Israël abat un drone du Hezbollah mais n'en intercepte pas un autre

L'armée a déclaré que l'incursion avait déclenché des sirènes de raid aérien dans le nord d'Israël, que des intercepteurs du Dôme de fer avaient été déployés et que des avions de chasse patrouillaient dans le ciel. (Dossier/AFP)
L'armée a déclaré que l'incursion avait déclenché des sirènes de raid aérien dans le nord d'Israël, que des intercepteurs du Dôme de fer avaient été déployés et que des avions de chasse patrouillaient dans le ciel. (Dossier/AFP)
Short Url
Publié le Samedi 19 février 2022

Israël abat un drone du Hezbollah mais n'en intercepte pas un autre

  • L’incident intervient juste un jour après qu'Israël a abattu ce qu'il a qualifié d'un autre drone du Hezbollah
  • Ni le Liban ni le Hezbollah n'ont fait de commentaire immédiat

BEYROUTH: Des avions de combat israéliens ont effectué des raids simulés dans le sud du Liban vendredi, après que le système de défense israélien, le Dôme de fer, n’a pas réussi à intercepter et a perdu la trace d’un drone provenant de son voisin, selon les Forces de défense israéliennes (FDI), qui ont ensuite déclaré que «le drone est revenu au Liban».

Un témoin de Reuters a indiqué avoir repéré deux jets survolant la capitale libanaise Beyrouth à basse altitude.

«Il ressort clairement de l'enquête préliminaire que, plus tôt dans la journée, un drone de petite taille a été repéré à l’intérieur du Liban, se dirigeant vers le territoire israélien», avait indiqué le porte-parole des FDI, Avichay Adraee, sur Twitter.

«Des hélicoptères et des avions de combat ont été convoqués sur les lieux, en plus du lancement d’un missile d'interception du système Dôme de fer sans pouvoir l'intercepter», a-t-il ajouté. «Selon les enquêtes, il s'agissait d'un petit drone de reconnaissance du Hezbollah.»

L’incident de vendredi est survenu un jour après que Tsahal a abattu un drone qui, selon elle, a été lancé dans l’espace aérien israélien par le Hezbollah.

Le porte-parole de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul), Andrea Tenenti, a affirmé: «L'armée israélienne a informé la Finul (...) qu'elle avait abattu un drone au sud de la Ligne bleue. Nous avons alerté les Forces armées libanaises et nous suivons l'incident avec les parties concernées.»

Cet incident constitue un développement dangereux qui pourrait contribuer à une escalade des affrontements entre le Hezbollah et Israël, d'autant plus que le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s'est vanté mercredi que «la résistance avait la capacité de convertir ses missiles en missiles de précision», ajoutant: «Au Liban, depuis longtemps, nous avons commencé à fabriquer des drones.»

L’expert militaire à la retraite, le général Nizar Abdel-Kader a déclaré à Arab News: «Cette escalade dans les circonstances actuelles ne peut se traduire que par les tentatives de Nasrallah de rendre l'État (libanais) plus faible, et elle peut être liée à son discours précédent, dans lequel il a attaqué l'armée libanaise.»

«Toute escalade à la frontière libanaise sud nuit au Liban, à la mise en œuvre de la résolution 1701, à la réputation de l'armée libanaise et à son rôle dans l'établissement de la sécurité dans la zone située au sud du fleuve Litani», a-t-il ajouté.

Abdel-Kader a noté: «Nasrallah se félicitant ouvertement de la fabrication de drones et encourageant les acheteurs à passer leurs commandes porte atteinte au Liban à tous les niveaux. Tout le monde parle des élections législatives, les attend et compte sur elles. Cela vise-t-il à créer un problème de sécurité aux frontières qui mène à une escalade dangereuse en préparation du report des élections?»

Le discours de Nasrallah sur la fabrication de drones s'est heurté au silence officiel libanais, tandis que des voix anti-Hezbollah l'ont accusé d’«outrepasser les institutions de l'État libanais et de franchir toutes les lignes rouges existantes».

Le groupe Southerners for Freedom (Sudistes pour la liberté) a critiqué «la bêtise politique qui contrôle ceux qui dirigent le système politique».

Le groupe s'est adressé à Nasrallah en disant: «Vos missiles insensés et intelligents nourrissent-ils un Libanais affamé à Baalbek-Hermel, Bint Jbeil, Tyr, Hasbaya ou Marjayoun? Vos drones fournissent-ils du diesel ou du bois de chauffage à une famille en besoin de chaleur dans ce froid glacial? Vos missiles et vos drones ne profiteront à personne, ils ne feront en revanche qu’amplifier la destruction et le chaos. Si vous aviez installé une usine ou un projet de développement à Baalbek-Hermel, Brital, Bint Jbeil, Aita al-Chaab et d'autres villes, vous auriez créé des opportunités d'emploi pour les jeunes Libanais au lieu de les forcer à émigrer aux quatre coins du monde pour échapper à vos projets et aventures.»

