Ukraine: les forces russes à Kharkiv et Kherson, Biden s'attaque au «dictateur» Poutine

Cette photo publiée par le Service national d'urgence d'Ukraine montre des pompiers éteignant un incendie dans le bâtiment du département de la police régionale de Kharkiv, qui aurait été touché par un récent bombardement, le 2 mars 2022. (Photo, AFP / Service national d'urgence d'Ukraine)
Cette photo publiée par le Service national d'urgence d'Ukraine montre des pompiers éteignant un incendie dans le bâtiment du département de la police régionale de Kharkiv, qui aurait été touché par un récent bombardement, le 2 mars 2022. (Photo, AFP / Service national d'urgence d'Ukraine)
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Publié le Mercredi 02 mars 2022

Ukraine: les forces russes à Kharkiv et Kherson, Biden s'attaque au «dictateur» Poutine

  • «Des troupes aéroportées russes ont débarqué à Kharkiv», a déclaré l'armée ukrainienne dans un communiqué sur Telegram
  • Des combats ont été signalés dans cette ville de 1,4 million d'habitants proche de la frontière avec la Russie et qui a déjà été ciblée mardi par plusieurs bombardements

KHARKIV : Les forces russes ont débarqué à Kharkiv, la deuxième plus grande ville d'Ukraine, dans la nuit de mardi à mercredi au cours de laquelle Joe Biden s'en est pris au "dictateur" Vladimir Poutine, qui a selon lui sous-estimé la réaction de l'Occident.

"Des troupes aéroportées russes ont débarqué à Kharkiv", a déclaré l'armée ukrainienne dans un communiqué sur Telegram. Des combats ont été signalés dans cette ville de 1,4 million d'habitants proche de la frontière avec la Russie et qui a déjà été ciblée mardi par plusieurs bombardements, ayant fait au moins dix morts et plus de 20 blessés, selon les autorités locales.

"Pratiquement, il ne reste plus de zone à Kharkiv où un obus d'artillerie n'a pas encore frappé", a affirmé Anton Guerachtchenko, conseiller du ministre de l'Intérieur ukrainien. 

Ces attaques interviennent au septième jour de l'offensive russe en Ukraine, lancée le 24 février, qui s'est encore intensifiée mardi et suscite une large réprobation. L'Assemblée générale de l'ONU est d'ailleurs appelée à voter mercredi sur un projet de résolution destiné à condamner la Russie et lui demander un retrait "immédiat" de ses troupes.

Pour le président américain Joe Biden, son homologue russe a eu tort de "penser que l'Occident et l'Otan ne répondraient pas" à cette invasion. 

"Poutine est maintenant plus isolé que jamais du reste du monde" et "nous sommes prêts, nous sommes unis", a martelé le chef d'Etat démocrate lors de son premier discours sur l'état de l'Union à Washington.

Dans la bataille contre "l'autocratie", "les démocraties sont au rendez-vous", a ajouté le président Biden, appelant le Congrès américain à offrir une ovation debout en soutien "au peuple ukrainien" qui "n'a peur de rien".

Problèmes «logistiques»

Le futur assaut sur Kiev fait redouter un nombre considérable de victimes dans cette métropole comptant, en temps normal, près de trois millions d'habitants et dotée d'un riche patrimoine historique.

Des photos de la société américaine d'imagerie satellitaire Maxar montraient un convoi russe s'étirant sur des dizaines de kilomètres et se dirigeant vers la capitale. 

"Nous avons le sentiment général que le mouvement de l'armée russe (...) vers Kiev est au point mort à ce stade", a toutefois dit un responsable du ministère américain de la Défense, évoquant la résistance ukrainienne mais aussi des problèmes "logistiques", d'approvisionnement en nourriture et carburant. 

Les forces russes semblaient en revanche avoir progressé dans le sud de l'Ukraine, sur les rives de la mer d'Azov.

Dans le port de Marioupol, plus d'une centaine de personnes ont été blessées mardi dans des tirs russes, selon le maire, Vadim Boïtchenko.

A Kherson, dont les entrées étaient déjà contrôlées par les forces russes, ces dernières ont pris dans la nuit le contrôle de la gare ferroviaire et du port, selon le maire de la ville Igor Kolykhaïev, cité par des médias locaux.

Le ministère ukrainien de la Défense a par ailleurs indiqué dans la nuit redouter une attaque du Bélarus après avoir constaté une "activité importante" des avions dans la zone frontalière, et des convois de véhicules transportant des vivres et des munitions y ont été observés.

