Parc argentin d'Ibera: la faune se meurt du feu ou de la sécheresse qui précéda

Un volontaire luttant contre les incendies de forêt à Paraje Uguay, près du parc national Ibera à Corrientes, en Argentine. (AFP).
Un volontaire luttant contre les incendies de forêt à Paraje Uguay, près du parc national Ibera à Corrientes, en Argentine. (AFP).
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Publié le Dimanche 27 février 2022

Parc argentin d'Ibera: la faune se meurt du feu ou de la sécheresse qui précéda

  • Rongé par les incendies depuis deux mois, le parc naturel d'Ibera en Argentine, est frappé par la sécheresse, alors que les biologistes tentent de sauver le maximum de faune
  • «A première vue tout est brûlé, puis on a vu la faune touchée par le feu, on trouve des alligators morts, des capybaras morts, des tatous», raconte une biologiste

PASO DE LA PATRIA: Fourmiliers, alligators, aras, capybaras... tous ne meurent pas des flammes, mais tous sont frappés par la sécheresse, dans le parc naturel del Ibera (nord-est de l'Argentine), rongé par les incendies depuis deux mois, et que sillonnent des biologistes pour sauver le plus de faune possible.

"On n'entend plus autant les oiseaux dans le parc. Ils ont fui la fumée", explique à l'AFP la biologiste Marianela Massot, en charge de réintroduction de l'ara rouge (Ara macao) dans le parc des Esteros del Ibera, un joyau de zone humide, vaste réseau d'étangs, savanes, forêts, de 190.000 hectares.

Dans les zones du parc affectées par de multiples foyers d'incendie (la moitié environ), "à première vue tout est brûlé, puis on a marché un peu et on a vu la faune touchée par le feu, on trouve des alligators morts, des capybaras morts, des tatous", raconte la biologiste de la Fondation Rewilding Argentina.

Ces derniers jours, des images d'animaux, filmées dans le parc par des pompiers ou des bénévoles, sont devenus virales en Argentine : un fourmilier à collier (tamandua tetradactyla) aux pattes et museau brûlés, abreuvé des mains d'un secouriste, des alligators qui fuient à leur gauche allure terrestre, des singes carbonisés...

Les cadavres de certains animaux ont été retrouvés visiblement piégés entre les incendies et des contrefeux allumés par les pompiers. 

Mais il y a aussi "des animaux morts avant les incendies, parce que le feu est une conséquence de la sécheresse prononcée que nous connaissons depuis deux ans", précise à l'AFP Alejandra Boloqui, de l'ONG environnementaliste locale Fondation Cambyreta pour la Nature.

Le parc subtropical est en temps normal un gigantesque réservoir d'eau douce, d'étangs, de marécages. Mais avec la sécheresse, beaucoup sont taris, ou réduits à de petits points d'eau. Les animaux dans leur quête incessante d'eau, "sont affaiblis, plus lents, ou malades, et sont plus facilement à la merci des flammes", souligne-t-elle.

Les oiseaux, espoir des bois

"Certains, qui parviennent à s'échapper, s'approchent des réservoirs ou citernes dans les champs, où ils sont secourus", raconte Mme Boloqui. En janvier, le centre-refuge animalier Aguara, à Paso de la Patria, en bordure du parc, à ainsi recueilli 70 animaux, pour la plupart victimes des incendies.

Parmi les rescapés, des aras rouges, évacués en catastrophe d'un campement, dans le nord du parc, où Marianela Massot supervisait la nidification de l'espèce, réintroduite il y a sept ans dans la région, d'où elle avait disparu depuis plus d'un siècle.

En début de mois, le campement s'est retrouvé menacé par le feu, et la biologiste et son équipe ont fourgué deux nids, quatre oisillons et deux adultes "dans un sac à dos, et on les a évacués dans la nuit. C'était impossible de capturer les parents, très sauvages. Mais laisser les oisillons aurait été une erreur, car les parents seraient restés dans le nid pour les protéger, même si le feu arrivait".

A présent, les oiseaux, affectés par la fumée, récupèrent au centre d'Aguara. Et la jeune biologiste déploie un patient stratagème pour nourrir les jeunes : recouverte d'un drap de la tête aux pieds pour dissocier la nourriture d'une présence humaine, et enfilant un gant terminé par une marionnette à tête d'ara, d'où l'oisillon prend la nourriture.

