SAN FRANCISCO: Rapidité, vision sur le long-terme et respect doivent guider les employés de Meta ou "metamates" (les "copains de Meta"), a indiqué mardi Mark Zuckerberg, le fondateur et patron du géant des réseaux sociaux, dont la réputation a été ternie par de nombreux scandales.
Sur son profil Facebook, il a listé des nouvelles valeurs censées incarner la transformation lancée avec le nouveau nom adopté à l'automne, Meta.
"Nous avons rédigé les valeurs de l'entreprise en 2007. Elles se sont révélées très durables, mais beaucoup de choses ont changé", a-t-il souligné. "Nous avons maintenant une communauté globale et un impact très étendu. Et nous sommes maintenant une société du métavers, nous construisons le futur des connexions sociales".
Confidentialité des données: Meta engage 90 millions de dollars pour mettre fin à des poursuites
Meta, la maison mère de Facebook, a accepté de payer 90 millions de dollars pour mettre fin à des poursuites dans une énième action de groupe pour non-respect de la vie privée des utilisateurs.
"Trouver une résolution à ce dossier, vieux de plus de dix ans, est dans le meilleur intérêt de notre communauté et de nos actionnaires. Nous sommes contents de le clore", a déclaré mardi Drew Pusateri, un porte-parole de Meta contacté par l'AFP.
Le géant des réseaux sociaux était accusé d'avoir suivi à la trace des utilisateurs dans leur navigation sur internet, même après leur déconnexion de la plateforme, pour récolter des données à des fins de ciblage publicitaire.
L'accord soumis lundi pour approbation dans une cour californienne prévoit que les 90 millions soient versés aux plaignants qui prouveront qu'ils ont été affectés par ce pistage.
Et Meta s'engage à isoler et détruire toutes les informations personnelles concernées, récoltées en 2010 et 2011.
Selon la plainte, Facebook utilisait des "cookies" (morceaux de code informatique), installés dans les navigateurs par Facebook, pour enregistrer des visites sur d'autres sites web.
Par exemple, le réseau social savait qu'un utilisateur, même non connecté, affichait d'autres sites quand ceux-ci comportaient des boutons "Like" ("j'aime") - contenant du code de la plateforme au pouce en l'air, donc.
Ce problème a été réglé de longue date et n'est plus d'actualité aujourd'hui, assure Meta.
Le groupe américain, comme son voisin et concurrent Google, est accusé de nombreux maux par les régulateurs américains, européens et d'autres pays. Leur recours aux cookies, notamment, est jugé de plus en plus problématique au regard du respect de la confidentialité des personnes en ligne.
Les deux géants mondiaux de la publicité numérique assurent travailler à des technologies alternatives pour répondre à ces inquiétudes mais aussi satisfaire les besoins de leurs clients, les annonceurs, en termes de ciblage publicitaire ultra fin et à grande échelle.
Il y a un an, Facebook avait accepté de débourser 650 millions de dollars pour mettre fin à un litige sur la protection de la vie privée qui l'opposait à 1,6 million d'utilisateurs.
Le métavers désigne un potentiel futur d'internet, une sorte d'univers parallèle accessible notamment via des équipements de réalités augmentée et virtuelle.
Le dirigeant avait annoncé ce changement alors que Facebook traversait l'une des pires crises de son histoire, quand une lanceuse d'alerte a accusé son ex-entreprise de "faire passer les profits avant la sécurité" de ses utilisateurs.
Après divers scandales liés au non-respect de la confidentialité des données, et alors que les autorités enquêtent sur de possibles infractions au droit de la concurrence, ce nouveau nom a été interprété comme une tentative de faire diversion vis-à-vis des problèmes de Facebook et Instagram.
"Agir vite", "Se concentrer sur l'impact sur le long-terme", "Construire des choses géniales", "Vivre dans le futur", "Etre direct et respecter ses collègues" sont désormais les principes des "metamates", au lieu de "Soyez audacieux" et "Concentrez-vous sur l'impact".
Jusqu'à présent, le groupe américain s'était attiré les foudres de nombreux élus, associations et autorités, tout en réalisant des performances économiques qui ravissaient Wall Street. Mais il a récemment déçu les investisseurs avec un bénéfice net en baisse au quatrième trimestre 2021 et un nombre d'utilisateurs qui stagne.
En réaction, Mark Zuckerberg a souligné que la construction du métavers, coûteuse, allait prendre du temps. "Bien que la direction soit claire, notre chemin n'est pas encore parfaitement défini", avait-il déclaré aux analystes lors d'une conférence téléphonique le 2 février.
Meta a en outre annoncé mardi que le "news feed" de Facebook ("fil d'actualités") devenait le "feed".
La plateforme, qui se voit régulièrement reprocher de propager la désinformation, essaie depuis la dernière élection présidentielle américaine de s'éloigner des contenus politiques pour se concentrer sur les échanges entre proches et communautés d'intérêt.