Japon: Greg Kelly, ex-assistant de Ghosn, condamné à 6 mois de prison avec sursis

L'ancien dirigeant de Nissan, Greg Kelly, accusé de mauvaise gestion financière après avoir aidé Carlos Ghosn à dissimuler des revenus. (AFP).
L'ancien dirigeant de Nissan, Greg Kelly, accusé de mauvaise gestion financière après avoir aidé Carlos Ghosn à dissimuler des revenus. (AFP).
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Publié le Jeudi 03 mars 2022

Japon: Greg Kelly, ex-assistant de Ghosn, condamné à 6 mois de prison avec sursis

  • Greg Kelly a été condamné à six mois de prison à l'issue de son procès pour malversations financière, soit la première condamnation pénale dans l'affaire Carlos Ghosn
  • M. Kelly avait plaidé non coupable, mais Nissan, jugé dans ce procès en tant que personne morale, avait reconnu sa culpabilité

TOKYO: Greg Kelly a écopé jeudi de six mois de prison avec sursis au terme de son procès pour malversations financières à Tokyo, une première condamnation au pénal dans l'affaire Carlos Ghosn, dont il était un collaborateur chez Nissan avant sa chute.

Cette peine est beaucoup plus légère que les deux ans de prison ferme que les procureurs avaient réclamés à l'encontre de M. Kelly, qui va faire appel de sa condamnation.

Ce juriste américain de 65 ans, ancien responsable des affaires juridiques de Nissan, était devenu par défaut le principal accusé dans ce procès? après la fuite au Liban de M. Ghosn fin 2019.

M. Kelly avait plaidé non coupable, mais Nissan, jugé dans ce procès en tant que personne morale, avait reconnu sa culpabilité.

Le constructeur automobile nippon a été condamné à une amende de 200 millions de yens (1,6 million d'euros), conformément aux réquisitions du parquet.

L'affaire Ghosn avait démarré au Japon par l'arrestation fracassante en novembre 2018 du grand patron de l'alliance Renault-Nissan, libéré sous caution en 2019.

M. Kelly avait été arrêté le même jour que M. Ghosn, et pour le même chef d'accusation initial: avoir omis de déclarer pendant des années aux autorités boursières japonaises des rémunérations que le Franco-libano-brésilien devait percevoir ultérieurement de Nissan.

Carlos Ghosn a dénoncé jeudi un "verdict choquant", cependant "prévisible" selon lui. "La seule incertitude résidait dans la manière dont le juge justifierait une chose pareille", a déclaré l'homme d'affaires dans une interview en ligne avec des journalistes.

«Choqué»

Les procureurs reprochaient à M. Kelly d'avoir aidé M. Ghosn à dissimuler aux autorités boursières japonaises 9,1 milliards de yens (quelque 70 millions d'euros) de rémunérations différées sur la période 2010-2018.

La cour a jugé M. Kelly coupable de ces faits mais seulement sur l'exercice 2017/18, estimant qu'il n'était pas au courant auparavant des "conspirations" de M. Ghosn et d'un autre responsable de Nissan à l'époque, Toshiaki Ohnuma, sur ces paiements différés.

M. Ohnuma n'a pas été poursuivi par la justice japonaise, ayant bénéficié d'un statut de lanceur d'alerte.

Dans un communiqué jeudi, M. Kelly s'est dit "extrêmement surpris et choqué" de sa condamnation, répétant n'avoir "absolument pas pris part à des activités illégales". Ses avocats ont précisé qu'ils feraient appel.

Durant son procès sur près d'un an et demi, sa défense a argué que ni les montants ni le calendrier de ces versements n'étaient gravés dans le marbre, et que donc Nissan n'avait nul besoin de publier ces informations.

Nissan cherchait un "moyen légal" de conserver M. Ghosn après sa retraite, pour éviter qu'il ne rejoigne un groupe concurrent, avait assuré M. Kelly.

Après avoir passé un mois en détention provisoire suite à son arrestation au Japon, M. Kelly vivait depuis en liberté sous caution avec interdiction de quitter le territoire japonais en attendant la fin de son procès.

