«Inquiète» pour ses parrainages, Marine Le Pen encaisse un nouveau coup dur

Déjà "inquiète" pour ses parrainages d'élus à la présidentielle, la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen affronte de vives dissensions internes dans son parti. (AFP)
Déjà "inquiète" pour ses parrainages d'élus à la présidentielle, la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen affronte de vives dissensions internes dans son parti. (AFP)
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Publié le Mercredi 16 février 2022

«Inquiète» pour ses parrainages, Marine Le Pen encaisse un nouveau coup dur

  • L'eurodéputé et membre dirigeant du RN Nicolas Bay envisage de rejoindre Eric Zemmour, il a été suspendu de toutes ses fonctions dont celle de porte-parole
  • Le Pen fait face à une série de défections vers son rival d'extrême droite, dénonçant une «campagne de sabotage» interne au parti

PARIS: Déjà "inquiète" pour ses parrainages d'élus à la présidentielle, la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen affronte de vives dissensions internes dans son parti, l'obligeant à suspendre un haut responsable du parti pour avoir donné des informations confidentielles à son rival Eric Zemmour.


L'eurodéputé et membre dirigeant du RN Nicolas Bay, qui envisage de rejoindre Eric Zemmour, a été suspendu de toutes ses fonctions dont son porte-parolat, a annoncé la direction du parti qui l'accuse d'avoir transmis "depuis des mois des éléments stratégiques et confidentiels à notre concurrent direct Eric Zemmour".


La candidate du RN fait face depuis des semaines à une série de défections vers son rival d'extrême droite, dénonçant une "campagne de sabotage" interne au parti et parlant de "haute trahison" et de "limaces poisseuses".


Ce n'est pas le seul souci de Marine Le Pen qui reste cependant créditée de 17% dans les sondages d'intentions de vote, en deuxième position derrière Emmanuel Macron (25%) mais devant la candidate des Républicains Valérie Pécresse et Eric Zemmour.


A 54 jours du premier tour, la recherche des 500 parrainages d'élus, nécessaires pour pouvoir se présenter, s'est en effet transformée en véritable course d'obstacles pour plusieurs candidats, dont Mme Le Pen.


Marine Le Pen en a récolté 274 selon la liste actualisée publiée mardi par le Conseil Constitutionnel, se disant "très inquiète pour l'obtention" de ses parrainages, et affirmant qu'elle serait "probablement amenée à faire un appel directement aux maires".  Elle s'en est pris à l'"aide" apportée, selon elle, par les Républicains de Valérie Pécresse à Eric Zemmour.


L'ancien polémiste en a lui seulement 250 mais son entourage assurait mardi avoir "enregistré plus de 500 promesses". "Il faut que les maires comprennent bien que cette campagne a besoin d'un débat démocratique et loyal", a insisté son porte-parole Guillaume Peltier sur France 2.

Taubira à la peine

Les candidats de gauche, l'écologiste Yannick Jadot et le communiste Fabien Roussel, se sont eux rapprochés mardi de ce seuil des 500 parrainages d'élus.


MM. Jadot et Roussel ont recueilli respectivement 450 et 492 parrainages, selon cette liste, qui voit la candidate de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud se qualifier pour la troisième fois à la présidentielle avec 509 signatures d'élus.


Les candidats doivent impérativement obtenir 500 parrainages d'élus d'ici le 4 mars pour pouvoir participer au scrutin du 10 avril.


Parmi ceux déjà qualifiés, Emmanuel Macron, qui temporise sur l'annonce de sa candidature et comptait mardi 1 260 signatures validées, sa rivale de droite Valérie Pécresse (1 824) et la socialiste Anne Hidalgo (1 007).


Quant à Christiane Taubira, elle est sérieusement à la traîne avec 73 parrainages seulement.


L'ex-ministre de la Justice a accusé le parti socialiste d'avoir "sifflé" la fin de l'aide du Parti radical de gauche (PRG) à sa campagne. Elle a affirmé mardi soir sur LCI qu'elle allait "continuer", invoquant sa victoire fin janvier à la Primaire populaire, mais le retrait du PRG pourrait être le coup de grâce pour une candidate qui stagne à 5% ou moins dans les intentions de vote et qui n'a pas réussi à réunir la gauche comme elle le souhaitait.


