Présidentielle: la course aux parrainages arrive à échéance

Une lettre adressée par le président Emmanuel Macron, annonçant sa candidature à l'élection présidentielle française d'avril, à Paris. (AFP).
Une lettre adressée par le président Emmanuel Macron, annonçant sa candidature à l'élection présidentielle française d'avril, à Paris. (AFP).
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Publié le Vendredi 04 mars 2022

Présidentielle: la course aux parrainages arrive à échéance

  • Le Conseil constitutionnel annoncera lundi la liste définitive des candidats qui seront en lice le 10 avril lors du premier tour de l'élection présidentielle
  • Le suspense est pratiquement levé, onze candidats ayant déjà dépassé la barre des 500 parrainages validés

PARIS: La course aux parrainages des prétendants à l'Elysée arrive à échéance vendredi, avec la possibilité d'une qualification sur le gong du candidat d'extrême gauche Philippe Poutou, au lendemain de l’officialisation de la candidature d’Emmanuel Macron. 

Le Conseil constitutionnel cessera à 18H00 d'accepter les signatures que les élus doivent lui envoyer par courrier, et annoncera lundi la liste définitive des candidats qui seront en lice le 10 avril lors du premier tour de l'élection présidentielle.

Le suspense est pratiquement levé, onze candidats ayant déjà dépassé la barre des 500 parrainages validés : Eric Zemmour (Reconquête!), Marine Le Pen (RN), Nicolas Dupont-Aignan (DLF), Valérie Pécresse (LR), Jean Lassalle (Résistons!), Emmanuel Macron (LREM), Yannick Jadot (EELV), Anne Hidalgo (PS), Fabien Roussel (PCF), Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Nathalie Arthaud (LO).

Selon la loi, leurs parrainages doivent provenir d'au moins 30 départements différents. 

Les derniers doutes concernent surtout le candidat NPA Philippe Poutou, qui était déjà en lice en 2017 et qui assure avoir obtenu les 500 parrainages. Il en dispose de 439 au dernier décompte publié jeudi. 

"On a 70 à 80 documents qu’on a recensés, plus les paroles de maires, dont le total fait qu’on dépasse les 500", a-t-il affirmé à l'AFP.

"Ce n’est pas encore officiel, mais on a arraché cette place", a-t-il ajouté. Si M. Poutou obtient les 500 signatures, il y aurait 12 candidats sur la ligne de départ, comme en 2017. 

La situation est plus délicate pour François Asselineau, candidat favorable au Frexit, qui n'en comptait jeudi que 279. 

Ce vendredi est aussi la date limite pour l'inscription sur les listes électorales.

Une campagne express

Avec la validation des candidatures et l'officialisation de la candidature de M. Macron dans une lettre aux Français publiée dans la presse régionale, la campagne électorale prend l'allure d'un sprint, à seulement 37 jours du premier scrutin.

Mais avec la guerre en Ukraine qui accapare son agenda de président, le candidat Emmanuel Macron a prévenu dans sa lettre qu'il ne pourrait "mener campagne comme il l'aurait souhaité". 

Sur France 2, le patron de LREM Stanislas Guerini a confirmé: "Il y aura des moments d'expression, bien évidemment, mais sur la forme, ce ne sera pas une campagne comme les autres".

Il a toutefois refusé de confirmer l'organisation d'un meeting le 12 mars à Marseille, comme l'annonce vendredi le quotidien Le Parisien. 

Le président sortant entre en campagne porté par un bond dans un sondage BVA pour Orange et RTL réalisé avant l'annonce de sa candidature. Il gagne 5 points dans les intentions de vote en 15 jours, pour atteindre 29% au premier tour de la présidentielle, loin devant Marine Le Pen, qui perd 1,5 point à 16%, Eric Zemmour (13%, -1,5 pt) et Valérie Pécresse (13%, -0,5 pt).  

Du côté de l'opposition, on fustige une entrée en campagne tardive. "Il y a une forme d'hypocrisie à être resté protégé par la présidence de la République et n'avoir pas voulu rentrer dans l'arène" plus tôt, a déploré le premier secrétaire du PS Olivier Faure sur RTL, dénonçant "une forme de confiscation du débat".

Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan a dénoncé "une espèce de manipulation générale par la peur" par le chef de l'Etat qui, à ses yeux, veut "se donner des airs de chefs de guerre pour éluder son bilan et ses propositions".

"Ce que propose Emmanuel Macron, c’est le même quinquennat en pire", a déploré l'écologiste Yannick Jadot sur Public Sénat, tentant de ramener le débat sur les enjeux climatiques en assurant que la France est "le seul pays européen qui n’a pas respecté ses objectifs en matière d’énergies renouvelables".

Les Verts connaissent d'ailleurs des remous internes avec l'exclusion de la finaliste de la primaire écologiste Sandrine Rousseau de l'équipe de campagne de M. Jadot pour des propos au vitriol sur sa stratégie. 

Les candidats poursuivent leur campagne, à l'image de M. Zemmour qui se rend au salon de l'agriculture, passage obligé pour les prétendants à l'Elysée, à un moment où le polémiste d'extrême droite stagne dans les sondages.  


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.