Le 11e anniversaire de la révolution syrienne a une résonance internationale en plein conflit ukrainien

Des milliers de manifestants syriens antirégime ont manifesté ce mardi à Idlib et dans d'autres villes du nord-ouest de la Syrie pour marquer le 11e anniversaire du début du soulèvement, le 15 mars 2022. (Photo, AFP)
Des milliers de manifestants syriens antirégime ont manifesté ce mardi à Idlib et dans d'autres villes du nord-ouest de la Syrie pour marquer le 11e anniversaire du début du soulèvement, le 15 mars 2022. (Photo, AFP)
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Le 11e anniversaire de la révolution syrienne a une résonance internationale en plein conflit ukrainien

Des milliers de manifestants syriens antirégime ont manifesté ce mardi à Idlib et dans d'autres villes du nord-ouest de la Syrie pour marquer le 11e anniversaire du début du soulèvement, le 15 mars 2022. (Photo, AFP)
  • Dans une déclaration conjointe, cinq pays occidentaux réitèrent leur soutien au peuple syrien et fustigent «le caractère brutal et destructeur des agissements de la Russie»
  • Galvanisés par le tollé général que suscite l'invasion russe en Ukraine, des milliers de manifestants d’Idlib espèrent que la guerre qui fait rage suscitera un nouvel intérêt pour leur cause

MONTRÉAL: Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 494 438 morts, 26 727 victimes femmes, 27 126 victimes enfants, 5,6 millions de réfugiés, et pas moins de 6 millions de Syriens de plus déplacés à l’intérieur de leur pays ravagé. Des milliers de manifestants syriens antirégime ont manifesté ce mardi à Idlib et dans d'autres villes du nord-ouest de la Syrie pour marquer le 11e anniversaire du début du soulèvement. 

Pour l’occasion, la France, l'Allemagne, l'Italie, les États-Unis et le Royaume-Uni ont publié une déclaration conjointe, dans laquelle ils réitèrent leur soutien au peuple syrien et mettent en lumière «le caractère brutal et destructeur des agissements de la Russie», soutenue ouvertement par le régime de Bachar el-Assad, dans ce conflit qui coïncide cette année avec la terrible invasion de l'Ukraine par les troupes russes. 

«Après avoir causé pendant onze années tant de morts et de souffrances, il est plus que temps pour le régime syrien et ses soutiens, notamment la Russie et l’Iran, de mettre un terme à leurs attaques sans pitié contre la population syrienne», précise la déclaration. 

À l'heure où le conflit en Syrie entre dans sa onzième année, ils rappellent les besoins humanitaires du pays qui sont toujours aussi criants et la nécessité de vaincre Daech. 

«La situation économique et humanitaire est sombre et les millions de réfugiés syriens, généreusement accueillis par les pays voisins, ainsi que les personnes déplacées à l’intérieur de la Syrie, qui ne peuvent toujours pas rentrer chez eux conformément aux standards des Nations unies, sans craindre les violences, les arrestations arbitraires et la torture. L’enlisement du conflit a également fourni aux groupes terroristes, notamment Daech, un terrain à exploiter. Prévenir la résurgence de Daech demeure une priorité», affirme le communiqué commun. 

Les dirigeants ont appelé à «un cessez-le-feu à l’échelle de tout le pays, au respect du droit international humanitaire et à l’acheminement sans entrave de l’aide par tous les moyens». Les cinq pays ont d'autre part déclaré  «ne pas soutenir les efforts de normalisation» entrepris par certains pays avec Damas, prévenant qu'ils ne lèveront pas les sanctions sans «progrès irréversibles vers une solution politique» en Syrie. 

Soumise à des pressions de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et malgré le manque de coopération de la Syrie, ils resteront pleinement mobilisés pour faire face à la menace que constituent les armes chimiques. «Les responsables de ces violations de la norme internationale d’interdiction d’utilisation des armes chimiques doivent rendre des comptes», soutiennent-ils.

«Nous avons oublié nos blessures»

Galvanisés par le tollé général que suscite l'invasion russe en Ukraine, nombre de manifestants de la région d’Idlib espèrent que la guerre lancée par Moscou suscitera un nouvel intérêt pour leur cause. 

«Cela fait onze ans que la révolution syrienne a débuté, mais aujourd'hui, c'est comme si c'était le premier jour», a témoigné à l'AFP Salwa Abdelrahmane, présente dans la foule de manifestants. Certains d’entre eux brandissaient des drapeaux ukrainiens ou des pancartes avec des messages exigeant une intervention contre le président russe. 

«Nous avons oublié nos blessures, les déplacements forcés, les massacres et les arrestations. Nous avons renouvelé notre promesse de poursuivre notre révolution», a ajouté la manifestante de 49 ans, appelant les Ukrainiens à continuer de résister. «Mon message au peuple ukrainien est de ne pas abandonner!» 

Tactiques de guerre  

«Fortifiez vos hôpitaux avec des blocs de ciment, l'ennemi Poutine ne fait pas de distinction entre civils, blessés et combattants», recommande Ali Hamouch, médecin dans un hôpital d'Idlib, solidaire avec les Ukrainiens. 

Au cours du conflit syrien, l'aviation russe a ciblé à plusieurs reprises des hôpitaux, selon des témoins, des médecins et des ONG. En Ukraine la semaine dernière, un hôpital pédiatrique a été touché par une frappe supposément russe dans la ville assiégée de Marioupol, suscitant un tollé et des accusations de crimes de guerre à l'encontre de Vladimir Poutine. 

Les tactiques de guerre adoptées en Ukraine ressemblent à celles éprouvées par Moscou en Syrie, où les Russes ont testé la plupart de leurs armes. Par ailleurs, Moscou recrute actuellement des milliers de combattants en Syrie, de l'armée régulière et des milices, pour les déployer en Ukraine. 

Alors que le conflit entame sa douzième année, le secrétaire général de l'ONG Norwegian Refugee Council (NRC), Jan Egeland, a exhorté la communauté internationale à ne pas oublier la Syrie. «Alors que nous constatons avec choc et horreur ce qui se passe en Ukraine, cela nous rappelle les souffrances intenses endurées par la population syrienne, qui continuent de s’aggraver», a-t-il déclaré.

(Avec AFP)


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.