Ses partisans réunis dans le collectif "Taubira pour 2022" sont "révoltés" et appellent à un rassemblement mercredi à 19h30 devant le Conseil constitutionnel. 


"Je n'ai pas fait le deuil de cette élection", a-t-elle affirmé mardi. Lundi soir, un proche de la candidate était moins optimiste, admettant ne pas être sûr qu'elle serait "sur la ligne de départ le 4 mars".

Zemmour appelle Trump 
Entretemps, Éric Zemmour qui selon un sondage Harris Interactive paru mardi dépasse Valérie Pécresse d'un demi-point à 14,5 %, a voulu se donner une dimension internationale, en faisant savoir mardi qu'il avait échangé la veille par téléphone avec l'ancien président américain Donald Trump qui lui a conseillé d'être "sincère".


Eric Zemmour a estimé qu'il était "intéressant" d'échanger sur "les destins respectifs de la France et des États-Unis pris", selon lui, "dans la tourmente d'une même guerre de civilisations".


La candidate de droite Valérie Pécresse, critiquée pour avoir évoqué dimanche la théorie complotiste du "grand remplacement" défendue par Eric Zemmour, a dénoncé mardi une "polémique montée" par ses adversaires sur ce qu'elle a qualifié de "théorie de la haine et de la peur" qu'elle "combat".


La déclaration de candidature d'Emmanuel Macron, confronté à deux crises internationales avec l'Ukraine et le Mali, se fait elle toujours attendre.


Selon une source gouvernementale, il sera "compliqué" pour le chef de l'Etat d'être au Salon de l'agriculture, qui commence le samedi 26 février, "en n'étant pas encore candidat". "Mais il n'est pas impossible qu'il se déclare au salon", ajoute cette source, assurant que "tout est prêt pour les 15 premiers jours de la campagne, les déplacements et les mesures".


D'ici là, le Premier ministre Jean Castex a annoncé le lancement le 25 février d'une "grande campagne", incitant les citoyens à s'inscrire sur les listes électorales et à voter.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.


Macron attendu à La Réunion sur le chikungunya et les dégâts du cyclone Garance

 Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance. (AFP)
 Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance. (AFP)
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  • A Mayotte, il a annoncé lundi une enveloppe de plus de trois milliards d'euros sur six ans pour financer le plan de "refondation" du département le plus pauvre de France, meurtri par le cyclone Chido en décembre
  • Autre défi pour La Réunion, le passage du cyclone Garance, le 28 février, a généré près de 250 millions d'euros de dégâts, dont 150 pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans

SAINT-DENIS DE LA REUNION: Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance.

Le chef de l'Etat, arrivé lundi soir sur l'île en provenance du département voisin de Mayotte, va aussi réaffirmer le "rôle stratégique de La Réunion dans la zone indo-pacifique", où la France aspire à se poser en puissance régionale au côté des Etats-Unis, de la Chine ou l'Inde.

Le président poursuit ainsi une tournée de cinq jours dans le sud-ouest de l'océan Indien qui le mènera aussi à Madagascar mercredi et l'île Maurice vendredi.

A Mayotte, il a annoncé lundi une enveloppe de plus de trois milliards d'euros sur six ans pour financer le plan de "refondation" du département le plus pauvre de France, meurtri par le cyclone Chido en décembre.

La Réunion est secoué par une épidémie de chikungunya, une maladie infectieuse transmise par le moustique tigre, qui a fait six morts depuis le début de l'année et touché potentiellement 100.000 personnes, soit un habitant sur neuf.

Emmanuel Macron sera informé des derniers développements de l'épidémie, qui a atteint son pic ces derniers jours, lors d'un échange avec l'Agence régionale de la santé.

Engorgements 

Les difficultés sur ce front restent palpables. Le directeur général du centre hospitalier de La Réunion, Lionel Calenge, a demandé l'envoi de renforts médicaux face au risque de saturation des centres de santé.

