L'Ukraine intensifie ses préparatifs, Moscou évacue ses diplomates

Des militaires ukrainiens sont vus à une position sur la ligne de front avec des séparatistes soutenus par la Russie près de la ville de Schastia, près de la ville de Lugansk, dans l'est de l'Ukraine, le 23 février 2022. (AFP)
Des militaires ukrainiens sont vus à une position sur la ligne de front avec des séparatistes soutenus par la Russie près de la ville de Schastia, près de la ville de Lugansk, dans l'est de l'Ukraine, le 23 février 2022. (AFP)
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Publié le Mercredi 23 février 2022

L'Ukraine intensifie ses préparatifs, Moscou évacue ses diplomates

  • Kiev a réagi en annonçant la mobilisation de ses réservistes âgés de 18 à 60 ans et l'instauration d'un «état d'urgence national»
  • Vladimir Poutine, qui depuis le début de la crise fixe le tempo, continue, lui, de laisser planer le suspense sur ses intentions militaires

KIEV: Mobilisation des réservistes, état d'urgence : l'Ukraine a multiplié mercredi les préparatifs face à la menace d'une invasion russe alors que Moscou évacuait son ambassade, un pas de plus vers le scénario redouté d'un conflit généralisé.

Renforçant encore la tension, l'Ukraine a annoncé en fin de journée faire face à une nouvelle cyberattaque "massive" visant des sites officiels, prélude redouté à une action militaire.

Le monde se trouve "à un moment de péril", a alerté le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à l'ouverture d'une réunion de l'Assemblée générale des Nations unies, alors plus de 150.000 soldats russes, selon Washington, sont déployés aux frontières ukrainiennes.

"L'Ukraine a besoin de garanties de sécurité, claires et concrètes, immédiatement", a de son côté déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une rencontre avec ses homologues polonais et lituanien, deux pays qui fournissent armes et équipements militaires à l'Ukraine. C'est "l'avenir de la sécurité européenne" qui se joue en Ukraine, a-t-il ajouté.

Un sommet d'urgence des dirigeants des 27 pays de l'UE sur la crise Russie-Ukraine se tiendra jeudi soir à Bruxelles.

Le président russe Vladimir Poutine a lui martelé mercredi que les intérêts russes étaient "non-négociables", même s'il a évoqué un hypothétique "dialogue direct et honnête avec les Occidentaux". 

La veille, le maître du Kremlin a de nouveau exigé que Kiev renonce à adhérer à l'Otan, et prôné une "démilitarisation" de ce pays de 44 millions d'habitants. 

Et il a reconnu aux séparatistes prorusses la souveraineté sur un territoire bien plus large que celui qu'ils contrôlent actuellement, faisant craindre une tentative de reprise par la force de zones aujourd'hui contrôlées par les forces ukrainiennes. 

S'il a reçu mercredi le soutien de Cuba, il a été désavoué par le président turc Recep Tayyip Erdogan - dont le pays a été un partenaire dans la crise syrienne mais est membre de l'Otan - qui l'a averti lors d'un entretien téléphonique qu'Ankara "ne reconnaîtra aucune mesure affectant l'intégrité territoriale de l'Ukraine". 

ERDOGAN À POUTINE: "LA TURQUIE NE RECONNAÎTRA AUCUNE MESURE AFFECTANT L'INTÉGRITÉ DE L'UKRAINE"

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a prévenu mercredi par téléphone son homologue russe Vladimir Poutine que "la Turquie ne reconnaîtra aucune mesure affectant l'intégrité territoriale de l'Ukraine", a rapporté la présidence turque.

Le chef de l'Etat turc a également annoncé qu'il entendait poursuivre l'exploration des voies diplomatiques et souligné "qu'un conflit militaire n'apportera rien à personne", selon la présidence qui n'a pas précisé la durée de la conversation entre les deux dirigeants.

"La Turquie ne reconnaîtra aucune mesure affectant la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine", a affirmé M. Erdogan qui a plaidé pour qu'"une solution soit trouvée sur la base des Accords de Minsk" de 2014 et 2015, alors que croît la menace d'une offensive russe sur la région du Donbass, dans l'est de l'Ukraine.

Le chef de l'Etat turc a réaffirmé son "attachement à la poursuite de contacts et de pourparlers diplomatiques" et assuré que "la Turquie est prête à prendre sa part pour réduire la tension".

M. Erdogan avait déjà jugé "inacceptable" mardi la reconnaissance par Moscou des républiques séparatistes pro-russes de Donetsk et Lougansk.

Pour autant, dans l'avion qui le ramenait mardi soir du Sénégal, le président a tenu à préciser qu'il n'entendait rompre avec aucun des deux protagonistes.

"Ce n'est pas possible. Nous avons des relations politiques et militaires avec la Russie. Nous avons aussi des relations politiques, militaires et économiques avec l'Ukraine" a-t-il dit aux reporters qui l'accompagnaient.

"Nous voulons que la question soit résolue sans avoir à choisir entre les deux" a-t-il insisté.

La Turquie, membre de l'Otan, est proche de Kiev auquel elle a vendu des drones militaire notamment. 

