PARIS : Trouver rapidement un emploi, juger les études ennuyeuses et avoir peur de l'échec: l'Ifop a radiographié les raisons du décrochage des jeunes sans emploi ni formation à qui s'adresse le contrat d'engagement jeune (CEJ).
Mis en place le 1er mars, le CEJ cible les jeunes Neets (ni en emploi ni en formation ni en études) de 16 à 25 ans qui ont des difficultés d'accès à l'emploi.
Le gouvernement s'est fixé comme objectif de toucher en 2022 quelque 400.000 jeunes, parmi le million de Neets, à raison de 15 à 20 heures d'accompagnement par semaine et d'une allocation mensuelle maximale de 500 euros. Au troisième trimestre 2021, en France, 11,6% des jeunes de 15 à 29 ans n'étaient ni en emploi, ni en études, ni en formation, selon l'Insee.
Dans une enquête menée pour le compte de la Fondation AlphaOmega, qui oeuvre en faveur de la réussite scolaire de jeunes issus de milieux modestes, l'Ifop a interrogé 1.107 jeunes de 15 à 29 ans, représentatifs de la population française des Neets (interviews du 15 au 27 décembre 2021).
Les résultats publiés dimanche montrent que près de six jeunes Neets sur dix (59%) disent avoir rencontré des difficultés scolaires. Sur les 48% ayant redoublé pendant leur scolarité, 32% l'ont fait en élémentaire et 35% au collège. Les problèmes de comportement ont touché 39% de ces jeunes dont les parents ont été convoqués, principalement durant les années de collège pour 65% d'entre eux.
Une mauvaise orientation, principalement dès le lycée, est perçue comme un obstacle majeur à la poursuite des études. Sur les 34% de Neets interrogés qui ont abandonné les cours ou une formation, 48% l'ont fait au lycée, 19% au collège et 29% dans l'enseignement supérieur.
La demande d'accompagnement est clairement exprimée: ils sont 61% à pointer le besoin de meilleurs conseils d'orientation, 53% un investissement plus important des enseignants et 42% un plus grand soutien des parents.
Parmi les raisons avancées pour expliquer leur sortie prématurée du système scolaire, les jeunes placent en tête le souhait de trouver rapidement un travail (70%), l'impression de perdre son temps à l'école (60%), la peur d'échouer (57%), l'angoisse ressentie en classe (54%), les difficultés familiales (50%).
L'avenir est envisagé avec pessimisme pour une immense majorité: 85% ont le sentiment qu'il sera difficile de réussir leur vie professionnelle.