Les talibans veulent créer une « grande armée » pour l'Afghanistan

Latifullah Hakimi, chef de la Commission d'apurement des rangs des talibans, s'exprime lors d'une conférence de presse à Kaboul le 21 février 2022.(AFP)
Latifullah Hakimi, chef de la Commission d'apurement des rangs des talibans, s'exprime lors d'une conférence de presse à Kaboul le 21 février 2022.(AFP)
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Publié le Lundi 21 février 2022

Les talibans veulent créer une « grande armée » pour l'Afghanistan

  • Lors de leur fulgurante prise du pouvoir en août, les talibans ont aussi saisi un total de quelque 300 000 armes légères, 26 000 armes lourdes et 61,000 véhicules militaires, a dénombré M. Hakimi
  • A leur retour au pouvoir, les talibans ont décrété une amnistie générale et assuré que les militaires ou employés de l'ex-gouvernement n'étaient pas menacés

KABOUL : Les talibans veulent créer une "grande armée" pour l'Afghanistan, qui comptera dans ses rangs des officiers et des soldats ayant servi l'ancien régime, a déclaré lundi un responsable chargé de superviser la transformation de l'armée.

Latifullah Hakimi, un haut responsable du ministère de la Défense et qui dirige la Commission chargée d'identifier les abus au sein du mouvement, a également indiqué qu'ils avaient pu réparer la moitié des 81 hélicoptères et avions abandonnés et rendus inutilisables par les forces américaines et leurs alliés lors de leur retrait précipité du pays l'été dernier.

Lors de leur fulgurante prise du pouvoir en août, les talibans ont aussi saisi un total de quelque 300.000 armes légères, 26.000 armes lourdes et 61,000 véhicules militaires, a dénombré M. Hakimi.

A leur retour au pouvoir, les talibans ont décrété une amnistie générale et assuré que les militaires ou employés de l'ex-gouvernement n'étaient pas menacés.

Toutefois, la majorité des hauts responsables du gouvernement et de l'armée ont préféré quitter le pays lors des opérations d'évacuation de plus de 120.000 personnes dans les derniers jours d'août.

Et ceux qui sont restés préfèrent la discrétion, de craintes de représailles de la part des talibans.

Fin janvier, un rapport de l'ONU a accusé les talibans d'avoir tué plus d'une centaine d'anciens membres de la sphère gouvernementale et des forces de sécurité afghanes ainsi que d'Afghans ayant travaillé avec les troupes étrangères.

Latifullah Hakimi a toutefois assuré que l'amnistie était bien appliquée.

"Si l'amnistie n'avait pas été décrétée, nous aurions été témoin d'une situation dramatique", a-t-il dit.

"Les kamikazes (talibans) qui autrefois ciblaient des personnes sont aujourd'hui les mêmes qui protègent ces personnes", a-t-il assuré.

Si l'intégration d'anciens soldats dans leurs rangs n'est pas vraiment visible au quotidien, les talibans ont tenu à annoncer la nomination de deux médecins hauts gradés du service de santé de l'ex-Armée nationale -l'un général, l'autre colonel-, à des postes importants au ministère de la Défense, dans le même secteur.

"Notre travail sur la formation d'une armée se poursuit", a déclaré M. Hakimi.

"Les professionnels, y compris les pilotes et les ingénieurs, le personnel de service, de la logistique et administratif (de l'ancien régime) ont leur place dans le secteur de la sécurité", a-t-il dit.

"Nous allons former une armée en fonction des besoins du pays et des intérêts nationaux", ce sera "une grande armée", a déclaré M. Hakimi, sans toutefois en préciser les effectifs.

Il n'a pas précisé non plus comment elle serait financée, alors que les caisses du pays sont quasiment vides depuis l'arrêt soudain en août de l'aide internationale, qui finançait près de 80% du budget afghan, et le gel par les Etats-Unis de 9,5 milliards de dollars d'avoirs de la Banque centrale afghane.

Celui qui dirige la Commission chargée d'identifier les abus au sein du mouvement a enfin précisé avoir exclu près de 4.500 talibans, recrutés après août et accusés de différents crimes.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.