Présidentielle: Taubira jette l'éponge et laisse la gauche toujours aussi divisée

Entrée en campagne tardivement, Christiane Taubira, 70 ans, avait fait le pari d'une "opération éclair" pour réunir la gauche, et rivaliser avec Emmanuel Macron, la droite et l'extrême droite, pour une place au second tour (AFP)
Entrée en campagne tardivement, Christiane Taubira, 70 ans, avait fait le pari d'une "opération éclair" pour réunir la gauche, et rivaliser avec Emmanuel Macron, la droite et l'extrême droite, pour une place au second tour (AFP)
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Publié le Mercredi 02 mars 2022

Présidentielle: Taubira jette l'éponge et laisse la gauche toujours aussi divisée

  • Créditée d'environ 2% d'intentions de vote dans les sondages, elle n'avait recueilli mardi que 181 signatures d'élus sur 500 nécessaires, à trois jours de la date limite des dépôts des parrainages
  • Il reste désormais quatre principaux candidats à gauche: Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot, Fabien Roussel et Anne Hidalgo

PARIS: Christiane Taubira a annoncé mercredi qu'elle se retirait de la course à la présidentielle, laissant la gauche, qu'elle prétendait unir, aussi divisée qu'au début de sa campagne-éclair.  

"Il est évident que nous ne réussirons pas à avoir les parrainages", a déclaré l'ex-ministre, qui avait annoncé sa candidature le 15 janvier et était arrivée en tête de l'initiative citoyenne de la Primaire populaire 15 jours plus tard, bien décidée à tenter de faire l'union à gauche.

Créditée d'environ 2% d'intentions de vote dans les sondages, elle n'avait recueilli mardi que 181 signatures d'élus sur 500 nécessaires, à trois jours de la date limite des dépôts des parrainages, malgré les efforts du collectif de citoyens "Taubira pour 2022" pour convaincre les élus.

Pas de ralliement prévu à un autre candidat de gauche, assure son entourage, mais l'ex-candidate à la présidentielle de 2002 a indiqué qu'elle exprimerait "dans les prochaines semaines (son) vote du premier tour". 

"Mais pour l'instant il n'y a pas d'évidences", a insisté l'ex-frondeur PS Christian Paul, un proche, avant de préciser "enfin si, une seule: ce sera à gauche". 

"Elle a voulu marquer cette présidentielle de ses valeurs, de son discours, de sa pensée politique", a salué le candidat écologiste Yannick Jadot. "Si elle choisit de nous rejoindre, elle aura toute sa place".

Alexis Corbière, lieutenant de Jean-Luc Mélenchon, en tête à gauche dans les sondages, l'a enjoint auprès de l'AFP à "appeler à voter pour le mieux placé". Mais "depuis le début elle a montré qu'elle était dans des réflexions qui n'appartenaient qu'à elle", a souligné le député de Seine-Saint-Denis.

Le communiste Fabien Roussel a dit "(son) estime et (son) amitié à Christiane Taubira dont la voix continuera à compter pour reconstruire une gauche républicaine et sociale".

"Elle est une force morale, éthique, politique qui ne renonce jamais", a twitté le Premier secrétaire du PS Olivier Faure, qui "souhaite que son indépendance, son engagement, sa vision continuent de nourrir nos combats communs". 

L'entourage de Christiane Taubira accuse notamment Anne Hidalgo et le Parti socialiste d'avoir "fait pression" pour l'empêcher d'obtenir ses signatures, ce qu'a démenti le PS.

 Responsables "devant l'histoire" 

L'ex-Garde des Sceaux a assuré que "nous n'allons pas rentrer chez nous, nous allons poursuivre ensemble", regrettant que sa "candidature ancrée dans une initiative citoyenne" ait été empêchée par un "dispositif administratif", celui des parrainages. 

Elle a aussi fustigé les partis "qui n’en finissent pas d'agoniser", "n’ont plus que leur capacité de nuisance" et ont voulu "rendre difficile cette candidature qui manifestement les bouscule".

Elle a affirmé vouloir "que la démocratie puisse reposer sur des forces politiques où les citoyens vont émerger de plus en plus massivement", évoquant déjà pour les législatives "des initiatives de +maison commune+". 

"Christiane Taubira prend une décision courageuse, digne et responsable", a reconnu la Primaire populaire, saluant "sa volonté de continuer le combat pour faire gagner la gauche et l'écologie".

Il reste désormais quatre principaux candidats à gauche: Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot, Fabien Roussel et Anne Hidalgo.

L'ex-ministre a dit espérer "que les jours qui viennent" permettent "à la gauche de se ressaisir" et se rassembler. Sinon "ils devront prendre leurs responsabilités devant l'histoire".

Entrée en campagne tardivement, Christiane Taubira, 70 ans, avait fait le pari d'une "opération éclair" pour réunir la gauche, et rivaliser avec Emmanuel Macron, la droite et l'extrême droite, pour une place au second tour.

Mais la campagne de celle qui bénéficie d'une forte popularité, notamment auprès des jeunes, n'a jamais décollé, et les autres candidats de gauche ont opposé une fin de non recevoir à ses tentatives de rassemblement.

Elle a aussi souffert du choix du Parti radical de gauche (PRG) de se retirer de la campagne mi-février, évaporant son réseau de 170 promesses de signatures et son soutien financier.

Se vantant d'avoir eu le plus grand socle électoral avec 392.000 votants à la Primaire populaire, la candidate a pâti aussi de sa prestation ratée auprès de la Fondation Abbé Pierre pour parler du mal logement, et s'est vue aussi reprocher une impréparation, une absence de programme, voire d'avoir copié les mesures de ses concurrents.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.