L'armée russe affirme avoir conquis la ville de Kherson dans le sud de l'Ukraine

KIEV : L'armée russe a affirmé mercredi matin s'être emparé de la ville portuaire ukrainienne de Kherson, située au sud du pays, près de la péninsule de Crimée, après des combats acharnés ces dernières heures.

"Des unités de l'armée russe ont pris le contrôle total de la capitale régionale de Kherson", a affirmé le porte-parole des forces armées russes, Igor Konachenkov.

Quelques minutes plus tôt, à 06H43 GMT, le maire ukrainien de la ville, Igor Kolykhaïev, avait indiqué que la localité était toujours sous contrôle ukrainien.

"Nous sommes encore l'Ukraine. Nous résistons toujours", a-t-il indiqué sur son compte Facebook.

"Aujourd'hui, je vais essayer de trouver des solutions pour rassembler les morts, pour rétablir l'électricité, le gaz, l'eau et le chauffage dans les endroits où cela a été coupé. Mais je vous préviens : réussir à faire cela aujourd'hui, ce serait accomplir un miracle", a-t-il poursuivi.  

La ville et sa périphérie ont subi ces dernières heures d'intenses bombardements. La région de Kherson, frontalière de la Crimée, avait été attaquée dès le début de l'invasion russe, le 24 février à l'aube.

«Arrêter l'agresseur au plus vite»

Le ministère russe de la Défense a affirmé que ses troupes progressant sur la côte à partir de la Crimée avaient rejoint celles du territoire séparatiste prorusse de Donetsk, leur donnant une continuité territoriale stratégique.

L'information était dans l'immédiat invérifiable. 

Peu auparavant, l'armée ukrainienne avait affirmé avoir fait échouer cette tentative. 

Vladimir Poutine semble déterminé à poursuivre son offensive, en dépit de la pression internationale de plus en plus forte.

La Cour internationale de justice (CIJ), plus haute instance judiciaire des Nations unies, saisie par le gouvernement ukrainien qui accuse Moscou de planifier un génocide, a par ailleurs annoncé des audiences les 7 et 8 mars.

Et en dépit surtout de sanctions économiques historiques.

Il y a quelques jours "certaines banques russes" ont été exclues du système de messagerie Swift, rouage-clé de la finance internationale. Du coup, une procédure de dépôt de bilan va être ouverte concernant la principale filiale en Europe de la plus grande banque russe, Sberbank, a annoncé le régulateur bancaire de l'UE.

Les émetteurs américains de cartes de paiements Visa, Mastercard et American Express ont annoncé mardi avoir pris des mesures pour empêcher des banques russes d'utiliser leur réseau. 

Et plusieurs géants de l'économie américaine, d'ExxonMobil à Apple en passant par Boeing et Ford, ont annoncé mardi qu'ils prenaient leurs distances avec la Russie.

La Russie veut «effacer» l'Ukraine et son histoire, selon Zelensky

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé mercredi Moscou de chercher à "effacer" l'Ukraine et son histoire, appelant les Juifs "à ne pas rester silencieux", après des frappes russes près de Babi Yar, site d'un massacre nazi. 

"Ils ont l'ordre d'effacer notre histoire, d'effacer notre pays, de nous effacer tous", a-t-il lancé dans une vidéo, exhortant les pays du monde entier à ne pas rester neutres.

Le président ukrainien, qui est lui-même juif, a appelé "les Juifs du monde" à se faire entendre du fait de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, au lendemain d'un bombardement russe ayant visé la tour de télévision à Kiev, mitoyenne du site du massacre nazi de Babi Yar où près de 34.000 juifs avaient été massacrés en deux jours par les nazis en 1941.

"Il est important que des millions de Juifs à travers le monde ne restent pas silencieux", a-t-il dit, "le nazisme est né dans le silence. Criez que des civils sont tués. Criez que des Ukrainiens sont assassinés".

Le président russe Vladimir Poutine accuse son homologue ukrainien, malgré son ascendance juive, d'être un néo-nazi et a ainsi justifié son opération militaire en Ukraine, pointant un prétendu génocide de Russes chez son voisin. 

Fermeture du ciel américain

Joe Biden a annoncé l'interdiction de l'espace aérien des Etats-Unis aux avions russes, comme l'ont déjà fait l'Union européenne et le Canada.

Conséquence de ces tensions, les Bourses européennes et Wall Street ont terminé en forte baisse et les Bourses chinoises ont ouvert en repli.