Mais elle est également très dépendante de Moscou pour ses approvisionnements en énergie et en céréales, entre autres.

Elle a également acquis un système de défense anti-missiles russe S-400.

A ce titre, M. Erdogan a proposé sa médiation pour éviter un conflit entre ces deux pays, riverains comme elle de la Mer Noire.

Etat d'urgence et réservistes 

Kiev a réagi en annonçant la mobilisation de ses réservistes âgés de 18 à 60 ans et l'instauration d'un "état d'urgence national".

Le Conseil de sécurité ukrainien a demandé au Parlement l'instauration de l'état d'urgence "dans les 48 heures", afin de pouvoir "renforcer la protection" de l'ordre public et des infrastructures stratégiques.

Vladimir Poutine, qui depuis le début de la crise fixe le tempo, continue, lui, de laisser planer le suspense sur ses intentions militaires. 

Après avoir reconnu lundi l'indépendance des "républiques" séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk, la chambre haute du Parlement russe a donné son feu vert à un déploiement de forces russes en Ukraine.  

Si ces décisions posent les bases d'une intervention d'envergure, sur le terrain, aucun mouvement de troupes significatif n'a cependant encore été signalé. 

Dans la région russe de Rostov, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière, des forces russes sont stationnées en nombre: camions militaires, lance-roquettes ou obusiers, sans signe d'activité particulière, selon des journalistes de l'AFP.   

A Kiev, ou les habitants n'ont pas renoncé à vaquer à leurs occupation, depuis mardi des hauts-parleurs font résonner toutes les heures l'hymne national ukrainien sur l'immense place Maïdan. 

Les spéculations continuent donc sur les scénarios possibles: depuis un nouveau statu quo dans les territoires séparatistes, jusqu'à une guerre totale entre Russes et Ukrainiens.

Beaucoup redoutent que la crise ne mène au plus grave conflit en Europe depuis 1945. Les hôtels de ville de Paris et Berlin se sont parés du jaune et bleu de l'Ukraine en solidarité.  

La Russie a commencé à évacuer son personnel diplomatique d'Ukraine, et le drapeau russe ne flotte plus sur son ambassade. Les Etats-Unis avaient eux déjà fermé la leur.

 

L'UKRAINE RÉCLAME DES "GARANTIES DE SÉCURITÉ" DE L'OCCIDENT ET DE MOSCOU

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé mercredi des "garanties de sécurité" pour son pays de l'Occident et de Moscou, au moment où l'Ukraine fait face à la menace d'une invasion russe.

"L'Ukraine a besoin de garanties de sécurité, claires et concrètes, immédiatement", a déclaré M. Zelensky lors d'une conférence de presse avec ses homologues polonais Andrzej Duda et lituanien Gitanas Nauseda.

"Je crois que la Russie doit être parmi les pays donnant ces garanties de sécurité claires", a ajouté M. Zelensky, rappelant qu'il avait proposé à plusieurs reprises de rencontrer Vladimir Poutine pour désamorcer la crise actuelle. 

Il a remercié ses homologues polonais et lituanien pour leur soutien et les livraisons d'armes et d'équipement militaires à Kiev.

"Nous sommes unis dans la conviction que l'avenir de la sécurité européenne se joue en ce moment même chez nous, en Ukraine", a déclaré M. Zelensky.

Premières sanctions 

La ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, a jugé mercredi "hautement probable" une invasion.

"Quand on a 140 000 militaires aux frontières de l'Ukraine mobilisés (...) tout est possible, y compris le pire", a observé le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, accusant le Kremlin de "révisionnisme".

Le président américain Joe Biden avait évoqué mardi "un début d'invasion", mais voulu croire qu'il était "encore temps d'éviter le pire".

Washington et ses alliés occidentaux ont pris de premières sanctions en réaction à la reconnaissance des séparatistes que Kiev combat depuis huit ans, un conflit qui a fait plus de 14 000 morts à ce jour.

Berlin a notamment gelé le gigantesque projet de gazoduc Nord Stream II, et M. Biden a annoncé une "première tranche" de sanctions pour empêcher Moscou de lever des fonds occidentaux pour rembourser sa dette.

La Russie a promis une riposte "forte" et "douloureuse" aux sanctions américaines.

Ces mesures restent modestes par rapport à celles annoncées en cas d'invasion et Moscou peut se targuer d'avoir accumulé près de 640 milliards de dollars dans ses réserves de change et 183 milliards dans un fonds souverain pour y faire face.

Sur le front, la reprise des combats entre armée et séparatistes ces derniers jours n'a pas cessé mercredi. Les belligérants continuent d'échanger régulièrement des tirs d'artillerie, s'en accusant mutuellement. Un soldat ukrainien a été tué, le neuvième depuis janvier.

Les séparatistes de Lougansk ont annoncé eux aussi mercredi la mort d'un combattant. Un civil a également été tué dans des bombardements pendant la nuit, selon les rebelles.

Une intervention russe pourrait se traduire par "une nouvelle crise de réfugiés" avec "jusqu'à 5 millions de personnes supplémentaires déplacées", a en outre averti mercredi l'ambassadrice américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, devant l'Assemblée générale des Nations unies.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.