Ce développement coïncide avec un débat interne au Liban sur démarcation de la frontière maritime sud après que le président, Michel Aoun, a annoncé la semaine dernière que «la ligne 23 est le plafond de négociation du Liban dans les pourparlers indirects avec la partie israélienne sous médiation américaine».

Cela a également été souligné par le ministre des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib qui se dit «convaincu que la ligne 23 est ce qui sert au mieux les intérêts du Liban».

La délégation de négociation libanaise avait proposé la ligne 29 comme base de négociation, ce qui donnerait au Liban une superficie supplémentaire estimée à 2 290 km2 dans la zone contestée et à 1 430 km2 à partir de la ligne 23.

Cependant, la ligne 23 ne donne au Liban, selon le chef de la délégation, le général Bassam Yassine, que 860 km2.

Yassine avait récemment critiqué le fait de «faire des concessions gratuites dans les négociations et d’obtenir ce qu’Israël veut, alors que nous ne gagnons rien».

Amos Hochstein, l'envoyé américain pour les affaires énergétiques, qui assure la médiation des négociations indirectes, s'était rendu au Liban et en Israël, pour tenter de trouver un terrain d'entente pour reprendre les négociations. Selon lui, des progrès sont en cours.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis annoncent réduire de moitié leurs effectifs militaires en Syrie

Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
Short Url
  • Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.
  • La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

WASHINGTON : Les États-Unis ont annoncé vendredi qu'ils allaient réduire de moitié leur présence militaire en Syrie, estimant avoir lutté avec « succès » contre le groupe État islamique (EI), même si des groupes djihadistes demeurent actifs dans un pays encore fragile.

Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.

Les États-Unis sont présents sur le sol syrien depuis des années, notamment dans le cadre de la coalition internationale contre l'EI.

La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

« Cette consolidation démontre les progrès considérables réalisés pour réduire l'attrait et les capacités opérationnelles du groupe Etat islamique, tant dans la région que dans le monde », a-t-il dit, évoquant plus globalement « le succès des États-Unis contre l'EI ».

Arrivé au pouvoir à Washington le 20 janvier, Donald Trump est depuis longtemps sceptique sur la présence militaire en Syrie. Et la chute fin décembre de Bachar al-Assad, remplacé à la tête du pays par une coalition menée par des islamistes, n'a pas changé la donne.

La prise de contrôle de pans entiers de la Syrie et de l'Irak par l'EI à partir de 2014 a déclenché l'intervention d'une coalition internationale menée par les États-Unis, dont l'objectif principal était de soutenir les unités de l'armée irakienne et les Kurdes qui combattaient l'EI au sol par les airs.

Mais Washington a alors aussi déployé des milliers de ses soldats pour soutenir ces troupes locales et mener ses propres opérations militaires.
« L'armée américaine va rester prête à mener des frappes contre ce qu'il reste de l'EI en Syrie », a déclaré vendredi le porte-parole du Pentagone, qui dit maintenir « des capacités importantes dans la région ».

Les États-Unis disposent actuellement d'environ 2 500 soldats en Irak, un chiffre appelé à diminuer.

La sécurité en Syrie reste précaire depuis la chute de Bachar al-Assad, après près de 14 ans d'une guerre déclenchée par la répression violente de manifestations antigouvernementales en 2011.

À la tête de forces de sécurité dominées par d'anciens rebelles islamistes, les autorités syriennes de transition ont la lourde tâche de maintenir la sécurité dans un pays multiethnique et multiconfessionnel où de nombreux groupes armés, parmi lesquels des djihadistes, sont encore présents.
 


L'Arabie saoudite et la France renforcent leur partenariat stratégique dans le domaine de la santé

Le ministre saoudien de la santé, Fahd ben Abdulrahman Al-Jalajel, a rencontré vendredi à Paris des responsables français de la santé afin de réaffirmer et d'approfondir la coopération entre les deux pays dans le domaine de la santé. (SPA)
Le ministre saoudien de la santé, Fahd ben Abdulrahman Al-Jalajel, a rencontré vendredi à Paris des responsables français de la santé afin de réaffirmer et d'approfondir la coopération entre les deux pays dans le domaine de la santé. (SPA)
Short Url
  • Fahd ben Abdulrahmane Al-Jalajel en visite en France

PARIS : Le ministre saoudien de la Santé, Fahd ben Abdulrahmane Al-Jalajel, a rencontré vendredi à Paris des responsables français dans le domaine de la santé pour réaffirmer et approfondir la coopération entre les deux pays dans ce secteur, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Les entretiens entre M. Al-Jalajel, Catherine Vautrin et Yannick Nodder ont porté sur la construction d'un partenariat stratégique mettant l'accent sur la politique de santé publique, le développement des systèmes de santé, la prévention des maladies et la réponse aux situations d'urgence, selon l’agence.

