Des experts de l’ONU exhortent l’Iran à renoncer à son plan de censure d’Internet à grande échelle

Le Parlement iranien pourrait bientôt approuver un projet de loi qui imposerait de nouvelles restrictions sévères à l’accès Internet en République islamique. (AFP)
Le Parlement iranien pourrait bientôt approuver un projet de loi qui imposerait de nouvelles restrictions sévères à l’accès Internet en République islamique. (AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 02 mars 2022

Des experts de l’ONU exhortent l’Iran à renoncer à son plan de censure d’Internet à grande échelle

  • Les coupures d’Internet ont longtemps été utilisées par Téhéran comme un outil pour dissimuler les violations des droits de l’homme, en particulier en période d’instabilité
  • Ce projet de loi représente une étape inquiétante vers le renforcement du mur numérique en Iran, ce qui restreindrait davantage l’information

LONDRES: Deux experts de l’ONU ont appelé l’Iran à «renoncer à ses efforts qui visent à promulguer une nouvelle loi qui isolerait efficacement le pays de l’Internet mondial».

Dans une déclaration conjointe, Javaid Rehman, rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en Iran, et Irene Khan, rapporteuse spéciale des Nations unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, ont averti que le Parlement pourrait bientôt signer le projet de loi sur le système de réglementation des services en ligne.

Mieux connu sous le nom de «projet de loi sur la protection des utilisateurs du cyberespace», il accorde à Téhéran et à l’armée «un vaste contrôle sur les infrastructures qui relient l’Iran à l’Internet mondial».

Si la législation est promulguée, elle contraindrait les entreprises technologiques à «suivre les directives de l’État» ou les soumettrait à la limitation et au blocage de la bande passante. Cela aurait de nombreuses répercussions sur les droits des entreprises mondiales et des citoyens iraniens.

Ce projet de loi bloquerait probablement l’ensemble des plates-formes et des sites Internet gérés par des sociétés étrangères qui opèrent toujours en Iran. En outre, il contraindrait les gens à utiliser des identifiants pour accéder à Internet et criminaliserait la distribution et la vente de réseaux privés virtuels, selon les experts de l’ONU.

«Ce projet de loi représente une étape inquiétante vers le renforcement du mur numérique en Iran, ce qui restreindrait davantage l’information dans un environnement où la liberté d’expression et les autres droits fondamentaux sont déjà fortement limités», s’alarment les deux rapporteurs.

«Cette mesure entraverait également le droit des individus à participer à la vie culturelle et à accéder aux ressources culturelles.»

Les coupures d’Internet ont longtemps été utilisées par Téhéran comme un outil pour dissimuler les violations des droits de l’homme, en particulier en période d’instabilité.

En 2019, lors de certaines des plus grandes manifestations antirégime jamais observées depuis la révolution de 1979, l’accès à Internet avait été bloqué afin de dissimuler la mort d’au moins trois cent vingt-quatre personnes provoquée par les forces de sécurité, dont le Corps des gardiens de la révolution islamique.

«Les coupures et les perturbations des services Internet se sont poursuivies depuis, notamment pour ce qui touche aux manifestations», déclare l’ONU.

Le projet de loi sur la protection des utilisateurs du cyberespace renforcerait encore plus la capacité de l’Iran à déconnecter sa population du monde extérieur en temps de crise.

Selon les experts de l’ONU, il restreindrait à la fois l’information et les activités commerciales. Il aurait une incidence négative sur les secteurs qui dépendent des technologies de l’information comme les sciences, l’éducation et la médecine.

«Aujourd’hui, il est évident que le développement économique et social des sociétés repose sur l’accès à l'information et sur un environnement propice à l’échange d’idées et de ressources culturelles», ajoutent-ils.

«Nous appelons la République islamique d’Iran à revenir sur sa décision à propos de ce projet de loi», concluent-ils.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

Short Url

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.