A priori, les 17 autres spécimens d'aras du parc seraient indemnes, d'après le rapport de mouvements de leur bagues.

Aucun recensement n'existe a ce jour des dégâts des incendies sur la faune des Esteros del Ibera, ou coexistent plus de 600 espèces, entre poissons, reptiles, mammifères, oiseaux surtout (plus de 300 espèces).

Et si les prairies, avec un peu de pluie, peuvent se régénérer rapidement, pour les oiseaux, particulièrement les frugivores comme les aras, le problème est le manque de nourriture, produit de la sécheresse, et a fortiori des flammes. Plus d'arbres, plus de fruits.

Ses "guacamayos", selon leur appellation locale, seront pourtant cruciaux à terme pour régénérer les zones boisées du parc, prédit Marianela Massot. "Quelques forêts ont échappé aux incendies, et serviront de source de graines, de fruits, pour les oiseaux qui comme les guacamayos, sont grands disséminateurs de graines", explique-t-elle. "Tout ce qui nous manque, c'est qu'il pleuve, qu'il pleuve beaucoup".


L’humoriste Stephen Colbert défend les manifestants propalestiniens sur les campus après les critiques de Trump

Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza. (Photo AFP)
Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza. (Photo AFP)
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  • L’humoriste estime que les manifestations devraient être autorisées à se poursuivre tant qu’elles sont pacifiques
  • Donald Trump prétend que le rassemblement nationaliste blanc de 2017 à Charlottesville n’est «rien» par rapport aux manifestations propalestiniennes dans les universités

LONDRES: L’humoriste américain Stephen Colbert a défendu les manifestants propalestiniens sur les campus, s’opposant ainsi aux récentes critiques de l’ex-président Donald Trump.

La semaine dernière, ce dernier avait comparé les regroupements d’étudiants au rassemblement nationaliste blanc de 2017 à Charlottesville, en Virginie, affirmant que ce dernier n’était «rien» en comparaison.

Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza.

L’animateur a déclaré que les manifestations pacifiques «devraient être autorisées», reprochant à M. Trump de «banaliser l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire américaine».

«Même si vous n’êtes pas d’accord avec le sujet de leurs manifestations, tant que ces dernières sont pacifiques, les étudiants devraient être autorisés à manifester. C’est le droit que leur confère le premier amendement.» 

L’ancienne star de l’émission The Colbert Report a critiqué la réaction des responsables universitaires et des forces de l’ordre aux récents événements survenus à l’université Columbia, dénonçant le recours à des policiers lourdement armés et les menaces de faire appel à la garde nationale comme une «tactique classique de désescalade».

M. Trump a, quant à lui, salué la manière dont les forces de l’ordre ont géré la situation, félicitant la police de la ville de New York.

Les propos de M. Colbert ont coïncidé avec le déploiement de la police antiémeute au Hamilton Hall de l’université Columbia, ce qui a entraîné l’arrestation de nombreux étudiants propalestiniens qui occupaient le bâtiment.

Les descentes de police ont été condamnées par des groupes de pression tels que Jewish Voice for Peace et la rapporteuse spéciale de l’ONU, Francesca Albanese. Le maire de New York a indiqué que 282 étudiants avaient été arrêtés.

Des affrontements entre des groupes propalestiniens, des contre-manifestants et les forces de l’ordre ont ensuite éclaté dans d’autres campus des États-Unis.

Par ailleurs, l’université Brown, dans le Rhode Island, a conclu un accord avec les manifestants mardi. Il semble que ce soit la première fois qu’une université américaine accepte de voter sur le désinvestissement en réponse aux manifestations.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir usé d'un agent chimique en Ukraine

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  • Washington a annoncé mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères
  • Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies

WASHINGTON: Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir eu recours à un agent chimique, la chloropicrine, contre les forces ukrainiennes, en violation de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), selon un communiqué mercredi du département d'Etat.

En outre, la Russie se sert d'agents anti-émeutes comme "méthode de guerre en Ukraine, également en violation de la convention", ajoute la diplomatie américaine dans ce texte.

"L'utilisation de ces produits chimiques n'est pas un incident isolé et est probablement motivée par le désir des forces russes de déloger les forces ukrainiennes de positions fortifiées et de réaliser des avancées tactiques sur le champ de bataille", écrit le département d'Etat.

Washington a annoncé en parallèle mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères, accusées de participer à l'effort de guerre russe dans l'invasion de l'Ukraine.

