La priorité du nouveau chef d'Etat islamique ? «Rester vivant»

Une vue aérienne prise le 1er novembre 2019 montre le site où le chef du groupe État islamique Abou Bakr al-Baghdadi aurait été tué selon le président américain Donald Trump, lors d'un raid nocturne des forces spéciales américaines près du petit village de Barisha dans le nord-ouest de la Syrie. Omar HAJ KADOUR / AFP
Une vue aérienne prise le 1er novembre 2019 montre le site où le chef du groupe État islamique Abou Bakr al-Baghdadi aurait été tué selon le président américain Donald Trump, lors d'un raid nocturne des forces spéciales américaines près du petit village de Barisha dans le nord-ouest de la Syrie. Omar HAJ KADOUR / AFP
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Publié le Vendredi 11 mars 2022

La priorité du nouveau chef d'Etat islamique ? «Rester vivant»

  • La priorité du nouveau chef d'Etat islamique, dont un pseudonyme a été annoncé jeudi par l'organisation djihadiste mondiale, sera de "rester vivant" pour conserver un point focal entre ses différentes filiales
  • Le directeur de l'ONG Counter-Extremism Project (CEP), estime que l'organisation se porte plutôt bien en dépit du décès de ses chefs successifs mais qu'elle a toujours besoin d'un nom pour fédérer autour de lui

PARIS: La priorité du nouveau chef d'Etat islamique, dont un pseudonyme a été annoncé jeudi par l'organisation djihadiste mondiale, sera de "rester vivant" pour conserver un point focal entre ses différentes filiales, a expliqué dans un entretien à l'AFP l'expert Hans-Jakob Schindler.
Le directeur de l'ONG Counter-Extremism Project (CEP), ex-expert des Nations unies sur le djihadisme, estime que l'organisation se porte plutôt bien en dépit du décès de ses chefs successifs mais qu'elle a toujours besoin d'un nom pour fédérer autour de lui.

L'EI doit gérer en deux ans la mort de deux leaders successifs. Comment faire ?  
Regardez Abou Bakr Al-Bagdhadi. Comme un calife doit le faire, il faisait des déclarations tout le temps. Il est mort. (Son successeur, Abou Ibrahim al-Hachimi) Qourachi a fait exactement le contraire, en ne communiquant qu'avec quelques individus. Il est mort. C'est un défi certain de trouver un leader, dont ils ont besoin pour recevoir les allégeances. C'est la seule chose qui connecte l'Afrique de l'Ouest à l'Afrique de l'Est, l'Asie du Sud-Est etc. C'est comme ça que le réseau fonctionne. Sans loyauté (à un leader), vous n'êtes qu'un mouvement islamiste quelque part donc il vous faut ce point focal. Souvenez-vous que ce n'est que longtemps après que les talibans ont admis la mort du Mollah Omar. Pendant des années, son successeur a été parfaitement tranquille. Donc peut-être qu'ils ont voulu suivre ce chemin. Mais ils auraient pu publier un communiqué disant que (l'annonce de sa mort) n'était que mensonge.

Pourquoi ne l'ont-ils pas fait selon vous ?
Difficile à dire. J'imagine qu'ils voulaient une personne en chair et en os. Parce que sinon, franchement, qui à part les Américains savent avec certitude que Qourachi est mort ? Je n'ai pas vu de photos et même si j'en avais vu, je n'aurais pu dire si c'était lui ou pas. Ils doivent s'assurer que cela n'arrive pas une troisième fois, c'est sûr ! Tous les chefs de l'organisation l'ont quittée morts et aucun n'est mort de vieillesse (...). La seule explication est qu'ils ont trouvé un moyen de sécuriser cet homme (le nouveau chef). Il peut ne pas être à Idlib et être encore plus discret que Qourachi. Il pourrait même créer un nom de toutes pièces, théoriquement.

Comment va l'EI aujourd'hui ?
L'Afrique est une +success story+. Ils y ont de nouvelles provinces. En Afghanistan, ça va très bien. A chaque faux pas des talibans, ils auront de nouveaux membres. Ils ont même attaqué la semaine dernière à Peshawar, hors d'Afghanistan. Ils ont des problèmes en Asie du Sud-Est mais vous pouvez faire de gros dégâts sans avoir besoin de beaucoup de filiales. Vous pouvez mener de petites mais horribles attaques, comme en France. Stratégiquement, l'EI ne va pas mal. C'est un problème que ses chefs continuent de se faire tuer, sans aucun doute, mais il n'y a pas de débat sur le fait que c'est un réseau viable. Il n'y aura de califat nulle part dans un avenir proche, mais en tant que réseau terroriste, ça fonctionne.

Quelle est la priorité du nouveau leader ?  
Rester vivant ! Sa fonction est d'abord de servir de point focal pour les filiales. Communiquer des déclarations est peu problématique. Vous le faites tous les deux ou trois mois. Mais s'impliquer au niveau opérationnel est très risqué. Cela veut dire communiquer avec les autres et ce n'est alors qu'une question de temps (avant de se faire tuer, ndlr).


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.