«Trois longues années»

"Nous sommes soulagés que la procédure légale soit arrivée à son terme, et que les époux Kelly puissent rentrer chez eux" dans le Tennessee (sud des États-Unis), a réagi jeudi dans un communiqué l'ambassadeur américain au Japon Rahm Emanuel, qui suivait cette affaire de près. "Cela a été trois longues années pour la famille Kelly, mais ce chapitre a pris fin", a-t-il ajouté sobrement.

"Kelly avait été arrêté dans l'espoir qu'il retourne sa veste et témoigne contre Ghosn", mais après la fuite de ce dernier, les procureurs s'étaient retrouvés "avec un dossier faible et restreint contre Kelly", selon Stephen Givens, un avocat d'affaires à Tokyo interrogé par l'AFP en amont du verdict.

Les juges nippons faisaient face à un "dilemme" car un acquittement aurait été "humiliant" pour les procureurs et pour Nissan, avait estimé M. Givens.

Le volet des rémunérations différées ne devait être que le hors-d'œuvre des procès de M. Ghosn au Japon. Car la justice japonaise voulait également juger l'ancien patron pour des accusations d'abus de confiance, ne visant cette fois-ci que lui. 

M. Ghosn, qui clame son innocence, fait l'objet d'un mandat d'arrêt d'Interpol à la demande du Japon, mais le Liban n'extrade pas ses ressortissants.

Le magnat déchu de l'automobile reste concerné par deux procédures judiciaires françaises, pour des contrats de prestations de conseil conclus par RNBV, filiale néerlandaise de Renault-Nissan, et pour des abus de biens sociaux et blanchiment.


Troisième nuit propice aux aurores boréales, en pleine tempête solaire

De nouvelles éjections de particules doivent atteindre la Terre dimanche en fin de journée ou lundi en début de journée, "provoquant à nouveau des tempêtes géomagnétiques sévères ou extrêmes et (offrant) une très bonne chance de voir de magnifiques aurores beaucoup plus au sud que d'habitude", a affirmé Keith Ryden, directeur du Centre spatial de Surrey, en Angleterre. (AFP).
De nouvelles éjections de particules doivent atteindre la Terre dimanche en fin de journée ou lundi en début de journée, "provoquant à nouveau des tempêtes géomagnétiques sévères ou extrêmes et (offrant) une très bonne chance de voir de magnifiques aurores beaucoup plus au sud que d'habitude", a affirmé Keith Ryden, directeur du Centre spatial de Surrey, en Angleterre. (AFP).
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  • Plusieurs éjections de particules en provenance du Soleil, qui déclenchent des tempêtes géomagnétiques lorsqu'elles atteignent la Terre, "devraient encore atteindre l'atmosphère extérieure de la Terre d'ici à la fin de la journée"
  • De l'Autriche à la Californie, de la Russie à la Nouvelle-Zélande, des photos illuminées de bleu, d'orange ou de rose embellissent les réseaux sociaux depuis le début du week-end

WASHINGTON: Pour la troisième nuit consécutive, des curieux du monde entier espèrent admirer de magnifiques aurores boréales embrasant le ciel, provoquées par une tempête solaire historique, avec une alerte qui reste en vigueur lundi aux Etats-Unis.

Plusieurs éjections de particules en provenance du Soleil, qui déclenchent des tempêtes géomagnétiques lorsqu'elles atteignent la Terre, "devraient encore atteindre l'atmosphère extérieure de la Terre d'ici à la fin de la journée", a indiqué dimanche le service météorologique américain.

Aux Etats-Unis, une alerte à la tempête géomagnétique reste en vigueur lundi jusqu'à 02H00 (06H00 GMT), ont indiqué le Centre de prévision météorologique spatiale (SWPC) et l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA). Des aurores sont possibles de New York, au nord de l'Iowa (centre-nord) et dans l'Etat de Washington (nord-ouest).