De leur côté, les prix du pétrole continuaient leur flambée mercredi, le baril de Brent dépassant les 110 dollars pour la première fois depuis 2014, avant la réunion mercredi de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés (Opep+).

Idem pour les cours du blé et du maïs, à un niveau record en Europe.

Outre les sanctions économiques, auxquelles s'ajoutent les manifestations de solidarité avec l'Ukraine dans de nombreux pays, la Russie a été écartée d'une multitude d'événements, du Mondial de football 2022 à la Coupe Davis de tennis, en passant par le Festival de Cannes. 

Depuis le début de l'invasion russe le 24 février, un million de personnes ont été déplacées en Ukraine même et plus de 677 000 sont parties vers les pays voisins, selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés.

La Banque mondiale a annoncé une aide d'urgence de trois milliards de dollars pour l'Ukraine, dont au moins 350 millions pourraient être débloqués dès cette semaine.

De longues files de voitures continuaient à se diriger vers la frontière polonaise, à partir de Lviv, la grande ville de l'ouest de l'Ukraine devenue porte de sortie et centre de repli pour les Ukrainiens comme pour les ambassades occidentales.


Canada: le suspect de l'attaque à la voiture-bélier qui a fait 11 morts inculpé

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
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  • L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police
  • "Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues

VANCOUVER: Le suspect d'une attaque à la voiture-bélier qui a tué 11 personnes et fait des dizaines de blessés lors d'un festival de la communauté philippine de Vancouver a été inculpé de meurtre, a annoncé dimanche la police.

"Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues.

L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police.

Aucun motif n'a été confirmé pour cette attaque survenue samedi soir dans la ville de Vancouver, dans l'ouest du pays, en pleine campagne électorale alors que les Canadiens sont appelés aux urnes lundi pour des élections législatives. La police a exclu cependant la piste terroriste.

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC.

"La nuit dernière, des familles ont perdu une sœur, un frère, une mère, un père, un fils ou une fille", a-t-il déclaré. "Ces familles vivent le cauchemar de toutes les familles.

Le suspect a "un lourd passé d'interactions, avec la police et des soignants, liées à la santé mentale", a déclaré Steve Rai, un haut responsable de la police de Vancouver, lors d'une conférence de presse dimanche.

"Même si je ne peux pas m'exprimer à ce stade sur un possible mobile, je peux désormais dire, confiant, que les éléments de ce dossier ne nous mènent pas à penser qu'il s'agit d'un acte terroriste", a-t-il ajouté.

"Il y a désormais 11 décès confirmés, et nous pensons que des dizaines d'autres sont blessés, dont certains gravement", a poursuivi Steve Rai, prévenant que le nombre de morts pourrait augmenter.

"Il s'agit du jour le plus sombre de l'histoire de Vancouver", a-t-il estimé.

Des corps "écrasés" 

Peu après 20H00 locales samedi (03h00 GMT dimanche) selon la police, "un homme au volant d'un SUV Audi noir" a foncé à travers la foule dans le quartier Sunset on Fraser de la ville de la côte pacifique où des membres de la communauté philippine s'étaient rassemblés pour célébrer la journée Lapu-Lapu, qui commémore une victoire du XVIe siècle contre les explorateurs européens.

Abigail Andiso a raconté au Vancouver Sun qu'elle a entendu de grands bruits, puis des hurlements: "Il y avait des corps. Ils ont été écrasés. Certains étaient déjà morts sur place".

Des images partagées sur les réseaux sociaux et vérifiées par l'AFP montrent un véhicule, un SUV noir dont l'avant est très endommagé, arrêté dans une rue jonchée de débris avec des camions de restauration rapide tout autour.

Sheila Nocasa était sur place peu avant l'incident. Elle a dit à l'AFP être "sous le choc", "anéantie".

Des personnes sont venues dimanche déposer des fleurs pour rendre hommage aux victimes sur le site de l'attaque.

"C'est très traumatisant", a indiqué à l'AFP Mohamad Sariman, qui travaillait dans un food truck au festival Lapu Lapu et qui dit avoir entendu une "grosse détonation".

De nombreuses communautés asiatiques, notamment chinoise, indienne et philippine, vivent dans l'ouest du Canada, pour beaucoup autour de Vancouver, troisième agglomération du pays.

Dimanche, le roi Charles III, chef d'Etat du Canada, s'est dit "profondément attristé" par cette "terrible tragédie". Le président français Emmanuel Macron a dit sa "solidarité aux Canadiens et à la communauté philippine".

