TUNIS: De "bons progrès" ont été accomplis dans les discussions entre le FMI et la Tunisie lors d'une "visite virtuelle" de représentants du Fonds en vue d'un éventuel nouveau prêt au pays nord-africain lourdement endetté, selon cette institution.
"Nous avons accompli de bons progrès et allons continuer nos discussions dans les semaines à venir, pour envisager la perspective d'une possible aide financière", a indiqué mercredi le Fonds monétaire international (FMI) dans un communiqué.
La "visite virtuelle" menée du 14 au 22 février a consisté pour l'essentiel en des discussions techniques pour examiner et "comprendre" les réformes proposées par la Tunisie en échange d'un troisième programme d'aide en 10 ans.
Le chef de la mission, Chris Geiregat, cité dans le communiqué, n'a pas donné de détails sur les propositions tunisiennes mais a "remercié les autorités pour des réunions constructives".
La Tunisie est au bord de l'asphyxie financière et en grave difficulté économique, avec une dette de plus de 100% du PIB, une forte inflation (plus de 6%), une croissance faible et un taux de chômage élevé (plus de 18%).
Elle traverse en outre une crise politique depuis le coup de force le 25 juillet du président Kais Saied, qui s'est arrogé les pleins pouvoirs après avoir limogé son gouvernement et suspendu le Parlement.
Un gouvernement de technocrates a été formé en novembre mais c'est le président, un spécialiste du droit constitutionnel, qui dirige le pays à travers des décrets-lois.
La Tunisie avait déjà demandé un nouveau programme d'aide de 4 milliards de dollars au printemps 2021 en échange duquel le FMI a réclamé des "réformes profondes et structurelles".
En particulier, le FMI a pointé du doigt le niveau très élevé de la masse salariale de la fonction publique (16% du PIB, 650.000 fonctionnaires) et demandé une refonte du système des subventions aux produits de base, surtout énergétiques.
La puissante centrale syndicale tunisienne UGTT qui vient de réélire à sa tête son leader Noureddine Taboubi a déjà dit qu'elle s'opposerait à tout gel des salaires de la fonction publique ou réduction des effectifs et à une baisse des subventions aux biens de première nécessité.