De l'Autriche à la Californie, de la Russie à la Nouvelle-Zélande, des photos illuminées de bleu, d'orange ou de rose embellissent les réseaux sociaux depuis le début du week-end.

Les aurores de la nuit de samedi ont été plus faibles que celles de vendredi, mais le phénomène se prolonge. Selon les scientifiques, l'intensité des phénomènes observés dimanche soir doit être moindre que ceux de vendredi.

De nouvelles éjections de particules doivent atteindre la Terre dimanche en fin de journée ou lundi en début de journée, "provoquant à nouveau des tempêtes géomagnétiques sévères ou extrêmes et (offrant) une très bonne chance de voir de magnifiques aurores beaucoup plus au sud que d'habitude", a affirmé Keith Ryden, directeur du Centre spatial de Surrey, en Angleterre.

Pour assister à ce spectacle, "gardez (...) vos thermos de café remplis à ras bord et croisez les doigts!", conseille sur le réseau social X un amateur de ce type de spectacle.

Vendredi a donné lieu à la première tempête géomagnétique "extrême" depuis celle de 2003, de niveau 5 observée, un épisode surnommé "les tempêtes d'Halloween".

Peu de perturbations 

Si les autorités s'étaient inquiétées de possibles conséquences sur les réseaux électriques et de communications, aucune perturbation majeure n'a pour le moment pu être observée.

Seules des informations "préliminaires" concernant des "irrégularités sur le réseau électrique" ainsi qu'une "dégradation des communications haute fréquence, GPS et possiblement de la navigation satellite" ont été rapportées, selon le Centre américain de prévision de la météo spatiale.

Le milliardaire Elon Musk, dont le réseau internet Starlink dispose de milliers de satellites en orbite basse, a assuré sur X que ceux-ci "subissent beaucoup de pression, mais jusqu'à présent ils tiennent".

En ce qui concerne le trafic aérien, l'Agence américaine de l'aviation civile (FAA) avait dit vendredi "ne pas s'attendre à des conséquences importantes", tout en ayant conseillé aux compagnies aériennes et aux pilotes d'"anticiper" les perturbations éventuelles, les tempêtes géomagnétiques pouvant perturber les outils de navigation.

Jusqu'en Chine

En Chine, des aurores boréales ont été observées dans la moitié nord du pays, a rapporté l'agence d'Etat Chine Nouvelle, après l'alerte rouge émise samedi par le centre chinois pour la météo spatiale.

Des éruptions solaires appelées éjections de masse coronale, qui peuvent mettre plusieurs jours à atteindre la Terre, sont à l'origine de l'événement actuel, créant des aurores boréales lorsqu'elles entrent en contact avec le champ magnétique de la Terre.

Le Soleil est actuellement proche de son pic d'activité, un cycle qui revient tous les 11 ans.

La plus importante tempête solaire jamais enregistrée est survenue en 1859, selon la Nasa. Aussi connue sous le nom d'événement de Carrington, elle avait très fortement perturbé les communications par télégraphe.


Iran: les conservateurs sortent renforcés du second tour des législatives

Un homme vote lors du second tour des élections législatives à Téhéran, en Iran, le 10 mai 2024 (Photo, Reuters).
Un homme vote lors du second tour des élections législatives à Téhéran, en Iran, le 10 mai 2024 (Photo, Reuters).
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  • Les candidats considérés comme affiliés aux camps conservateurs et ultraconservateurs, qui soutiennent le gouvernement du président Ebrahim Raïssi, ont remporté la majorité des 45 sièges
  • En raison de ce boycott, le Parlement qui entrera en fonction le 27 mai sera très largement sous le contrôle des différentes formations conservatrices

TEHERAN: Les conservateurs et ultraconservateurs ont renforcé leur emprise sur le Parlement en Iran à l'issue du second tour des législatives qui s'est déroulé vendredi pour compléter le scrutin tenu en mars.

Les candidats considérés comme affiliés aux camps conservateurs et ultraconservateurs, qui soutiennent le gouvernement du président Ebrahim Raïssi, ont remporté la majorité des 45 sièges qui restaient à pourvoir, selon des résultats donnés samedi par le ministère de l'Intérieur.