De son côté, le président des Philippines Ferdinand Marcos a déclaré dans un communiqué qu'il était "complètement bouleversé d'apprendre ce terrible incident".

"J'ai peur" 

"J'étais choqué" en apprenant la nouvelle, a déclaré dimanche matin à l'AFP Julie Dunbar, une retraitée de la capitale Ottawa. Elle rappelle tristement qu'il "est arrivé la même chose à Toronto" en 2018, quand un homme avait tué 11 personnes avec un van. "J'ai peur de la société dans laquelle on vit".

Ce drame fait monter la tension à quelques heures du scrutin, lundi. La campagne électorale a été dominée par la question de la guerre économique avec les Etats-Unis de Donald Trump et ses menaces d'annexion.

Le nouveau Premier ministre Mark Carney, qui se présente comme un rempart face au président américain, est donné favori par les sondages. Il a modifié le programme de son dernier jour de campagne en raison de l'attaque à Vancouver.


La Chine contredit Trump et dément tout appel récent avec Xi Jinping

Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains. (AFP)
Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains. (AFP)
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  • Dans un entretien publié vendredi par Time Magazine, le président américain a dit avoir parlé au téléphone avec Xi Jinping, sans toutefois préciser à quelle date, ni le contenu de la conversation
  • Donald Trump avait également affirmé au Time Magazine que des discussions étaient en cours avec la Chine pour tenter de parvenir à un accord, et laissé entendre que le processus pourrait aboutir dans les prochaines semaines

PEKIN: La Chine a assuré lundi qu'aucun appel téléphonique n'avait eu lieu dernièrement entre le président Xi Jinping et son homologue américain, contredisant les affirmations de Donald Trump qui dit avoir parlé avec le dirigeant chinois.

Les deux premières puissances économiques mondiales sont engagées dans une guerre commerciale, déclenchée par le locataire de la Maison Blanche.

Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains.

Dans un entretien publié vendredi par Time Magazine, le président américain a dit avoir parlé au téléphone avec Xi Jinping, sans toutefois préciser à quelle date, ni le contenu de la conversation.

"À ma connaissance, les deux chefs d'État n'ont pas eu de conversation téléphonique récemment", a indiqué lundi lors d'un point de presse régulier Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Donald Trump avait également affirmé au Time Magazine que des discussions étaient en cours avec la Chine pour tenter de parvenir à un accord, et laissé entendre que le processus pourrait aboutir dans les prochaines semaines.

"Je tiens à rappeler que la Chine et les États-Unis n'ont pas engagé de consultations ni de négociations concernant les droits de douane", lui a répondu lundi Guo Jiakun.

 


Trump demande la gratuité des canaux de Panama et de Suez pour les navires américains

Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
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  • Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.
  • « J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

WASHINGTON : Donald Trump a demandé samedi que le passage des navires américains soit rendu gratuit sur les canaux de Panama et de Suez, et a chargé son chef de la diplomatie, Marco Rubio, de se saisir immédiatement de ce dossier.

Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.

« Les navires américains, à la fois militaires et commerciaux, devraient être autorisés à transiter gratuitement via les canaux de Panama et de Suez. Ces canaux n'existeraient pas sans les États-Unis d'Amérique », a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social.

« J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

Avant même de prendre ses fonctions le 20 janvier, Donald Trump avait fait monter la pression sur le Panama, menaçant de « reprendre » le canal construit par les États-Unis et inauguré en 1914, et resté sous souveraineté américaine jusqu'en 1999.

Le Panama avait récupéré le canal cette année-là, en vertu d'un accord conclu en 1977 avec le président Jimmy Carter. Les États-Unis et la Chine sont les deux principaux utilisateurs de ce lien stratégique, par lequel transite 5 % du commerce maritime mondial.

Début avril, Washington a obtenu l'autorisation du Panama de déployer des militaires américains autour de cette voie d'eau stratégique.

Le canal de Suez, contrôlé par l'Égypte depuis 1956, concentrait lui environ 10 % du commerce maritime mondial, jusqu'à ce que les rebelles houthis du Yémen commencent à lancer des attaques contre des navires, disant agir en « solidarité » avec les Palestiniens de la bande de Gaza.

Les États-Unis sont intervenus, avec d'autres pays, pour tenter de sécuriser cette route maritime.

Mais le trafic a chuté, réduisant drastiquement une source essentielle de devises étrangères pour Le Caire, plongé dans la pire crise économique de son histoire.