Les Houthis recrutent des réfugiés et des migrants africains pour renforcer leurs rangs

n combattant yéménite progouvernement s’apprêter à tirer, lors de combats contre les Houthis sur la ligne de front d’Al-Jawba, au sud de Marib. (AFP)
n combattant yéménite progouvernement s’apprêter à tirer, lors de combats contre les Houthis sur la ligne de front d’Al-Jawba, au sud de Marib. (AFP)
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Publié le Mardi 01 mars 2022

Les Houthis recrutent des réfugiés et des migrants africains pour renforcer leurs rangs

  • Les Houthis se sont tournés vers les réfugiés et les migrants après que les tribus yéménites des zones sous leur contrôle ont refusé de fournir des soldats
  • Les Houthis n’ont jamais nié avoir procédé à l’enrôlement des migrants africains et les médias de la milice ont diffusé à plusieurs reprises les obsèques d’Africains tués au combat

AL-MOUKALLA, Yémen: La milice houthie, soutenue par l’Iran, recrute des réfugiés et des migrants africains au Yémen pour renforcer ses rangs, qui se sont affaiblis à la suite de violents combats avec les forces gouvernementales et de lourdes frappes aériennes menées par les avions de combat de la coalition arabe.

Des responsables militaires yéménites, des militants des droits de l’homme et des journalistes affirment que les Houthis ont intensifié le recrutement et la conscription de réfugiés et de migrants africains, les envoyant sur les champs de bataille pour combattre leurs adversaires, après avoir subi de lourdes pertes au cours des deux dernières années, principalement dans la province centrale de Marib.

Les Houthis se sont également tournés vers les réfugiés et les migrants après que les tribus yéménites des zones sous leur contrôle ont refusé de fournir des soldats.

«Les Houthis ont recruté des Africains après que les déserts de Marib ont englouti leurs combattants», déclare un responsable militaire yéménite anonyme à Arab News, ajoutant que la milice a armé les migrants et les a déployés sur des champs de bataille majeurs à Jouf, Saada, Chabwa et le front d’Al-Kasara à Marib.

Deux mois auparavant, l’armée yéménite a tué près de deux douzaines de migrants africains qui combattaient aux côtés des Houthis dans la province septentrionale de Jouf, poursuit le responsable militaire.

De nombreux autres migrants ont été tués, blessés ou enlevés à Marib, Saada et, récemment, dans la province méridionale de Chabwa.

Des milliers de Houthis ont été tués lors de violents combats avec les forces gouvernementales dans la province de Marib depuis le début de l’année dernière, lorsque la milice a mené une offensive pour contrôler la ville de Marib, riche en énergie – dernier grand bastion urbain du gouvernement yéménite dans le nord.

Pour compenser leurs lourdes pertes, les Houthis ont recruté des migrants, des réfugiés, des enfants et des fonctionnaires. Ils ont également déployé des combattants en provenance d’Irak, du Liban, d’Afghanistan et d’Iran.

«Les Houthis ont mobilisé des migrants africains et des combattants venus d’Afghanistan, du Liban et d’Irak», précise le responsable militaire.

Des milliers de migrants originaires des pays de la Corne de l’Afrique traversent chaque année les côtes du Yémen malgré les mesures de sécurité renforcées le long de la frontière saoudienne.

L’Organisation internationale des nations unies pour les migrations (OIM) a déclaré que 27 693 migrants sont arrivés au Yémen l’année dernière, contre 37 535 en 2020 et 138 213 en 2019. La plupart des migrants utilisent le Yémen comme point de transit avant de se rendre en Arabie saoudite.

Les responsables militaires yéménites affirment que des incitations financières ont poussé certains migrants africains à combattre aux côtés des Houthis, tandis que de nombreux autres ont été recrutés de force et envoyés sur les champs de bataille.

Les Houthis n’ont jamais nié avoir procédé à l’enrôlement des migrants africains et les médias de la milice ont diffusé à plusieurs reprises les obsèques d’Africains tués au combat.

L’Organisation internationale des nations unies pour les migrations (OIM) a déclaré que 27 693 migrants sont arrivés au Yémen l’année dernière, contre 37 535 en 2020 et 138 213 en 2019.

