Poutine «est plus isolé que jamais», assure Biden

Le président Joe Biden prononce le discours sur l'état de l'Union lors d'une session conjointe du Congrès à la Chambre du Capitole des États-Unis le 1er mars 2022 à Washington, DC. (AFP)
Le président Joe Biden prononce le discours sur l'état de l'Union lors d'une session conjointe du Congrès à la Chambre du Capitole des États-Unis le 1er mars 2022 à Washington, DC. (AFP)
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Publié le Mercredi 02 mars 2022

Poutine «est plus isolé que jamais», assure Biden

  • Biden confirme que les Etats-Unis vont fermer leur espace aérien «à tous les vols russes»
  • Le chef de l'Etat menace les oligarques russes de saisir leurs «yachts, appartements de luxe, et jets privés»

BEYROUTH: Comme chaque année, le chef de l'exécutif américain vient rendre compte au pouvoir législatif, dans le cadre très solennel du Capitole, de son action politique. Dans son premier "discours sur l'état de l'Union", le président américain Joe Biden affirme que le président russe Vladimir Poutine "est plus isolé que jamais".

Les élus du Congrès américain se sont levés mardi pour une ovation au peuple ukrainien, qui "n'a peur de rien", au début du discours sur l'état de l'Union donné par Joe Biden au Capitole.

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Le président Joe Biden arrive pour prononcer son discours sur l'état de l'union au Congrès au Capitole le 1er mars 2022 à Washington, DC. (AFP)

Devant le Congrès américain, le président américain a assuré que "les Etats-Unis sont aux côtés du peuple ukrainien", quelques jours après le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

La pression internationale sur le Kremlin continue de s'intensifier: le démocrate de 79 ans annonce une nouvelle sanction, majeure: la fermeture de l'espace aérien américain "à tous les vols russes", déjà décidée par l'Union européenne et le Canada. De plus, il menace les oligarques russes de saisir leurs "yachts, appartements de luxe, et jets privés", issus de gains selon lui malhonnêtes.

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La Première dame Jill Biden a invité l'ambassadrice du pays aux Etats-Unis, Oksana Markarova, à ses côtés au Capitole. (AFP)

Vladimir Poutine "avait tort", "nous sommes prêts, nous sommes unis", a lancé le président des Etats-Unis. "Le fait qu'un dictateur russe ait envahi un pays étranger a un coût sur toute la planète", a lancé Joe Biden devant le Congrès américain. Le président russe "pensait que l'Occident et l'Otan ne répondraient pas", a-t-il martelé. Mais "Poutine est maintenant plus isolé que jamais du reste du monde", car dans la bataille contre "l'autocratie", "les démocraties sont au rendez-vous", a-t-il ajouté, énumérant les sanctions sans précédent qui se sont abattues sur la Russie.

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 Pennsylvania Avenue, la grande artère qui va de la Maison Blanche au Capitole, a été pavoisée du drapeau bleu et jaune de l'Ukraine. (AFP)

Or "si les dictateurs ne paient pas le prix de leur agression, ils causent encore plus de chaos", a prévenu le 46e président de l'histoire américaine à l'adresse du maître du Kremlin.

Le président américain Joe Biden a promis mardi que Vladimir Poutine, qualifié de "dictateur", paierait à long terme, même s'il faisait des gains sur le champ de bataille en Ukraine: "bien qu'il puisse faire des gains sur le champ de bataille, il paiera un prix élevé et continu à long terme".

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Le chef de la majorité au Sénat américain Chuck Schumer (C) écoute le président américain Joe Biden prononcer son premier discours sur l'état de l'Union au Capitole américain à Washington, DC, le 1er mars 2022. (AFP) 

Biden répète que les forces américaines "ne vont pas en Europe pour combattre en Ukraine, mais pour défendre nos alliés de l'OTAN". Selon lui, "la récente attaque de Poutine sur l'Ukraine était préméditée et ne répondait à aucune provocation.

Il a rejeté les efforts répétés de la diplomatie. Il a cru que les Occidentaux et que l'OTAN ne répondraient pas. Il a cru qu'il pouvait nous diviser, nous dans cette Chambre et dans notre nation. Il a cru qu'il allait nous éloigner de l'Europe.

Mais Poutine a eu tort. Nous sommes prêts, nous sommes unis, et nous sommes restés unis".

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Le vice-président américain Kamala Harris (LG et la présidente de la Chambre des États-Unis Nancy Pelosi (D) applaudissent alors que le président américain Joe Biden prononce son premier discours sur l'état de l'Union au Capitole américain à Washington, DC, le 1er mars 2022. (AFP)

Pétrole
Joe Biden a annoncé mardi que les Etats-Unis allaient débloquer 30 millions de barils de pétrole provenant des réserves stratégiques pour stabiliser le marché après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.


"Les Etats-Unis ont travaillé avec 30 autres pays pour débloquer 60 millions de barils de pétrole des réserves du monde entier. L'Amérique dirigera cet effort, débloquant 30 millions de barils de pétrole", a déclaré le président américain aux membres du Congrès lors de son premier discours sur l'état de l'Union. Il a ajouté que Washington était "prêt à faire plus, si nécessaire".

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Les élus du Congrès américain se sont levés mardi pour une ovation au peuple ukrainien. (AFP)

«Prix sous contrôle»

Biden a déclaré vouloir faire du coût de la vie en hausse des Américains une priorité lors de son discours devant le Congrès.


