LONDRES: Le ministre de la Défense britannique, Ben Wallace, a jugé qu'il y avait un "parfum de Munich dans l'air" à propos de l'Ukraine, en référence à l'accord de 1938 avec l'Allemagne nazie qui n'a pu empêcher la Seconde Guerre mondiale.
Ben Wallace a par ailleurs annoncé sur Twitter qu'il annulait un long week-end familial à l'étranger "parce que nous sommes préoccupés par l'aggravation de la situation en Ukraine".
En août dernier, l'ancien ministre des Affaires étrangères britannique Dominic Raab avait été très critiqué pour être resté en vacances en Crète alors que Kaboul tombait aux mains des talibans. Il avait été écarté de la diplomatie peu après.
La Russie peut "lancer une offensive à tout moment", avec environ 130.000 de ses soldats positionnés le long de la frontière ukrainienne, a estimé M. Wallace, qui s'est rendu vendredi à Moscou pour plaider pour une désescalade, dans un entretien au Sunday Times.
"Il se peut qu'il (Poutine) rappelle simplement ses chars et que nous rentrions tous chez nous, mais il y a un parfum de Munich dans l'air venant de certains Occidentaux", a-t-il ajouté.
L'accord de Munich permettant l'annexion allemande des Sudètes, un territoire situé à l'est de l'Allemagne, dans l'ancienne Tchécoslovaquie, est resté dans l'Histoire comme un symbole de la capitulation diplomatique des démocraties européennes face à l'Allemagne nazie, l'année d'avant le déclenchement de la guerre.
Le ministre britannique chargé de l'Irlande du Nord, Brandon Lewis, a expliqué que son collègue Ben Wallace faisait ainsi "la comparaison entre les tentatives diplomatiques à l'approche de la Seconde Guerre mondiale et la tentative diplomatique que nous faisons tous maintenant" autour de l'Ukraine.
Avant la seconde guerre mondiale, "il y avait beaucoup d'efforts diplomatique, les gens pensaient qu'il y avait des progrès mais ça n'a pas été le cas", a expliqué M. Lewis sur SkyNews dimanche.
Le Royaume-Uni espère une "issue diplomatique" mais "quelque chose de beaucoup plus tragique pourrait se produire", s'est-il inquiété.
Moscou, qui a déjà annexé la Crimée en 2014, nie toute velléité agressive envers l'Ukraine, mais conditionne la désescalade à une série d'exigences, notamment l'assurance que Kiev n'intégrera jamais l'Otan. Une condition que les Occidentaux jugent inacceptable.
Plusieurs séries de pourparlers ces derniers jours n'ont pas permis de progresser vers une résolution de la crise, que les Occidentaux décrivent comme l'une des plus dangereuses depuis la fin de la Guerre froide il y a trois décennies.