Le 18 février, Al-Masirah – un média détenu par les Houthis – a diffusé une vidéo montrant un certain nombre de Houthis et d’Éthiopiens assister, à Sanaa, à une petite cérémonie funéraire pour Qasem Ahmed Youssef, un ressortissant éthiopien tué au combat.

Après les funérailles, on aperçoit une personnalité houthie armée exhorter les Yéménites réticents à marcher sur les pas des Éthiopiens en se joignant à la guerre.

«Nous nous adressons aux Yéménites qui restent chez eux. Regardez les Éthiopiens qui se sacrifient pour faire entendre la parole de Dieu et soutenir les opprimés», déclare le Houthi.

En mai 2021, des dizaines de responsables houthis et de membres de la communauté somalienne de Sanaa ont assisté aux funérailles de Mohammed Saleh Cheikh Taher, un ressortissant somalien tué au combat.

Les Houthis ont salué le «courage» du Somalien en question, le remerciant d’avoir combattu les opposants au mouvement.

Dimanche, le ministre yéménite de l’Information, Mouammar al-Iryani, a critiqué les Houthis pour avoir exploité la pauvreté des migrants africains, ajoutant que les derniers cortèges funéraires sont des «tentatives désespérées des Houthis» pour renforcer leurs faibles effectifs.

«Les funérailles houthies de Qasem Ahmed Youssef, un immigrant africain, ainsi que le recrutement de son cousin, confirment que les Houthis font appel à des immigrants africains pour commettre des attentats suicides sur plusieurs fronts. Il s’agit d’un crime de guerre et d’une violation des lois et pactes internationaux», avertit M. Al-Iryani sur Twitter.


L'aviation israélienne pilonne la banlieue sud de Beyrouth, 22 morts dans l'est du Liban

Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
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  • L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités
  • L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah

BEYROUTH: L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités, le Hezbollah revendiquant sa frappe la plus profonde en Israël depuis plus d'un an d'hostilités.

L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah.

Les raids ont été précédés par des appels de l'armée israélienne à évacuer certains quartiers.

Les images de l'AFPTV montraient d'épaisses colonnes de fumée sur la banlieue sud de la capitale libanaise, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes quotidiennes qui la visent depuis fin septembre.

Les frappes, qui s'étaient arrêtées mardi, ont repris au lendemain du départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente d'arracher un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

Après Beyrouth, il devait rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Des frappes israéliennes ont également visé jeudi l'est et le sud du Liban, bastions du Hezbollah, selon l'ANI.

Les frappes de "l'ennemi israélien" sur cinq zones de la région de Baalbeck (est) ont coûté le vie à 22 personnes, a indiqué le ministère de la Santé.

L'ANI a précisé qu'une frappe sur le village de Makneh dans cette région avait entraîné la mort d'au moins quatre membres d'une même famille.

La coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert s'est rendue sur le site de Baalbeck, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, qui a annoncé lundi placer sous "protection renforcée provisoire" 34 sites culturels au Liban menacés par les bombardements israéliens, et octroyer une assistance financière d'urgence pour sauver le patrimoine de ce pays.

- Khiam -

Pour sa part, la formation islamiste a annoncé jeudi avoir lancé des missiles sur une base aérienne près de la ville d'Ashdod, dans sa première attaque contre le sud d'Israël.

Dans un communiqué, le Hezbollah a précisé que cette base à l'est d'Ashdod se trouvait "à 150 km de la frontière" israélo-libanaise.

C'est la première fois que le Hezbollah annonce viser un objectif aussi éloigné de la frontière depuis plus d'un an d'affrontements.

La formation pro-iranienne a également revendiqué des tirs contre le nord d'Israël, où les secours ont annoncé qu'un homme était mort après avoir été blessé à la suite de tirs de projectiles en Galilée.

Dans le sud du Liban frontalier d'Israël, le Hezbollah a fait état dans neuf communiqués distincts d'attaques menées par le mouvement contre des soldats israéliens dans et autour du village de Khiam.

Les médias officiels libanais ont affirmé que l'armée israélienne dynamitait des maisons et bâtiments dans cette localité proche de la frontière israélienne.

Les violences entre Israël et le Hezbollah, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.583 morts depuis octobre 2023 au Liban.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

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  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.