"Ma plus grande priorité est de ramener les prix sous contrôle", a-t-il déclaré, ajoutant que son plan allait permettre de diminuer les coûts et de réduire le déficit. Pour ce faire, Joe Biden compte notamment produire davantage de produits "en Amérique" au lieu d'être "à la merci des chaînes d'approvisionnement étrangères".

Covid-19
Le président américain a indiqué que "la Covid-19 ne doit plus régir nos vies", au moment où le port du masque est maintenant facultatif dans la plupart des régions du pays.


"Nous allons continuer à lutter contre ce virus comme nous le faisons pour d'autres maladies", a-t-il dit, ajoutant que "nous devons rester prudents" en fonction des mutations et propagations du virus.

Droit à l'avortement 
Le droit à l'avortement aux Etats-Unis "est attaqué comme jamais auparavant", a dénoncé mardi Joe Biden. "Si nous voulons aller de l'avant, et non en arrière, nous devons protéger l'accès à la santé. Préserver le droit d'une femme à choisir" d'avorter, a plaidé le président américain devant le Congrès, alors que la Cour suprême des Etats-Unis, composée d'une majorité de juges conservateurs, semble désormais prête à revenir sur le droit à l'avortement.

Hausse de la criminalité

La police américaine doit être soutenue financièrement par l'Etat, a plaidé Biden , en réponse à la hausse de la criminalité aux Etats-Unis et aux critiques des forces de l'ordre.

"Nous devrions tous être d'accord qu'il ne faut pas cesser le financement à la police", a-t-il déclaré, ajoutant que le financement des forces de l'ordre doit servir à soutenir "les effectifs et la formation dont elles ont besoin pour protéger nos communautés". Les frontières américaines ont aussi besoin d'être "sécurisées", a indiqué le président Biden.


Le Parlement ukrainien déserté par crainte de frappes russes

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  • L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP
  • La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP

KIEV: Le Parlement ukrainien a annulé vendredi sa séance par crainte de frappes russes en plein coeur de Kiev, au lendemain du tir par la Russie d'un nouveau missile balistique et de menaces de Vladimir Poutine à l'adresse de l'Occident.

Après ce tir, le président russe s'était adressé à la nation jeudi soir en faisant porter la responsabilité de l'escalade du conflit sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un "caractère mondial" et menacé de frapper les pays alliés de Kiev.

Le Kremlin s'est dit confiant vendredi sur le fait que les Etats-Unis avaient "compris" le message de Vladimir Poutine.

L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.

La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP.

En plein coeur de Kiev, ce quartier où se situent également la présidence, le siège du gouvernement et la Banque centrale, a jusqu'à présent été épargné par les bombardements. L'accès y est strictement contrôlé par l'armée.

Le porte-parole du président Volodymyr Zelensky a de son côté assuré que l'administration présidentielle "travaillait comme d'habitude en respectant les normes de sécurité habituelles".

"Compris" le message 

S'adressant aux Russes à la télévision jeudi soir, Vladimir Poutine a annoncé que ses forces avaient frappé l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".

Cette frappe, qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, est une réponse, selon M. Poutine, à deux frappes menées cette semaine par Kiev sur le sol russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, d'une portée d'environ 300 kilomètres.

M. Poutine a ainsi estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et annoncé que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux car ils autorisent Kiev à utiliser leurs armes contre le sol russe.

"Le message principal est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux qui produisent des missiles, les fournissent à l'Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe ne peuvent pas rester sans réaction de la part de la Russie", a insisté vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'est dit persuadé que Washington avait "compris" ce message.

La veille, les Etats-Unis, qui avaient été informés 30 minutes à l'avance du tir russe, avaient accusé Moscou de "provoquer l'escalade". L'ONU a évoqué un "développement inquiétant" et le chancelier allemand Olaf Scholz a regretté une "terrible escalade".

La Chine, important partenaire de la Russie accusé de participer à son effort de guerre, a appelé à la "retenue". Le Kazakhstan, allié de Moscou, a renforcé ses mesures de sécurité en raison de cette "escalade en Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a lui appelé la communauté internationale à "réagir", dénonçant un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme un "terrain d'essai".

"Cobayes" de Poutine 

Au-delà du tir de jeudi, la Russie a modifié récemment sa doctrine nucléaire, élargissant la possibilité de recours à l'arme atomique. Un acte "irresponsable", selon les Occidentaux.

Interrogés jeudi par l'AFP sur le tir de missile russe, des habitants de Kiev étaient inquiets.

"Cela fait peur. J'espère que nos militaires seront en mesure de repousser ces attaques", a déclaré Ilia Djejela, étudiant de 20 ans, tandis qu'Oksana, qui travaille dans le marketing, a appelé les Européens à "agir" et "ne pas rester silencieux".

M. Poutine "teste (ses armes) sur nous. Nous sommes ses cobayes", a affirmé Pavlo Andriouchtchenko cuisinier de 38 ans.

Sur le terrain en Ukraine, les frappes de la Russie, qui a envahi le pays il y a bientôt trois ans, se poursuivent.

A Soumy, dans le nord-est du pays, une attaque de drones a fait deux morts et 12 blessés, a indiqué le Parquet ukrainien.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s'est lui rendu sur un poste de commandement de l'armée dans la région de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent, depuis début août, des centaines de kilomètres carrés.

Il s'est félicité d'avoir "pratiquement fait échouer" la campagne militaire ukrainienne pour l'année 2025 en "détruisant les meilleures unités" de Kiev et notant que les avancées russes sur le terrain se sont "accélérées".

Cette poussée intervient alors que Kiev craint que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine, vital pour l'armée ukrainienne.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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  • "La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau
  • "Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.