Les deux parties ont fait l'éloge des réformes ambitieuses du secteur de la santé de l'Arabie saoudite dans le cadre de Vision 2030, notamment en matière de santé numérique, de biotechnologie et d'innovation.

Les ministres se sont félicités de la quasi-finalisation d'un accord majeur visant à formaliser la collaboration en matière de soins de santé et ont assisté à la signature de plusieurs protocoles d'accord entre l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris et l'Autorité saoudienne du Croissant-Rouge.

Ces accords visent à stimuler la recherche scientifique, l'innovation et les services d'urgence préhospitaliers.

Ils se sont également engagés à renforcer la coopération sur les questions de santé mondiale, notamment la résistance aux antimicrobiens, et ont souligné l'importance de collaborer avec des institutions internationales telles que l'Académie de l'Organisation mondiale de la santé et le Centre international de recherche sur le cancer.

Au cours de sa visite, M. Al-Jalajel a également rencontré des responsables français de haut niveau, notamment Clara Chappaz, ministre de l'Intelligence artificielle et du Numérique, et Laurent Saint-Martin, ministre du Commerce extérieur et de la diaspora française.

Il a également assisté au forum du Conseil d'affaires franco-saoudien, au cours duquel des accords stratégiques ont été signés dans les domaines de la santé numérique, de l'oncologie, de la médecine d'urgence et de la biotechnologie, à l'appui des objectifs de la Vision 2030.

Les deux pays se sont engagés à maintenir un dialogue régulier et à activer des canaux d'action conjoints pour assurer la mise en œuvre efficace de leur partenariat en matière de santé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Tunisie: entre 13 et 66 ans de prison pour des opposants jugés pour "complot"

Dalila Ben Mbarek (C), avocate et membre du comité de défense des détenus accusés de « complot contre la sécurité de l'État », brandit le signe de la victoire devant le palais de justice de Tunis. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Dalila Ben Mbarek (C), avocate et membre du comité de défense des détenus accusés de « complot contre la sécurité de l'État », brandit le signe de la victoire devant le palais de justice de Tunis. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Vendredi soir, lors de la troisième et dernière audience, plusieurs avocats de la défense ont dénoncé une « mascarade » quand le juge a mis sa décision en délibéré sans réquisitoire ni plaidoiries. 
  • Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, par lequel il s'est octroyé les pleins pouvoirs, défenseurs des droits et opposants dénoncent une régression des libertés en Tunisie, pays qui avait lancé le Printemps arabe en 2011.

TUNIS, TINISIE : Le tribunal de première instance de Tunis a prononcé des peines de prison allant de 13 à 66 ans à l'issue d'un procès pour « complot » contre le président Kais Saied. Les prévenus ont été jugés coupables de « complot contre la sûreté de l'État » et d' « adhésion à un groupe terroriste ».

Parmi les condamnés, des personnalités de l'opposition, des avocats et des hommes d'affaires. Certains étaient déjà emprisonnés, d'autres en liberté ou en exil.

Vendredi soir, lors de la troisième et dernière audience, plusieurs avocats de la défense ont dénoncé une « mascarade » quand le juge a mis sa décision en délibéré sans réquisitoire ni plaidoiries. 

Contrairement aux deux précédentes, l'audience, à laquelle les journalistes internationaux et les diplomates étrangers n'étaient pas conviés, a été particulièrement houleuse et surveillée par la police. Plusieurs accusés étaient accusés de contacts suspects avec certaines ambassades.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, par lequel il s'est octroyé les pleins pouvoirs, défenseurs des droits et opposants dénoncent une régression des libertés en Tunisie, pays qui avait lancé le Printemps arabe en 2011.

À partir du printemps 2023, des dizaines de responsables politiques, avocats, militants des droits, notamment des migrants, et chroniqueurs connus ont été arrêtés en vertu d'un décret réprimant la diffusion de fausses nouvelles, contesté comme prêtant à une interprétation trop large.

Le procès dit « du complot » a commencé le 4 mars. Les accusés sont en détention et doivent s'exprimer en visioconférence. Leurs avocats ont exigé leur présence au tribunal, sans succès. Au moins six d'entre eux ont observé une grève de la faim pour faire valoir ce « droit élémentaire ».

La défense a critiqué le dossier, tandis que l'ONG Human Rights Watch a affirmé que le procès se tenait dans « un contexte répressif ».

En février, le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme avait dénoncé la « persécution des opposants » en Tunisie.

Le gouvernement a répondu en exprimant sa « profonde stupéfaction ».