Décision «historique» pour un traité contre la pollution plastique

L'Assemblée des Nations unies pour l'environnement adopte le principe d'un traité international «juridiquement contraignant» contre la pollution plastique, le 2 mars 2022. (Photo, AFP)
L'Assemblée des Nations unies pour l'environnement adopte le principe d'un traité international «juridiquement contraignant» contre la pollution plastique, le 2 mars 2022. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 02 mars 2022

Décision «historique» pour un traité contre la pollution plastique

L'Assemblée des Nations unies pour l'environnement adopte le principe d'un traité international «juridiquement contraignant» contre la pollution plastique, le 2 mars 2022. (Photo, AFP)
  • «Nous sommes à un tournant de l'Histoire, où les ambitieuses décisions prises aujourd'hui peuvent empêcher la pollution plastique de contribuer à l'effondrement de l'écosystème de notre planète», a commenté Marco Lambertini
  • Quelque 460 millions de tonnes de plastiques ont été produites en 2019 dans le monde, générant 353 millions de tonnes de déchets

NAIROBI: L'ONU a lancé mercredi le processus vers un traité « historique » pour lutter contre la pollution plastique, dont les millions de tonnes de déchets menacent la biodiversité mondiale. 

L'assemblée pour l'environnement de l'ONU (ANUE), plus haute instance internationale sur ces sujets réunie dans la capitale kényane Nairobi, a adopté une motion créant un « Comité intergouvernemental de négociation » chargé d'élaborer un texte « juridiquement contraignant » d'ici 2024. 

« Je ne vois pas d'objections, il en est ainsi décidé », a lancé le ministre norvégien de l'Environnement Espen Barth Eide, président de l'ANUE, devant les représentants de 175 pays réunis en présence et en visioconférence. 

« Aujourd'hui, nous écrivons l'Histoire. Vous pouvez être fiers », a-t-il poursuivi sous les applaudissements des délégués debout, après avoir formalisé la décision d'un coup de marteau... en plastique recyclé. 

Cycle de vie  

Le mandat de négociations couvre un très large spectre de sujets prenant en compte « le cycle de vie entier du plastique », de la production et de l'utilisation « durable » à la gestion des déchets, la réutilisation ou le recyclage. 

Il inclut les pollutions terrestre et marine issues aussi bien des plastiques que des microplastiques, produits fabriqués à partir d'hydrocarbures fossiles et responsables selon l'OCDE de près de 3,5% des émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique. 

Les négociations devront également porter sur la fixation d'objectifs et définir des mesures qui pourront être « contraignantes » ou « volontaires » au niveau mondial. Le traité pourra aussi prévoir des plans nationaux de lutte, tout en prenant en compte les « circonstances » spécifiques des différents pays.  

Le mandat prévoit d'élaborer des mécanismes de contrôle ainsi que des financements pour les pays pauvres. 

Le texte recommande en outre « d'encourager l'action de toutes les parties prenantes, y compris le secteur privé », dans un secteur qui pèse des milliards. 

Le comité devra débuter ses travaux au second semestre 2022, après une première réunion préparatoire, avec « l'ambition d'achever ses travaux pour la fin 2024 ». 

« Vous allez faire ce pas crucial pour renverser la vague de la pollution plastique. C'est un moment historique », avait lancé avant l'adoption Inger Andersen, directrice exécutive de l'agence de l'ONU sur l'environnement (Unep). 

Il s'agit pour elle de la principale avancée depuis l'accord de Paris sur le réchauffement climatique en 2015 pour faire face à la « triple crise » qui menace le monde: changement climatique, effondrement de la biodiversité et pollution. 

« Tournant de l'Histoire »  

« Nous sommes à un tournant de l'Histoire, où les ambitieuses décisions prises aujourd'hui peuvent empêcher la pollution plastique de contribuer à l'effondrement de l'écosystème de notre planète », a commenté pour sa part Marco Lambertini, directeur général du WWF. 

Le mandat de négociations couvre tous les chapitres voulus par les ONG environnementales. M. Lambertini a toutefois souligné que « le travail est loin d'être achevé » et que les négociations devraient déboucher sur un traité aux « normes mondiales claires et solides ». 