Outre des entreprises russes de la défense, ainsi que des entités chinoises, ces sanctions concernent également plusieurs unités de recherche et entreprises impliquées dans les programmes d'armes chimiques et biologiques russes.

"Le mépris permanent de la Russie pour ses obligations au titre de la CIAC s'inscrit dans la même logique que les opérations d'empoisonnement d'Alexeï Navalny et de Sergueï et Ioulia Skripal avec des agents neurotoxiques de type Novichok", poursuit le département d'Etat.

Alexeï Navalny, ancien opposant au président russe Vladimir Poutine, décédé le 16 février, avait été victime d'un grave empoisonnement qu'il avait attribué au Kremlin,

L'ancien agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia Skripal avaient été empoisonnés en Angleterre en 2018.

La Russie a déclaré ne plus posséder d'arsenal chimique militaire, mais le pays fait face à des pressions pour plus de transparence sur l'utilisation d'armes toxiques dont il est accusé.

Selon les Instituts nationaux de la santé (NIH), la chloropicrine est un produit chimique qui a été utilisé comme agent de guerre et comme pesticide et qui, en cas d'inhalation, présente un risque pour la santé.

«Contournement» des sanctions 

"Les sanctions prises aujourd'hui visent à perturber encore plus et affaiblir l'effort de guerre russe en s'attaquant à son industrie militaire de base et aux réseaux de contournement (des sanctions existantes, ndlr) qui l'aident à se fournir", a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, citée dans un communiqué.

Parmi les entreprises étrangères visées, seize sont chinoises ou hongkongaises, pour la plupart accusées d'aider la Russie à se fournir en composants qui sont normalement interdits, mais aussi, pour deux d'entre elles, d'avoir procuré les matériaux nécessaires à la production de munitions.

Les sanctions concernent des entreprises issues de cinq autres pays: les Emirats arabes unis, la Turquie et l'Azerbaïdjan, ainsi que deux membres de l'Union européenne, la Belgique et la Slovaquie.

Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies.

Enfin, les sanctions concernent aussi les infrastructures de gaz et pétrole russes, alors que Moscou cherche à développer celles qui lui permettraient d'exporter plus facilement ses hydrocarbures, en particulier vers la Chine. Ces exportations se font actuellement par pétroliers ou méthaniers, faute d'oléoducs et gazoducs suffisants vers l'est.

Ces sanctions prévoient notamment le gel des avoirs des entreprises ou personnes visées et présentes aux Etats-Unis, ainsi que l'interdiction pour des entités ou citoyens américains de faire affaire avec les cibles des sanctions.

Les membres du G7 ainsi que l'UE et plusieurs pays proches, tels que l'Australie ou la Corée du Sud, ont multiplié les sanctions à l'encontre de la Russie depuis le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine en février 2022.

Les dernières sanctions ont en particulier ciblé le secteur minier, notamment l'aluminium, le cuivre et le nickel, dont l'importation aux Etats-Unis et au Royaume-Uni sont désormais interdits.


Ukraine: une attaque russe de missiles à Odessa fait une dizaine de blessés

Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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  • Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones
  • Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville

KIEV: Une attaque russe de missiles a fait une dizaine de blessés à Odessa, une ville portuaire ukrainienne déjà ciblée en début de semaine par des attaques meurtrières, ont rapporté les autorités locales dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Une nouvelle attaque russe de missiles balistiques" a touché Odessa, a rapporté le maire de cette ville du sud-ouest de l'Ukraine, Guennadiï Troukhanov, sur le réseau social Telegram.

"Des infrastructures civiles ont été détruites" et "13 personnes ont été blessées" dans l'attaque, a-t-il précisé, ajoutant que les pompiers combattaient "un incendie" d'ampleur, sans fournir davantage de détails.

Oleg Kiper, le gouverneur de la région d'Odessa, a de son côté affirmé qu'une "attaque russe de missile sur Odessa" avait blessé 14 personnes. "Des infrastructures civiles ont été endommagées, dont des entrepôts postaux", a-t-il ajouté.

Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones.

Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville. Et lundi, une attaque similaire conduite par Moscou y avait tué cinq personnes, d'après des responsables locaux.

La Russie frappe sans relâche les villes ukrainiennes depuis des mois et avance sur le front est de l'Ukraine avant l'arrivée d'armes américaines cruciales pour Kiev.