Ce second tour avait été rendu nécessaire dans les circonscriptions où les candidats avaient recueilli moins de 20% des suffrages aux législatives du 1er mars.

Ce scrutin avait été marqué par une abstention record depuis le début de la République islamique en 1979, seuls 25 millions des 61 millions d'électeurs inscrits ayant voté dans un pays de 85 millions d'habitants.

A 41%, la participation a été inférieure aux 42,57% des précédentes législatives de 2020, qui s'étaient tenues au début de la crise du Covid.

"Traditionnellement, la participation au second tour est inférieure à celle du premier", a commenté samedi le ministre de l'Intérieur, Ahmad Vahidi, sans donner le chiffre de la participation de vendredi.

Disqualification 

La principale coalition de partis réformateurs, le Front des réformes, avait annoncé en début d'année son refus de participer à ces "élections dénuées de sens" après la disqualification de nombreux de ses candidats.

En raison de ce boycott, le Parlement qui entrera en fonction le 27 mai sera très largement sous le contrôle des différentes formations conservatrices tandis que le nombre d'élus réformateurs et centristes sera inférieur à 45, selon les estimations de journaux modérés.

Ces législatives étaient le premier scrutin national depuis le mouvement de contestation qui a secoué l'Iran fin 2022 à la suite du décès de Mahsa Amini, une jeune femme arrêtée pour non-respect du code vestimentaire strict de la République islamique.


Crues en Afghanistan: bilan revu à 311 morts dans une seule province selon l'ONU

Des Afghans se rassemblent le long d'une route entre Samangan et Mazar-i-Sharif couverte de boue à la suite d'une crue soudaine après de fortes pluies, dans le district de Feroz Nakhchir de la province de Samangan, le 11 mai 2024. (Photo par Atif Aryan AFP)
Des Afghans se rassemblent le long d'une route entre Samangan et Mazar-i-Sharif couverte de boue à la suite d'une crue soudaine après de fortes pluies, dans le district de Feroz Nakhchir de la province de Samangan, le 11 mai 2024. (Photo par Atif Aryan AFP)
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  • «Plus de 200 personnes sont mortes dans le district de Baghalan Jadid» et «100 personnes ont été tuées» dans celui de Burqa par les crues de vendredi
  • Les inondations en ce printemps anormalement pluvieux ont aussi touché d'autres provinces de ce pays très vulnérable aux changements climatiques

KABOUL, Afghanistan : Des crues subites dans la province septentrionale de Baghlan en Afghanistan ont fait 311 morts, selon un bilan provisoire communiqué samedi à l'AFP par le Programme alimentaire mondial (PAM).

Peu avant, une autre agence onusienne, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), avait fait état de plus de 200 morts dans ces crues catastrophiques survenues vendredi.

Des crues subites ont fait plus de 300 morts dans la seule province de Baghlan, dans le nord de l'Afghanistan, a annoncé samedi à l'AFP l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

«Plus de 200 personnes sont mortes dans le district de Baghalan Jadid» et «100 personnes ont été tuées» dans celui de Burqa par les crues de vendredi qui ont détruit plus de 2.000 habitations dans ces deux districts, a annoncé un responsable de l'agence onusienne.

L'OIM a ajouté que plusieurs morts avaient été enregistrés dans six autres districts, toujours sur la base de chiffres fournis par l'ANDMA, l'Autorité nationale afghane de gestion des catastrophes.

Les autorités de la province de Baghlan s'en tenaient depuis la veille à un bilan de 62 morts, tout en avertissant que celui-ci «allait probablement augmenter».

Les inondations en ce printemps anormalement pluvieux ont aussi touché d'autres provinces de ce pays très vulnérable aux changements climatiques, dans l'ouest, comme Ghor, ou le nord-est, tel le Badakhshan, entraînant également d'énormes pertes financières.

Le porte-parole du gouvernement Zabihullah Mujahid, a évoqué samedi matin auprès de l'AFP, «des dizaines de morts» dans ces diverses provinces.