L'engagement affiché de grandes multinationales, dont certaines grandes utilisatrices d'emballages comme Coca-Cola ou Unilever, pour un traité fixant des règles communes renforce l'optimisme, même si elles ne se sont pas prononcées sur des mesures précises. 

Dans un communiqué, le responsable de la recherche d'Unilever, Richard Slater, a salué une décision « historique » qui sera « un catalyseur d'innovation et représente aussi ce que veulent les consommateurs: moins de plastique ». 

Quelque 460 millions de tonnes de plastiques ont été produites en 2019 dans le monde, générant 353 millions de tonnes de déchets, dont moins de 10% sont actuellement recyclées et 22% sont abandonnées dans des décharges sauvages, brûlées à ciel ouvert ou rejetées dans l'environnement, selon les dernières estimations de l'OCDE. 

Cette pollution contribue notamment à l'effondrement de la biodiversité, relevé par tous les spécialistes, alors même que les « solutions basées sur la nature » sont considérées dans le nouveau rapport des experts sur le climat de l'ONU (Giec), publié lundi, comme un outil important de lutte contre le changement climatique et d'atténuation de ses effets. 


Selon Faisal al-Ibrahim, l’économie saoudienne est en train de changer radicalement

Le ministre saoudien de l’Économie et de la Planification, Faisal al-Ibrahim, prononce un discours lors d’une conférence à Riyad, mercredi.
Le ministre saoudien de l’Économie et de la Planification, Faisal al-Ibrahim, prononce un discours lors d’une conférence à Riyad, mercredi.
Short Url
  • Depuis le lancement de la Vision 2030, l’Arabie saoudite assiste à un changement fondamental de son économie
  • «Nous nous trouvons à un carrefour pour changer l’économie mondiale», a affirmé M. Al-Ibrahim

RIYAD: Depuis le lancement de la Vision 2030, l’Arabie saoudite assiste à un changement fondamental de son économie et à une transformation de son environnement des affaires en raison de la création de nouveaux secteurs: c’est ce qu’a affirmé le ministre de l’Économie du Royaume.

Faisal al-Ibrahim a pris la parole mercredi lors d’une conférence à Riyad au cours de laquelle il a mis en lumière l’évolution rapide du paysage des affaires du Royaume, qui s'efforce de diversifier ses sources de revenus afin de ne plus dépendre du pétrole.

Lors de cet événement, intitulé «Politiques industrielles pour promouvoir la diversification économique», le ministre a précisé que les réglementations législatives et économiques qui visent à promouvoir le développement durable avaient subi des changements fondamentaux depuis le lancement de la Vision 2030.

Il a indiqué que les efforts du Royaume pour diversifier son économie avaient conduit à la création de nouveaux secteurs grâce au lancement de plusieurs mégaprojets tels que Neom et le Red Sea Project, entre autres.

«Nous nous trouvons à un carrefour pour changer l’économie mondiale», a affirmé M. Al-Ibrahim, qui a par ailleurs insisté sur la nécessité d’élaborer des stratégies pour garantir une économie flexible et durable.

«La présence d’investissements étrangers permettra de développer la compétitivité à long terme», a encore expliqué le ministre.

Ce dernier a également assuré que le Royaume travaillait sur le moyen terme pour se focaliser sur la transformation des secteurs qui représentent un changement technologique.

L’Arabie saoudite est désireuse de parvenir à un développement à moyen terme en équilibrant les profits à court terme et en promouvant le succès à long terme, a souligné M. Al-Ibrahim.

Depuis le lancement de la Vision 2030, le ministère de l’Économie et de la Planification a mené plusieurs études économiques qui ont pour objectif de diversifier l’économie en élaborant des objectifs pour tous les secteurs, en augmentant les niveaux de complexité et en étudiant les économies émergentes afin de renforcer les capacités du Royaume. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gastat: les exportations non pétrolières de l’Arabie saoudite augmentent de 4,4%

Short Url
  • Selon l’Autorité générale des statistiques, la valeur totale des exportations non pétrolières a atteint 21,86 milliards de riyals saoudiens
  • La Chine a été le principal partenaire commercial de l’Arabie saoudite en février

RIYAD: Les exportations non pétrolières de l’Arabie saoudite, notamment les réexportations, ont connu une hausse de 4,4% en février par rapport à la même période en 2023, selon des données officielles.

