PARIS: Les syndicats CGT, FSU, Solidaires, Unsa et des organisations lycéennes appellent à une nouvelle journée de grève et de manifestations jeudi pour "l'augmentation des salaires et des pensions", avec l'espoir de réussir à mobiliser sur ce thème malgré la guerre en Ukraine.
A Paris, le cortège partira à 14H00 de la place de la République, direction Chaussée d'Antin - La Fayette.
"La guerre aplatit énormément le débat", constate le codélégué général de Solidaires, Simon Duteil.
"Il y a une forte inquiétude" concernant la situation internationale, dans les milieux syndicaux comme ailleurs, confirme Céline Verzeletti, dirigeante confédérale à la CGT. Mais "cela n'efface en rien les difficultés que l'on rencontre au quotidien, avec un pouvoir d'achat de plus en plus bas face à l'inflation".
"Il est de notre responsabilité de maintenir l'agenda social dans l'actualité", affirme de son côté le secrétaire général de l'Unsa, Laurent Escure. "Nos démocraties ne doivent pas être anesthésiées. Elles doivent continuer de fonctionner y compris sur le terrain social", plaide-t-il.
Loin de démobiliser les salariés, la promesse d'un relèvement du point d'indice des fonctionnaires, lundi, doit inciter les manifestants à "être encore plus nombreux", selon Mme Verzeletti.
Alors que gouvernement n'a pas encore précisé le montant de la hausse et a renvoyé la mesure à une loi votée cet été, l'intersyndicale a appelé mardi dans un communiqué à une "ouverture immédiate des négociations" et à une application de la mesure "le plus rapidement possible".
Le dévoilement des projets du candidat Emmanuel Macron concernant les retraites, avec un report de l'âge légal à 65 ans s'il est réélu, pourrait aussi alimenter la colère des manifestants, pour la journée de jeudi mais aussi celle du 1er-Mai, vers laquelle se projettent déjà les leaders syndicaux.
"Autour du 1er-Mai les choses vont commencer à s'accélérer", anticipe M. Duteil, qui prédit qu'en cas de réélection, M. Macron voudra "vite" faire adopter la réforme, profitant de la légitimité conférée par le vote.
La mobilisation de jeudi pourrait souffrir de l'absence du syndicat Force ouvrière, pourtant présent lors de la dernière manifestation interprofessionnelle, le 27 janvier.
Lors d'une réunion le 15 février, le secrétaire général de l'union régionale Ile-de-France FO, Gabriel Gaudy, a pointé la participation à l'intersyndicale d'organisations syndicales qui "n'ont participé à aucune action depuis des années et n'ont rien à voir avec nous" - visant l'Unsa - et des revendications intersyndicales insuffisamment "claires".
Prétexte, selon un responsable syndical s'exprimant sous couvert d'anonymat, qui pointe des difficultés "en interne" liées à la "guerre de succession" ouverte par la décision d'Yves Veyrier de ne pas se représenter.