WASHINGTON: Le président américain Joe Biden a dénoncé mardi "le début d'une invasion russe de l'Ukraine", annonçant des sanctions financières contre la Russie et de nouvelles livraisons d'armes "défensives" à l'Ukraine.
En annonçant que les régions ukrainiennes dont la Russie a reconnu l'indépendance dépassent les zones actuellement contrôlées par les séparatistes, le président russe Vladimir Poutine "est en train d'élaborer des justifications pour aller beaucoup plus loin", a dit M. Biden.
"Ceci est le début d'une invasion russe de l'Ukraine", a ajouté le président américain dans une adresse à la nation depuis la Maison Blanche.
M. Biden a annoncé une "première tranche" de sanctions qui doivent couper la Russie des financements occidentaux et visent les "élites russes" ainsi que des institutions financières.
"Nous mettons en place de vastes sanctions sur la dette souveraine russe. Cela signifie que nous coupons le gouvernement russe du financement occidental", a-t-il déclaré.
Si la Russie "poursuit son agression", les Etats-Unis continueront à fournir une assistance défensive à l'Ukraine, a-t-il souligné.
"J'ai autorisé le redéploiement de forces américaines déjà positionnées en Europe pour renforcer nos alliés baltes, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie", a poursuivi le chef de l'exécutif.
Un haut responsable du Pentagone a précisé qu'un bataillon d'infanterie de quelque 800 hommes actuellement stationné en Italie serait repositionné dans les pays baltes, qui accueilleront aussi 20 hélicoptères d'attaque AH-64 "Apache".
En outre, huit avions de chasse de dernière génération F-35 seront repositionnés d'Allemagne vers le flanc est de l'Otan et 12 autres Apache habituellement stationnés en Grèce seront envoyés en Pologne, a ajouté ce responsable ayant requis l'anonymat.
Les Etats-Unis disposent actuellement de quelque 90.000 hommes de troupes en Europe, a-t-il ajouté.
M. Biden a rappelé que les Etats-Unis n’abandonnaient pas l'espoir de trouver une issue diplomatique.
"Il ne fait aucun doute que la Russie est l'agresseur, nous sommes donc conscients des défis auxquels nous sommes confrontés", a-t-il dit. "Néanmoins, il est encore temps d'éviter le scénario du pire qui infligera d'énormes souffrances à des millions de personnes".
"Nous allons juger la Russie sur ses actes, pas sur ses paroles. Et quoi que la Russie fasse ensuite, nous sommes prêts à répondre avec unité, clarté et conviction. J'espère que la voie diplomatique restera ouverte", a-t-il conclu.