PARIS: Le Conseil de l'agriculture française (Caf), qui réunit les principaux acteurs du monde agricole, entend "peser" sur la présidentielle, attendant de pied ferme dans quelques jours les candidats pour le retour du Salon de l'agriculture et lors d'un "grand oral" organisé fin mars, a-t-il annoncé lundi soir.
"Nous voulons peser dans cette campagne électorale qui s'annonce", a déclaré d'emblée Christiane Lambert, présidente du Caf et du syndicat majoritaire de la FNSEA, lors d'une conférence de presse.
Elle était entourée du président des Jeunes agriculteurs Samuel Vandaele, du président des chambres d'agriculture Sébastien Windsor, du président de la Confédération nationale de la mutualité, de la coopération et du crédit agricoles (CNMCCA), Pascal Cormery, et du président de la Coopération agricole, Dominique Chargé.
"Ensemble, nous organisons le grand oral des candidats qui aura lieu le 30 mars, à l'issue du congrès de la FNSEA. Ce grand oral se passera à Besançon", a déclaré Mme Lambert.
Se refusant à ce stade à "donner des points" aux candidats et candidates entrés en campagne, Mme Lambert compte sur cet événement pour aider le monde agricole à se faire une idée: "on les invitera, ils auront un grand oral, 15 minutes de discours, 15 minutes de questions, tous à la queue leu leu", a-t-elle expliqué.
Sans détailler son bilan du quinquennat Macron, Mme Lambert a salué un virage au moment de la crise du Covid-19, qui a marqué le retour de "l'ambition de souveraineté alimentaire" pour la France, et exprimé le vœu que le prochain ou la prochaine présidente de la République poursuive la "relocalisation de la production" agricole sur le territoire.
"Nous voulons que les candidats s'inscrivent dans une dynamique positive pour l'agriculture", a poursuivi la patronne de la FNSEA.
"Moi, j'en ai assez d'entendre des candidats dire +oh les pauvres agriculteurs !+. Chaque fois qu'ils viennent couper un ruban, ils présentent leurs condoléances et ils ont des discours condescendants", a-t-elle déploré.
"La course pour la souveraineté alimentaire, elle est lancée partout, l'agriculture a des atouts, elle en a trop gâchés. Maintenant, il faut une politique réaliste pour réussir à le faire", a conclu Mme Lambert.