La Turquie interdit le Bosphore et les Dardanelles à tous les bâtiments militaires

Le sous-marin russe Rostov-on-Don navigue dans le Bosphore en direction de la Mer Noire, le 13 février à Istanbul (Photo, Reuters).
Le sous-marin russe Rostov-on-Don navigue dans le Bosphore en direction de la Mer Noire, le 13 février à Istanbul (Photo, Reuters).
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Publié le Mardi 01 mars 2022

La Turquie interdit le Bosphore et les Dardanelles à tous les bâtiments militaires

  • «Nous appliquons à la lettre les dispositions de la Convention de Montreux», qui confie depuis 1936 à Ankara la gestion de ces deux voies maritimes
  • Kiev a demandé à Ankara au premier jour du conflit que la Turquie, son alliée, empêche le passage des bâtiments russes - ce qu'elle s'est refusée à faire

ANKARA: La Turquie a interdit le passage du Bosphore et du détroit des Dardanelles à tous les bâtiments de guerre, qu'ils soient de pays "riverains ou non de la mer Noire", a annoncé lundi soir le ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.


"Nous avons prévenu les pays riverains, ou pas, de ne pas faire passer de navires de guerre par la mer Noire. (...) Nous appliquons à la lettre les dispositions de la Convention de Montreux", qui confie depuis 1936 à Ankara la gestion de ces deux voies maritimes, a indiqué le ministre.


Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait précisé juste auparavant la position de la Turquie, membre de l'Otan: "N'abandonner ni la Russie ni l'Ukraine", et ne pas "céder non plus sur les intérêts nationaux" de la Turquie.


"Nous avons décidé d'utiliser la Convention de Montreux de manière à empêcher l’escalade de la crise", avait justifié le chef de l'Etat turc à l'issue de la réunion de son cabinet.


Kiev a demandé à Ankara au premier jour du conflit que la Turquie, son alliée, empêche le passage des bâtiments russes - ce qu'elle s'est refusée à faire.


Le traité de Montreux garantit la libre circulation sur ces deux voies, mais accorde à la Turquie (article 19) le droit de bloquer les navires de guerre dans le détroit en temps de conflit, sauf s'ils doivent regagner leurs bases et sauf si elle se sent menacée.


Ce texte s'applique non seulement aux bélligérants mais à tous, a prévenu lundi soir le ministre. 


"La Russie nous a demandé si on allait appliquer la Convention de Montreux en cas de besoin: on leur a dit qu'on l'appliquerait mot pour mot", a-t-il encore ajouté.


Anakara avait d'abord temporisé en expliquant que ses "experts" étudiaient "s'il y a un état de guerre du point de vue légal" qui l'autorise à faire valoir ses prérogatives selon la Convention de Montreux.


La réponse étant positive, M. Cavusoglu a annoncé dimanche soir le respect strict et entier du traité.


La Turquie navigue sur une voie étroite entre l'Ukraine, son alliée, à laquelle elle a vendu des drones de combats utilisés contre les chars russes, et la Russie dont elle dépend pour ses approvisionnements en gaz et en céréales notamment.


Le chef de l'Etat turc a cependant répété lundi qu'il considère "l’attaque de la Russie sur le territoire ukrainien comme inacceptable" et "salué la lutte du gouvernement et du peuple ukrainiens".


Dans ce contexte, a-t-il ajouté sans toutefois citer la Russie, "le fait que les pays qui sont à l'origine du problème siègent dans les instances d'arbitrage aux Nations unies rend les choses inextricables".


La Russie présidait en février le Conseil de sécurité de l'ONU, dont elle est un des cinq membres permanents avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et la Chine. Cette dernière s'est abstenue la semaine dernière, refusant de voter la résolution dénonçant l'offensive de Moscou en Ukraine.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.