vérité. A ceux qui combattent la désinformation et disent la vérité, les faits réels à leurs amis et à leurs proches. Et personnellement à la femme qui est entrée dans le studio de Channel One avec une affiche contre la guerre".

Une femme --identifiée par l'ONG OVD-Info comme Marina Ovsiannikova, une employée de la chaîne-- a fait irruption lundi soir pendant le journal télévisé le plus regardé de Russie avec une pancarte critiquant l'offensive en Ukraine, une scène rarissime en Russie.

Sur sa pancarte, on pouvait lire "Non à la guerre. Ne croyez pas la propagande. On vous ment, ici". La vidéo de l'incident s'est propagée comme traînée de poudre sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes saluant un "courage extraordinaire".

L'utilisation du mot "guerre" par des médias ou des particuliers pour décrire l'intervention russe en Ukraine est notamment passible de poursuites. Des lois prévoient de lourdes peines. 


Des milliers de fidèles place Saint-Pierre avant les funérailles du pape

Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
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  • La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde
  • De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News

CITE DU VATICAN: Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi.

La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles, a constaté l'AFP.

De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News. Les portes, qui devaient fermer à minuit, sont finalement restées ouvertes jusqu'à 05H30 du matin pour accueillir le flot de fidèles.

"Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille", a témoigné jeudi matin auprès de l'AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François "a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j'espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien", a-t-il également confié.

Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque, mais est posé sur un support à même le sol, devant le maître-autel, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Le père des "laissés-pour-compte" 

"C'était un grand homme, c'était le père des laissés-pour-compte, des invisibles", a également confié jeudi à l'AFP Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.

Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n'a pas hésité à rejoindre la file d'attente, armée d'un café, pour vivre ce "moment historique". Surtout pour nous "parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment", a-t-elle ajouté.

Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se réunissaient jeudi matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux - électeurs et non électeurs.

Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, les fidèles ont dû patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique, selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP.

Un important dispositif de sécurité y était déployé, comprenant notamment des équipes de l'armée de l'air et de la défense munies de fusils brouilleurs de drones.

Le Vatican avait annoncé que jeudi, les fidèles pourraient rendre hommage au pape jusqu'à minuit. Mais mercredi, les visites ont finalement pu se poursuivre au-delà. Vendredi, les portes de la basilique seront ouvertes de 07H00 à 19H00.

Funérailles samedi 

L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera inhumé samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.

Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.

Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à partir de 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.

"Il est impossible de savoir" combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, "quelques centaines de milliers au minimum", a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.