Présidentielle en France: la guerre en Ukraine force les candidats à s'adapter

Le candidat du mouvement de gauche français La France Insoumise (LFI) à l'élection présidentielle de 2022, Jean-Luc Melenchon, s'adresse aux journalistes à la suite d'une rencontre avec Huguette Bello à Saint-Denis de la Réunion sur l'île française de La Réunion le 25 février 2022. (AFP)
Le candidat du mouvement de gauche français La France Insoumise (LFI) à l'élection présidentielle de 2022, Jean-Luc Melenchon, s'adresse aux journalistes à la suite d'une rencontre avec Huguette Bello à Saint-Denis de la Réunion sur l'île française de La Réunion le 25 février 2022. (AFP)
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Publié le Vendredi 25 février 2022

Présidentielle en France: la guerre en Ukraine force les candidats à s'adapter

  • Emmanuel Macron, dont l'entrée dans l'arène est sans cesse repoussée, est tout occupé à gérer les conséquences de l'invasion russe en Ukraine
  • Au lendemain d'un sommet de l'Union européenne, il devait participer vendredi à un sommet de l'Otan en visioconférence

PARIS : A un mois et demi du premier tour, la guerre en Ukraine bouleverse l'ordre du jour des candidats à la présidentielle, contraints d'adapter leur stratégie dans une campagne qui semble vouée à être étrange jusqu'au bout.

Un président accaparé par la situation internationale, des candidats sans adversaire déclaré, des Français encore peu mobilisés et à peine sortis de la crise sanitaire: jamais une campagne présidentielle n'avait donné l'impression d'être comme happée par les évènements et suspendue au temps.

Emmanuel Macron, dont l'entrée dans l'arène est sans cesse repoussée, est tout occupé à gérer les conséquences de l'invasion russe en Ukraine.

Au lendemain d'un sommet de l'Union européenne, il devait participer vendredi à un sommet de l'Otan en visioconférence. Il recevait également ses prédécesseurs François Hollande et Nicolas Sarkozy à l’Élysée et devait s'adresser au Parlement exceptionnellement réuni pour entendre un message écrit du président.

L'entourage du chef de l’État avait cité le Salon de l'Agriculture, passage obligé pour tout candidat et qui s'ouvre samedi, comme possible rampe de lancement de sa campagne pour sa réélection. Mais cela paraissait vendredi improbable au vu des développements. 

Le temps presse pourtant à 44 jours du premier tour pour lequel M. Macron part ultra-favori.

Toutes les enquêtes d'opinion le donnent entre 24 à 25% des intentions de vote, largement devant la candidate du RN Marine Le Pen (17-18%). Le président sortant l'emporte également au second tour dans tous les scénarios.

Campagne bousculée 

La campagne "est déjà compliquée (...) mais nous ne pouvons pas mettre entre parenthèse l'élection présidentielle. Mais elle sera certainement différente", a admis le patron des députés LREM, Christophe Castaner, sur Radio J.

"C'est un moment de gravité où chacun est appelé à être responsable, digne. Il n'y pas de place pour la polémique", assurait de son côté sur Sud Radio Michel Barnier, soutien de la candidate LR Valérie Pécresse, estimant toutefois que la campagne ne doit pas être suspendue.

Chez les candidats, on s'adaptait tant bien que mal, eux qui peinent déjà à être audibles auprès des Français sur fond de craintes d'une abstention record les 10 et 24 avril.

La campagne "est de fait bousculée par la guerre en Ukraine", a reconnu Marine Le Pen sur BFMTV et RMC. Interrogée pour savoir si M. Macron serait avantagé du fait de sa posture internationale, elle a répondu: "Objectivement, je ne le souhaite pas" mais "il pourrait être tenté de réduire" sa campagne "à quelques jours".

Dans l'entourage de son rival d'extrême droite Éric Zemmour, qui devait tenir un meeting vendredi soir à Chambéry, on avoue s'être interrogé sur le maintien de ce déplacement. "Oui, on a hésité, du moins on s'est posé la question. Mais du coup, ce soir, Éric Zemmour parlera du conflit, de la paix, relations internationales".

La suite de son déplacement samedi en Haute-Savoie a en revanche été annulée.

