LE CAIRE: Le Dr Mohamed Abdel-Aty, ministre des Ressources en eau et de l’Irrigation, a déclaré que les négociations sur le barrage de la Renaissance étaient actuellement au point mort «en raison de l’intransigeance éthiopienne».
L’Éthiopie a annoncé il y a quelques jours que son Premier ministre, Abiy Ahmed, avait inauguré la première phase de production d’électricité à partir du barrage.
L’Égypte affirme que la décision prise par l’Éthiopie d’exploiter unilatéralement le barrage de la Renaissance porte clairement atteinte à la déclaration de principes signée en 2015.
M. Abdel-Aty exprime la volonté de son pays de parvenir à un «accord juridique juste et contraignant relatif aux règles de remplissage et d’exploitation du barrage». Il souligne également l’intention de l’État de faire face à tous les scénarios liés à la crise du barrage éthiopien.
«Le barrage éthiopien est grand et il devrait y avoir un accord contraignant, un échange de données et une coopération avec le côté éthiopien afin de parvenir à un résultat avantageux pour tous et non à une action unilatérale», indique-t-il.
Le ministre signale que tous les organismes de l’État sont investis à part entière dans ce dossier et que le ministère de l’Irrigation n’est en charge que de la partie technique du barrage éthiopien. Il ajoute que ce ministère subvient aux besoins hydriques en faisant bon usage de la moindre goutte d’eau.
L’État égyptien a pris les mesures nécessaires pour rationaliser la consommation d’eau et diversifier les sources de production afin d’éviter toute crise, précise-t-il.
M. Abdel-Aty rappelle que l’Égypte est l’un des pays les plus pauvres en eau au monde et qu’elle dépend à 97% des eaux du Nil. «L’augmentation de la population représente un véritable défi pour les ressources en eau. On s’attend à ce que la population totale en Égypte atteigne plus de 175 millions de personnes en 2050, ce qui représente une forte pression sur les ressources en eau.» Il convient de mentionner que la population actuelle compte environ 100 millions de personnes.
L’Égypte, le Soudan et l’Éthiopie ont entamé les négociations en 2011 et tentent depuis de parvenir à un accord sur le remplissage et l’exploitation du barrage, mais les longs échanges entre les trois pays n’ont toujours pas abouti.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com