Selon l’Autorité générale des statistiques (Gastat), la valeur totale des exportations non pétrolières a atteint 21,86 milliards de riyals saoudiens (SAR), soit une hausse par rapport aux 20,93 milliards enregistrés au cours de la même période de l’année précédente (1 SAR = 0,25 euro).

L’augmentation des exportations non pétrolières est due à une hausse de 8,3% des exportations de produits en caoutchouc et en plastique en février, qui représentent 24,1% des exportations totales.

Le renforcement du secteur privé non pétrolier est essentiel pour l’Arabie saoudite, qui poursuit ses efforts de diversification économique qui visent à réduire sa dépendance à l’égard du pétrole.

Le rapport dévoile une baisse de 4,1% en glissement annuel des exportations non pétrolières du Royaume, à l’exclusion des réexportations, en février. En revanche, la valeur des marchandises réexportées a grimpé de 32,3% au cours de la même période.

Cependant, la Gastat a noté qu’en février, le nombre total de marchandises expédiées par l’Arabie saoudite a diminué de 2% par rapport à la même période de l’année précédente.

Selon le rapport, ce déclin est principalement dû à une diminution de 3,8% des exportations de pétrole en février par rapport au même mois en 2023.

De même, le pourcentage des exportations de pétrole par rapport aux exportations totales est tombé à 77% en février, contre 78,4% au cours de la même période de l’année précédente.

Les exportations de pétrole ont chuté en raison de la décision du Royaume de réduire sa production de brut, conformément à un accord conclu par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, collectivement connus sous le nom d’«Opep+».

En avril 2023, l’Arabie saoudite a réduit sa production de pétrole de 500 000 barils par jour, une décision que le ministère de l’Énergie vient de prolonger jusqu’à la fin décembre 2024.

Par rapport à janvier 2024, la valeur des exportations totales de marchandises a connu une légère hausse de 0,1% pour atteindre 95,02 milliards de SAR.

La Gastat a révélé que les importations de l’Arabie saoudite ont progressé de 12,3% en glissement annuel en février.

D’autre part, l’excédent de la balance du commerce des marchandises a diminué de 21,8% par rapport à la même période de l’année précédente.

La Chine a été le principal partenaire commercial de l’Arabie saoudite en février, les exportations vers le pays asiatique s’élevant à 12,57 milliards de SAR. L’Inde et le Japon viennent ensuite, avec des exportations respectives vers ces pays de 9,43 et 8,55 milliards de SAR.

La Corée du Sud, les Émirats arabes unis et la Pologne figurent également parmi les principales destinations des exportations saoudiennes, de même que l’Égypte, les États-Unis et la France.

La Chine a par ailleurs occupé la première place du côté des importations, représentant 19,9% des échanges, soit 12,58 milliards de SSAR, en février.

D’après le rapport, le port maritime du roi Abdelaziz de Dammam a été classé comme le point d’entrée le plus important pour les marchandises en Arabie saoudite, accueillant 26,7% des exportations totales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La mythique verrerie française Duralex au tribunal de commerce

Duralex va-t-elle être placée en redressement judiciaire ou non? Le tribunal de commerce d'Orléans doit décider au cours d'une audience à huis clos, mercredi, du sort de l'entreprise mythique de verrerie française. (AFP).
Duralex va-t-elle être placée en redressement judiciaire ou non? Le tribunal de commerce d'Orléans doit décider au cours d'une audience à huis clos, mercredi, du sort de l'entreprise mythique de verrerie française. (AFP).
Short Url
  • Au cours d'une audience, qui doit démarrer à 16H00, les juges professionnels entendront à tour de rôle deux élus du Comité social et économique (CSE) par syndicat représentatif, ainsi que la direction de la société française
  • Trois ans après une précédente demande, Duralex a sollicité une nouvelle fois "l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire à son bénéfice auprès du tribunal de commerce d'Orléans", a annoncé la société New Duralex International (NDI) exploitant

ORLEANS: Duralex va-t-elle être placée en redressement judiciaire ou non? Le tribunal de commerce d'Orléans doit décider au cours d'une audience à huis clos, mercredi, du sort de l'entreprise mythique de verrerie française dont la vaisselle réputée incassable est vendue dans le monde entier.