A gauche, l'écologiste Yannick Jadot, qui a biffé de son agenda un déplacement à Clermont-Ferrand, la socialiste Anne Hidalgo ou encore Christiane Taubira ont participé jeudi soir à Paris à des manifestations de soutien à l'Ukraine.

La candidate socialiste a appelé, tout comme M. Jadot, à fournir des armes aux Ukrainiens pour qu'ils se défendent.

Talon d'Achille 

Plusieurs candidats dont Marine Le Pen et le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon se sont inquiétés des conséquences de cette guerre en Europe sur le pouvoir d'achat des Français, leur préoccupation numéro un selon les sondages, avant même que le conflit n'éclate.

Dans le viseur, une nouvelle augmentation des prix de l'énergie et les possibles rétorsions russes aux sanctions occidentales, notamment l'approvisionnement en gaz russe, le talon d'Achille des Européens.

Depuis La Réunion, où il fait campagne, M. Mélenchon a dit craindre que "le prix du pétrole, du gaz, du blé va augmenter, tous les prix vont augmenter et nous serons les principales victimes".

De la même manière, Marine Le Pen a appelé à "ne pas traiter par dessus la jambe" les conséquences potentiellement "terrifiantes" sur le pouvoir d'achat des Français.

"Je dis attention à la nature des sanctions (...). Si nous en sommes les victimes, ça n'a aucun sens", a souligné la candidate.

Dans une allocution télévisée jeudi, le président Macron avait lui-même averti les Français que cet "acte de guerre" de la Russie aura "des conséquences profondes, durables sur nos vies et la géopolitique de notre continent".

Si "la France n'est pas le pays le plus exposé par rapport à la Russie" (...) ce "qu'on ne mesure pas, c'est le niveau de réponses de Poutine face aux sanctions" citant en particulier l'approvisionnement de gaz en Europe, confie à l'AFP un ministre.

 


Condamnation de Christophe Gleizes en Algérie: «profonde inquiétude» de Macron qui promet d'agir pour «sa libération»

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  • La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin
  • Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française

PARIS: Emmanuel Macron a "appris avec une profonde inquiétude la condamnation en appel" à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes en Algérie, a déclaré jeudi l'Elysée.

"Il lui adresse ses pensées ainsi qu'à sa famille. Nous continuerons d'agir auprès des autorités algériennes pour obtenir sa libération et son retour en France dans les plus brefs délais", a ajouté la présidence française.

La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin.

Collaborateur des magazines français So Foot et Society, le journaliste de 36 ans s'était rendu en Algérie en mai 2024 pour un article sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi Ouzou, à 100 km à l'est d'Alger.

Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française.

Le ministre français de l'Intéreur Laurent Nuñez a affirmé jeudi que sa libération était "un élément majeur" des discussions en cours "entre Paris et Alger", relancées depuis la grâce présidentielle octroyée mi-novembre à l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal par l'Algérie.

Emmanuel Macron s'était ensuite dit "disponible" pour échanger avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune si cela permet d'"obtenir des résultats" et d'"avancer" dans les relations tendues entre les deux pays, mais cet échange n'a pas encore eu lieu.

 

 

 

 


Lecornu annule ses rencontres avec CGT et CFDT pour se «consacrer» au budget de la Sécu

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
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  • Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année
  • A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues"

PARIS: Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique.

"En l'état des discussions, le Premier ministre souhaite consacrer entièrement sa journée aux débats parlementaires sur le projet de loi de finances pour la Sécurité sociale", a expliqué son entourage.

"Pour cette raison, les consultations avec les syndicats CGT et CFDT ainsi que le déjeuner avec les parlementaires sur l'énergie seront reportés", a-t-on précisé.

Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année.

A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues" : le déficit, la réforme de l’État, l'énergie, l'agriculture ainsi que la sécurité intérieure et extérieure, avec débats et votes possibles à la clé.

Les partis présents au gouvernement (centre et LR), le PS, les Écologistes, le PCF et le RN ont été reçus, ainsi que les représentants du Medef.

La rencontre avec Force ouvrière prévue mercredi avait déjà été reportée.

La discussion sur le budget de la Sécu devait se poursuivre jeudi mais son éventuelle adoption le 9 décembre reste très hypothétique dans la mesure où les groupes Horizons et LR menacent de voter contre ou de s'abstenir.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.