BEYROUTH: A quelques semaines du premier tour du scrutin présidentiel, les projets d'investissements étrangers en France ont connu un niveau record en 2021.
Point fort du bilan présidentiel, les chiffres devraient permettre à Emmanuel Macron de célébrer l'attrait retrouvé de l’Hexagone aux yeux du monde.
En 2021, dans un contexte de reprise mondiale, 1 607 décisions d'investissements étrangers ont été recensées sur le territoire, selon les données de Business France en charge de l'attractivité internationale du pays. Ainsi, ces projets d'investissements étrangers en France «ont permis la création ou le maintien de 45 008 emplois, un record», soit une augmentation de 30 % par rapport à 2020.
En moyenne, 31 décisions d’investissement ont été recensées par semaine l’année dernière en France.
Le bilan 2021 de l’investissement international créateur d’emplois, paru ce jour, témoigne d’une année record pour l’attractivité de la France.
Ces chiffres dépassent ceux de 2019 qui constituait déjà une année record, avant la crise sanitaire qui les a fait chuter en 2020.
Durant son quinquennat, Emmanuel Macron a régulièrement reçu des patrons étrangers lors des sommets «Choose France» pour vanter les attraits de la France comme site d'implantation, mettant jusqu'en 2020 l'accent sur les réformes du marché du travail et la baisse de la fiscalité sur les entreprises, et plus récemment sur les plans France Relance et France 2030 pour réindustrialiser le territoire et favoriser l'innovation.
Ces projets proviennent d’une soixantaine de pays différents, mais l’année 2021 est marquée par un renforcement significatif de l’attractivité de la France auprès des investisseurs européens.
L’Allemagne devient le premier pays investisseur en France, avec près de 300 projets, et devant les Etats-Unis (247 projets). Les Etats-Unis restent au premier rang en termes d’emplois (10 118 emplois contre 8 063 pour l’Allemagne). Le Royaume-Uni complète le podium des pays investisseurs en France avec 151 projets recensés (4 202 emplois).
Les décisions de nouvelles implantations sont majoritaires en France : 51 % des projets correspondent à des créations, signe de la confiance des investisseurs dans l’environnement d’affaires et les perspectives économiques de la France. Les extensions, signe de la confiance renouvelée des entreprises étrangères ayant déjà investi en France, représentent 44% des projets et près de la moitié des emplois. Ces extensions concernent principalement des sites industriels.
Réindustrialisation de la France
Toujours selon le communiqué, 460 projets industriels d’origine étrangère ont été recensés en France en 2021, soit une augmentation de 49 %. Ces projets ont permis de créer ou de maintenir plus de 15 000 emplois en France. Les projets industriels représentent 29 % des projets internationaux en France et 34 % des emplois associés. Ces résultats démontrent que, loin d’avoir été entamée, la confiance accordée par les investisseurs internationaux au site France sort renforcée de la crise sanitaire.
Les projets d’investissement international profitent à l’ensemble du territoire. Les entreprises sous contrôle étranger sont présentes et créent de l’emploi dans l’ensemble des régions de France. L’attractivité économique de la France s’exprime à la fois au sein de grandes métropoles régionales, mais aussi dans les agglomérations de taille plus modeste puisque 43 % des investissements en 2021 se localisent dans des agglomérations de moins de 200 000 habitants.
«Pays le plus attractif d’Europe dès 2019»
Bruno Le Maire se félicite des chiffres, «fruit du travail de la Team France Invest, pleinement investie pour accompagner les entreprises qui souhaitent s’installer dans nos territoires”. Selon le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, «ces efforts nous ont permis de devenir le pays le plus attractif d’Europe dès 2019, position que nous conservons depuis.”
«L’attractivité, c’est le thermomètre de la bonne santé économique du pays», a affirmé de son côté le ministre du Commerce extérieur et de l’Attractivité, Franck Riester. «Plus d’implantations industrielles en France, c’est plus de “made in France”, et plus d’exportations à venir, clé des relocalisations et de notre autonomie stratégique».
Celui-ci voit dans la hausse des investissements étrangers un motif d’espoir pour regagner du terrain à l’exportation et sur la production nationale de biens qui sont aujourd’hui importés.
« L’attractivité de la France se manifeste désormais, au-delà des atouts structurels reconnus, grâce à son savoir-faire unique, que ce soit dans l’expertise médicale, dans le secteur de l’agroalimentaire ou dans d’autres secteurs comme l’automobile, le BTP, les services financiers ou encore la chimie », affirme Christophe Lecourtier, directeur général de Business France.