Au cours d'une audience, qui doit démarrer à 16H00, les juges professionnels entendront à tour de rôle deux élus du Comité social et économique (CSE) par syndicat représentatif, ainsi que la direction de la société française, déjà en difficulté il y a trois ans.

A l'extérieur, plusieurs militants de la CGT et du PCF seront réunis pour apporter leur soutien aux salariés de l'entreprise.

"Le problème, c'est qu'on commence à s'habituer", se désole le délégué Force ouvrière (FO) de l'entreprise, Gualter Teixeira, 50 ans dont la moitié passée dans l'usine Duralex située à La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), près d'Orléans.

Pour cet élu, la situation relève d'"un problème de gestion de la société", dont "les coûts fixes de 2,5 millions d'euros mensuels" sont trop importants.

Trois ans après une précédente demande, Duralex a sollicité une nouvelle fois "l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire à son bénéfice auprès du tribunal de commerce d'Orléans", a annoncé la société New Duralex International (NDI) exploitante de la célèbre marque la semaine dernière.

L'entreprise espère ainsi trouver un repreneur et sauver l'usine, qui emploie 230 salariés.

Si le tribunal accède à la demande de Duralex, alors un administrateur et un mandataire seront nommés pour une période d'observation, dont la durée est variable.

« La tour Eiffel de la vaisselle »

En attendant, si "les fours continuent de fonctionner, les camions des fournisseurs sont à l'arrêt et les agences d'intérim ont déjà rappelé les 30-40 intérimaires présents chez Duralex", s'inquiète auprès de l'AFP François Dufranne, salarié de Duralex depuis 1992 et élu CGT.

"Ici, avant, il y avait 1.500 salariés Duralex, 1.500 ouvriers chez Michelin un peu plus loin", se souvient avec amertume M. Dufranne, aux côtés d'anciens collègues, désormais retraités, venus les soutenir.

Las. La seconde a fermé et il ne reste plus que quelque centaines de salariés dans la première entreprise, qui a pourtant fait la fierté de la production industrielle française avec ses verres et ses assiettes, colorés et réputés incassables, qui sont un peu comme "la tour Eiffel de la vaisselle", selon Duralex.

Dans un communiqué transmis la semaine dernière, la CGT du département dénonce une "décision politique" qui vise "à rationaliser et optimiser l'investissement des actionnaires aux dépens des 230 salarié.e.s concerné.e.s et de l'ensemble du bassin d’emploi de l'Orléanais".

"Les belles promesses auront tout de même permis aux actionnaires d'empocher des millions d'euros d'aide financière de l'Etat et des collectivités territoriales, dont les 15 millions versés dernièrement" par les autorités, épingle encore la centrale syndicale.

Duralex, confrontée à la flambée des prix de l'énergie après l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, a été sauvée temporairement par un prêt de 15 millions d'euros de l'Etat. De quoi permettre à l'usine de rouvrir son four verrier et de relancer sa production après cinq mois de fermeture.

En vain, puisqu'en 2023, l'inflation, une consommation "en fort retrait" et une "concurrence exacerbée" ont aggravé de nouveau la situation.

En parallèle, NDI dit avoir été condamné récemment à payer les droits à polluer de l'ancien propriétaire de Duralex.

Incompréhensible selon les élus syndicaux: "On nous a fait une présentation commerciale des objectifs de développement jusqu'en 2030, de belles présentations, un grand 'speech' et 3 semaines après, on apprend la demande de redressement judiciaire", s'agace François Dufranne.

Gualter Teixeira n'en démord pas: à l'audience, "il va falloir nous expliquer ce qui s'est passé".