"Tous les jours depuis plusieurs semaines, on accueille entre 30 et 40 patients atteints de +chik+ sur nos deux services d'urgence", ce qui génère "vraiment une grosse tension sur nos capacités", a-t-il alerté dimanche.

Début avril, le CHU avait déclenché le plan blanc, dispositif qui permet de déprogrammer certaines opérations ou de rappeler des personnels en congés dans les hôpitaux.

Une campagne de vaccination a aussi été lancée le 7 avril. Les 40.000 premières doses du vaccin Ixchiq, le premier ayant obtenu une autorisation de mise sur le marché en Europe, sont destinées aux personnes de 65 ans et plus présentant des comorbidités. Elles peuvent se faire vacciner gratuitement.

Autre défi pour La Réunion, le passage du cyclone Garance, le 28 février, a généré près de 250 millions d'euros de dégâts, dont 150 pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans.

Déjà frappées par une sécheresse sévère, toutes les filières agricoles de l'île - la canne à sucre représentant 53% de la surface agricole - ont lourdement été impactées par les vents et les pluies de Garance, qui a fait cinq morts.

"Echelle régionale" 

A la même époque, l'an passé, le cyclone Bilal avait déjà mis à terre les productions de l'île, deux cyclones en deux ans qui témoignent de l'augmentation et de l'intensification de ces phénomènes météorologiques.

Le chef de l'Etat rencontrera dans la matinée des exploitants agricoles alors que l'île est autosuffisante aux trois-quarts.

La souveraineté alimentaire sera au coeur du cinquième sommet de la Commission de l'océan Indien jeudi à Madagascar.

La Réunion y est représentée au côté de Madagascar, Maurice, des Comores et des Seychelles mais pas Mayotte, les Comores s'opposant à l'intégration de l'archipel dans l'organisation en raison d'un contentieux colonial.

"Le président veut à travers cette visite illustrer le fait que l’échelle régionale c’est le moyen de mieux survivre, de mieux se préparer à affronter ces éléments climatiques", résume l'Elysée.

"Cet espace régional doit s’organiser avec l'ensemble de ses territoires et il y a un avenir commun à bâtir", assure la présidence française.

Emmanuel Macron fera aussi le point sur l'état de l'économie réunionnaise.

 


Macron présidera lundi un Conseil des ministres sur la « refondation » de l'archipel depuis Mayotte

(Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron présentera un projet de loi programme très attendu sur la « refondation » de l'archipel, quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, a annoncé dimanche l'Élysée.
  • Ce texte, qui comprend un volet important de lutte contre l'immigration clandestine depuis les Comores, y sera présenté en vue d'une adoption par le Parlement d'ici l'été, a-t-on précisé.

PARIS : Emmanuel Macron présidera lundi un Conseil des ministres en visioconférence depuis Mayotte afin de présenter un projet de loi programme très attendu sur la « refondation » de l'archipel, quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, a annoncé dimanche l'Élysée.

Ce texte, qui comprend un volet important de lutte contre l'immigration clandestine depuis les Comores, y sera présenté en vue d'une adoption par le Parlement d'ici l'été, a-t-on précisé.

Une loi d'urgence, destinée à faciliter la reconstruction de Mayotte via des assouplissements des règles d'urbanisme et de commande publique, a déjà été adoptée en février.

La loi de refondation, beaucoup plus large, comprend des « mesures plus structurelles permettant le développement économique et social du territoire sur de nouvelles bases », selon le ministre des Outre-mer Manuel Valls.

Mayotte, le département le plus pauvre de France, est confronté à plusieurs défis majeurs : une forte pression migratoire, un habitat précaire avec de nombreux toits de tôle et bidonvilles, ainsi que des difficultés économiques et sociales.

Ce texte, attendu depuis plusieurs années par les élus mahorais, prévoit notamment un durcissement des conditions d'obtention du titre de séjour dans l'archipel, une aide au retour volontaire et la facilitation des évacuations d'habitats insalubres et illégaux.