KOWEÏT : La région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) s’est vue s’adopter et à s’adapter à un modèle d’apprentissage en ligne —même lorsque la pandémie battait son plein. Maintenant, avec la réouverture des économies, la région a un point de vue ouvert sur la fermeture des écoles.
D’après une note d’orientation publiée par l’ONU en août 2020, la pandémie de coronavirus a causé une perturbation sans précédent aux systèmes éducatifs à travers le monde, touchant environ 1,6 milliards d’élèves dans plus de 190 pays. Dans la région MENA uniquement, la pandémie était responsable de la fermeture d’établissements éducatifs pour près de 100 millions d’élèves âgés de 5 à 17 ans.
Les gouvernements des pays les plus riches de la région ont rapidement opté pour plusieurs approches, principalement en ligne, pour compenser le temps perdu en classe. De nombreux pays comme les Émirats arabes unis, le Koweït et l'Arabie saoudite ont encouragé l'utilisation de plateformes d'apprentissage en ligne, le Royaume ouvrant son portail national d'éducation Ain à plus de 6 millions d'utilisateurs et fournissant 30 000 appareils aux étudiants dans le besoin.
En Égypte et en Palestine, les gouvernements ont fourni des cartes SIM gratuites aux élèves et aux enseignants afin d’accéder aux plates-formes d’apprentissage, alors que les opérateurs télécom en Tunisie et au Maroc offert un accès gratuit aux portails éducatifs en ligne.
La Jordanie, l’un des premiers pays de la région à avoir répondu à la crise en fermant tous les établissements éducatifs, a mis en place une plate-forme d’apprentissage appelée Darsa et a consacré deux chaînes de télévision pour faciliter les cours et les leçons aux élèves n'ayant pas accès aux installations en ligne.
Pour l’instant, ces efforts sont impressionnants puisqu'ils facilitent un environnement d'apprentissage temporaire pour des millions d'élèves qui, autrement, auraient manqué l’école.
Malgré la réouverture des écoles à travers le monde, la majorité des pays de la région MENA a opté pour une approche plus prudente — continuer à suivre un modèle exclusivement en ligne ou adopter une approche hybride avec un nombre réduit d’élèves dans chaque classe afin de réduire leur présence physique autant que possible.
Parallèlement au modèle en ligne se trouve l'ombre de la cybercriminalité, car les étudiants et les enseignants rejoignent les sessions Zoom ou Microsoft Teams et échangent des détails et des informations personnelles. Alors que les adultes sont conscients des risques associés aux engagements en ligne, les élèves ont besoin de conseils et de suivi, même s'ils s'adaptent à ce type de modèle d'apprentissage.
Des pays tels que les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite ont des lois sur la sécurité et la confidentialité, avec un accent particulier sur les réseaux sociaux et les comportements diffamatoires en ligne.
Les Émirats ont lancé un manuel officiel intitulé « Gestion du comportement des élèves » qui énumère ce qui peut être considéré comme délits en ligne et précisant les responsabilités de toutes les parties.
Avec le début de la nouvelle année scolaire dans la région, certains pays ont décidé de rouvrir leurs portes en mettant en place toutes les mesures sanitaires, tandis que d’autres, tels que le Koweït et l’Arabie saoudite, ont l'intention de continuer avec l'e-learning comme outil principal.
Vu que le modèle en ligne est là pour rester, certains pays ont également introduit des applications supplémentaires, comme Rawy Kids (Égypte) ou Kitabi Book Reader (Liban), afin de diversifier les outils d'apprentissage à distance. Des partenariats tels que l'accord entre l'UNESCO Beyrouth et le fonds Education Cannot Wait permettront d'assurer une continuité à distance.
L'Autorité du savoir et du développement humain des Émirats a lancé « In This Together Dubai », une collaboration entre le gouvernement, des organisations privées et des institutions du monde entier qui offrira un accès gratuit à des sites Web, des applications et d'autres ressources éducatives.
Le ministère bahreïni de l’Éducation a mis en place une plate-forme dédiée en collaboration avec la plate-forme internationale de cloud computing Amazon Web Services qui desservira environ 146 000 élèves et plus de 18 000 enseignants, selon les estimations de l’Oxford Business Group.
Éventuellement, toutes les écoles devraient rouvrir. Pour l'instant, alors que la région se prépare aux conséquences de la baisse des prix du pétrole, aux implications d'une économie post-pandémique et à l'approche de la saison grippale, les pays ont opté pour un mode d'enseignement plus conservateur au lieu de prendre des risques.
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Ce rapport est publié par Arab News en tant que partenaire du Middle East Exchange, qui a été lancé par les initiatives mondiales de Mohammed ben Rashid Al Maktoum pour refléter la vision du Premier ministre des Émirats arabes unis et souverain de Dubaï afin d'explorer la possibilité de changer le statut de la région arabe.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com