PARIS: Marine Le Pen a accusé lundi les « mondialistes », parmi lesquels Emmanuel Macron, d'avoir rendu la France et d'autres pays « dépendants » de la Russie sur le plan énergétique, dénonçant à nouveau les sanctions contre Moscou qui font flamber les prix de ce secteur.
« La leçon des sanctions économiques de 2014 contre l'annexion de la Crimée (par la Russie, NDLR) n'a visiblement pas été tirée chez les mondialistes », a dénoncé lors d'une conférence de presse la candidate du Rassemblement national à la présidentielle, qui reste opposée à ces sanctions de 2014.
Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, « Emmanuel Macron, ses soutiens, mais aussi Valérie Pécresse ou d’autres membres des oppositions se sont engagés dans une surenchère de sanctions contre le régime de Vladimir Poutine sans se préoccuper de savoir si leurs conséquences ne seraient pas plus terribles pour l’économie française » que pour la Russie, a affirmé la candidate, qui avait été reçue en 2017 par le président russe, et dont le parti continue de rembourser un prêt de 9 millions d'euros à un créancier russe.
La candidate RN a jugé à cet égard « particulièrement révoltant que les mondialistes et les fédéralistes européens, qui ont mis nos économies sous la dépendance des matières premières, du gaz et du pétrole russes, osent accuser les souverainistes d’avoir eu la moindre complaisance avec Vladimir Poutine ».
Opposée à un embargo sur le gaz ou le pétrole russe, Marine Le Pen a critiqué les responsables qui « viennent culpabiliser les Français, en leur demandant comme certains privations et sacrifices », et a défendu « une autre politique assurant l’indépendance stratégique de la France » en matière énergétique et alimentaire.
Pour rendre « plus soutenables » les sanctions contre la Russie, elle a suggéré que les autres pays producteurs de gaz et de pétrole vendent leurs productions « au prix moyen constaté sur les marchés depuis plusieurs années ou, à défaut, au prix qui permette à ces pays de ne pas perdre d’argent ».
Face à la flambée des prix à la pompe, Marine Le Pen propose de baisser la TVA sur les carburants, le gaz et l'électricité de 20% à 5,5%, et d'annuler les hausses, entre 2015 et 2018, de la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques), annulation qui serait compensée par une taxe « exceptionnelle » sur les pétroliers comme Total ou Engie, représentant 9 milliards d'euros.
Par ailleurs, concernant l'alimentation, elle veut supprimer la TVA pour un panier de produits de première nécessité - par exemple les pâtes dont la TVA est à 5,5% aujourd'hui ou certains produits d'hygiène soumis à une TVA de 20% -, ce qui représenterait en moyenne 120 euros par an par foyer.