Redevance: l'audiovisuel public à nouveau au coeur de la campagne

Payée par les foyers qui possèdent un téléviseur, la redevance doit rapporter cette année 3,2 milliards d'euros nets.  Selon le président-candidat, sa suppression est "cohérente" avec celle de la taxe d'habitation prévue pour fin 2022, puisque les deux sont prélevées en même temps (AFP)
Payée par les foyers qui possèdent un téléviseur, la redevance doit rapporter cette année 3,2 milliards d'euros nets. Selon le président-candidat, sa suppression est "cohérente" avec celle de la taxe d'habitation prévue pour fin 2022, puisque les deux sont prélevées en même temps (AFP)
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Publié le Mardi 08 mars 2022

Redevance: l'audiovisuel public à nouveau au coeur de la campagne

  • Payée par les foyers qui possèdent un téléviseur, la redevance doit rapporter cette année 3,2 milliards d'euros nets
  • En cas de suppression de la redevance, on ne sait pas encore par quel mécanisme de financement elle sera remplacée

PARIS: Au-delà du montant des financements, la suppression de la redevance proposée par Emmanuel Macron fait craindre une perte d'indépendance envers l’État de l'audiovisuel public, qui se retrouve à nouveau au cœur de la campagne présidentielle.

En cas de réélection, "on supprimera les impôts qui restent, la redevance en fait partie", a déclaré lundi M. Macron lors de sa première sortie comme candidat.

Payée par les foyers qui possèdent un téléviseur, la redevance doit rapporter cette année 3,2 milliards d'euros nets.

Selon le président-candidat, sa suppression est "cohérente" avec celle de la taxe d'habitation prévue pour fin 2022, puisque les deux sont prélevées en même temps.

De quoi faire craindre une baisse des financements des entreprises de l'audiovisuel public, à commencer par France Télévisions et Radio France ?

"Ce que nous proposons de supprimer, ça n'est pas le financement, c'est l'outil (...), c'est-à-dire faire payer à 28 millions de Français 138 euros quels que soient leurs revenus", a voulu rassurer le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, mardi sur France Inter.

"On a besoin d'un audiovisuel public fort", a-t-il assuré.

Mécanisme incertain 

Mais quel que soit le montant de l'enveloppe, des voix s'élèvent pour mettre en garde contre une perte d'indépendance de l'audiovisuel public vis-à-vis de l’État en fonction du mécanisme de financement qui sera choisi.

Un système de redevance garantit un "montant affecté directement chaque année", a déclaré à l'AFP le sénateur PS David Assouline, rapporteur de la commission d'enquête du Sénat sur la concentration des médias.

Cela évite "les aléas d'une décision budgétaire, avec arbitrage de Bercy et d'un gouvernement tous les ans", et cela donne donc "de la pérennité et de l'indépendance au service public", a-t-il poursuivi.

En cas de suppression de la redevance, on ne sait pas encore par quel mécanisme de financement elle sera remplacée.

Cette question est au cœur d'une mission de l'Inspection générale des finances (IGF) et de l'Inspection générale des affaires culturelles (Igac), mandatée en octobre par l'exécutif.

Pour sa part, M. Attal a évoqué la piste d'"un budget voté pour cinq ans", auquel "on ne peut pas déroger".

"Au moment de choisir le futur mode de financement de l'audiovisuel public, il est important que ce choix nous mette à l'abri de tout soupçon sur notre liberté et notre indépendance", a réagi mardi la présidente de Radio France, Sibyle Veil.

Elle y voit "un enjeu démocratique" dans "un monde où la défiance et la désinformation sont partout".

"L'enjeu majeur pour le service public est un mécanisme qui assure la garantie, la pérennité et la prévisibilité de notre financement", a pour sa part estimé la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, selon laquelle "c'est la condition et le pilier de notre indépendance".

Recette 

"J'attends de savoir ce qui prendrait la suite de la redevance telle qu'on la connaît aujourd'hui, et je suis heureuse d'entendre réaffirmer la nécessité d'un service public fort", a de son côté assuré Marie-Christine Saragosse, présidente de France Médias Monde (France 24 et RFI).

"Il faut trouver une recette", a jugé sur France Inter Roch-Olivier Maistre, président du régulateur des médias, l'Arcom (ex-CSA).

Au cas où le financement serait assuré à l'avenir par des dotations spécifiques, "pourquoi ne pas envisager (...) que le régulateur donne chaque année un avis" sur leur montant, a-t-il avancé.

Ces derniers mois, les candidats de droite et d'extrême droite à la présidentielle avaient déjà fait de l'audiovisuel public un thème récurrent de leur campagne.

Avant M. Macron, Éric Zemmour (Reconquête!), Marine Le Pen (RN) et Valérie Pécresse (LR) avaient aussi annoncé leur intention de supprimer la redevance.

Ils ont proposé de privatiser tout ou partie des médias publics, accusés à plusieurs reprises par M. Zemmour d'être partiaux et engagés à gauche.

"Ça suffit ! L'audiovisuel public n’est pas un punching-ball électoral", a dénoncé mardi le SNJ, premier syndicat de journalistes.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.