L'Etat islamique confirme la mort de son chef et nomme un successeur

Image du département américain de la Défense du 30 octobre 2019 après le raid qui a permis de tuer le chef de l'EI (Photo, AFP).
Image du département américain de la Défense du 30 octobre 2019 après le raid qui a permis de tuer le chef de l'EI (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 11 mars 2022

L'Etat islamique confirme la mort de son chef et nomme un successeur

  • Les djihadistes de l'EI ont prêté allégeance à Abou Hassan al-Hachimi al-Qourachi d'après un enregistrement audio publié sur Telegram
  • Les décès de l'ancien chef de l'EI ainsi que de son précédent porte-parole sont également confirmés dans l'enregistrement

BEYROUTH: L'organisation Etat islamique (EI) a confirmé jeudi la mort de son chef Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi, un peu plus d'un mois après l'annonce de son décès par les Etats-Unis dans une opération en Syrie, et nommé son successeur.

Les djihadistes de l'EI ont "prêté allégeance à Abou Hassan al-Hachimi al-Qourachi, l'émir des croyants et calife des musulmans," a déclaré le porte-parole du groupe, Abou Omar al-Mouhajir, dans un enregistrement audio publié sur Telegram. 

Les décès de l'ancien chef de l'EI ainsi que de son précédent porte-parole sont également confirmés dans l'enregistrement.

"Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi et le porte-parole officiel de l'Etat islamique (...) Abou Hamza al-Qourachi ont été tués récemment", a ajouté le nouveau porte-parole.

L'ancien chef de l'EI s'était fait exploser au cours d'une opération des forces spéciales américaines dans le nord-ouest de la Syrie, une région sous le contrôle de djihadistes, a déclaré le président américain Joe Biden le 3 février dernier.

Qourachi, originaire de Tal Afar, à 70 kilomètres à l'ouest de Mossoul en Irak, avait pris fin octobre 2019 la tête du groupe après l'élimination de son prédécesseur Abou Bakr al-Baghdadi le même mois.

«Inconnu»

Le nouveau chef de l'organisation radicale sunnite, le troisième du groupe depuis sa création, a jusqu'ici peu fait parler de lui et le communiqué du groupe ne donne pas plus de détails sur son identité.

"Nous ne connaissons tout simplement pas son identité", a déclaré à l'AFP Tore Hamming, chercheur au King's College de Londres spécialisé dans l'étude des mouvements djihadistes.  

Selon Colin Clarke, directeur de recherche au Soufan Center, un think-tank basé à New-York, l'EI a choisi "un inconnu car le banc s'est considérablement aminci".

Mais, il ajoute que "le nouvel émir doit être quelqu'un qui peut redonner un élan (...) au groupe".

L'EI a assuré dans son communiqué que la nomination d'Abou Hassan al-Qourachi en tant que successeur avait été approuvée par Abou Ibrahim avant sa mort, et sa nomination a été confirmée par les dirigeants du groupe.

D'après Damien Ferré, fondateur de l'agence Jihad Analytics, spécialisée dans l'analyse du jihad mondial et dans le cyberespace, le prédécesseur d'Abou Ibrahim avait fait de même.

"Baghdadi avait proposé au Conseil de la Choura (assemblée consultative) qu’Abou Hamza soit son successeur et le Conseil avait entériné ce choix-là", a expliqué M. Ferré à l’AFP.

"Je pense que c’est la même chose qui s’est passé et que ce choix a été fait tôt pour éviter d’avoir une déstabilisation trop forte du groupe," a-t-il ajouté.

Le nouveau chef prend les rênes de l'EI au moment où le groupe est affaibli par des offensives successives soutenues par les États-Unis pour contrecarrer une résurgence djihadiste.

«Présence clandestine»

Après une montée en puissance fulgurante en 2014 en Irak et en Syrie voisine et la conquête de vastes territoires, l'EI a vu son "califat" autoproclamé vaciller sous le coup d'offensives successives dans ces deux pays.

Les Forces démocratiques syriennes, dominées par les Kurdes et soutenues par la coalition internationale, avaient vaincu en 2019 l'EI en Syrie en le chassant de son dernier fief de Baghouz dans la province de Deir Ezzor (est).

Mais l'Etat islamique "maintient une présence largement clandestine en Irak et en Syrie et mène une insurrection soutenue de part et d'autre de la frontière entre les deux pays", selon un rapport de l'ONU publié l'an dernier.

Dans ces deux pays, l'organisation djihadiste conserverait "en tout 10.000 combattants actifs", d'après ce rapport.

L'élimination d'Abou Ibrahim al-Qourachi en février est intervenue quelques jours après la fin d'un assaut de l'EI contre une prison tenue par les FDS dans la région de Hassaké (nord-est) fin janvier

Plus de 370 personnes ont été tuées dans cette offensive, la plus importante du groupe djihadiste depuis sa défaite territoriale en Syrie en 2019, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

La guerre complexe en Syrie, pays morcelé où interviennent différents protagonistes, a fait environ 500.000 morts depuis 2011, d'après l'OSDH.


Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient 

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
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  • Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge
  • Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques

WASHINGTON: Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, évoquant la protection des flux commerciaux.

Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques.

Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé où exactement navigueraient les deux groupes aéronavals.

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région "d'escadrons additionnels et d'autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien", selon M. Parnell.

La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.

 


Trump s'entretient avec Sissi des Houthis et de Gaza

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
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  • Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen
  • Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé"

WASHINGTON: Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé".

"Nous avons abordé de nombreux sujets, notamment les progrès militaires considérables que nous avons réalisés contre les Houthis au Yémen qui détruisent les navires", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Il n'a pas précisé quand cet appel a eu lieu.

Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen.

Rapidement après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran et affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont mené des dizaines d'attaques de missiles contre Israël et en mer Rouge - zone essentielle pour le commerce mondial - contre des navires auxquels ils reprochent des liens divers avec Israël.

Le président américain a également dit avoir discuté avec le dirigeant égyptien de "Gaza et des solutions possibles, de l'état de préparation militaire, etc".

Israël a repris sa campagne militaire le 18 mars avec d'intenses bombardements et une nouvelle offensive au sol, rompant deux mois de trêve avec le Hamas, entrée en vigueur le 19 janvier.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien.

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient".

 


Gaza: le ministère de la Santé du Hamas annonce 1.042 morts depuis la reprise des frappes israéliennes

 Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures. (AFP)
Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures. (AFP)
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  • Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées
  • Le ministère ajoute dans un communiqué que les bombardements et l'offensive au sol d'Israël ont également fait 2.542 blessés depuis le 18 mars

GAZA: Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures.

Le ministère ajoute dans un communiqué que les bombardements et l'offensive au sol d'Israël ont également fait 2.542 blessés depuis le 18 mars, et que le bilan total depuis le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, se monte désormais à 50.399 morts dans la bande de Gaza.