Les tensions en Ukraine s'intensifient alors que les États-Unis et la Russie retirent des diplomates

Des militaires ukrainiens effectuant une marche jour-nuit-jour de 200 kilomètres dans le cadre d'un entraînement au combat dans la région de Chernihiv, le 12 février 2022. (Fichier/AFP)
Des militaires ukrainiens effectuant une marche jour-nuit-jour de 200 kilomètres dans le cadre d'un entraînement au combat dans la région de Chernihiv, le 12 février 2022. (Fichier/AFP)
Des militaires ukrainiens effectuant une marche jour-nuit-jour de 200 kilomètres dans le cadre d'un entraînement au combat dans la région de Chernihiv, le 12 février 2022. (Fichier/AFP)
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Publié le Dimanche 13 février 2022

Les tensions en Ukraine s'intensifient alors que les États-Unis et la Russie retirent des diplomates

  • Les responsables des agences de renseignement occidentales mettent en garde contre une invasion de plus en plus imminente de l'Ukraine par la Russie
  • Lavrov accuse les États-Unis de « propagande » au sujet d’une agression russe

KIEV: Alors que les tensions en Ukraine s'intensifient face à une éventuelle invasion russe, Moscou et les États-Unis ont annoncé samedi qu'ils avaient ordonné à une partie du personnel de leur ambassade de quitter Kiev.

« Craignant d'éventuelles provocations de la part du régime de Kiev ou d'autres pays, nous avons en effet décidé d'optimiser les effectifs des missions russes en Ukraine », a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova dans un communiqué, répondant à une question des médias sur ce sujet.

Outre certains membres du personnel de l'ambassade, des sources ont affirmé que Washington retirait également d'Ukraine son personnel de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Cette annonce est intervenue alors que les responsables américains déclaraient que le Département d'État prévoyait d'annoncer samedi matin que tout le personnel américain de l'ambassade de Kiev sera appelé à quitter le pays en  prévision d’une invasion russe.

Le Département d'État avait auparavant ordonné aux familles des membres du personnel de l'ambassade américaine à Kiev de partir. Mais il avait laissé à la discrétion du personnel non essentiel la possibilité de décider ou non de partir. Cette nouvelle décision intervient alors que Washington intensifie ses avertissements concernant une éventuelle invasion de l'Ukraine par la Russie.

Les responsables, qui se sont exprimés sous couvert d'anonymat parce qu'ils n'étaient pas autorisés à parler publiquement de la question, ont affirmé qu'un nombre limité de diplomates américains pourraient être transférés dans l'extrême ouest de l'Ukraine, près de la frontière avec la Pologne, alliée de l'OTAN, afin que les États-Unis puissent conserver une présence diplomatique dans le pays.

« Campagne de propagande »

Au cours d'un appel téléphonique avec le Secrétaire d'État américain Antony Blinken, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a accusé Washington de mener une « campagne de propagande » sur une éventuelle agression russe, a annoncé samedi le ministère russe des Affaires étrangères.

La Russie a rassemblé des forces militaires près de l'Ukraine, alimentant les craintes d'une invasion. Moscou nie de tels plans.

Commentant l'appel téléphonique de samedi avec Blinken, Lavrov a également déclaré que Washington et Bruxelles avaient ignoré les principales exigences de sécurité russes.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré samedi que les avertissements concernant une imminente attaque russe contre son pays alimentaient la « panique » et a exigé des preuves solides d'une invasion planifiée.

« Toutes ces informations ne font que provoquer la panique et ne nous aident pas », a indiqué le dirigeant ukrainien aux journalistes, ajoutant que « si quelqu'un a des informations supplémentaires sur une probabilité d'invasion à 100%, qu’il nous les donne. »

Par ailleurs, deux sources diplomatiques ont déclaré à Reuters que les États-Unis retiraient leur personnel de l'OSCE en Ukraine avec effet immédiat.

L'OSCE n'a pas répondu à une demande de commentaire.

L'organisation mène actuellement des opérations en Ukraine, notamment une mission d'observation civile dans les républiques séparatistes autoproclamées soutenues par la Russie dans l'est du pays, où une guerre qui a éclaté en 2014 a provoqué la mort de plus de 14 000 personnes.

L'une des sources, qui s'est exprimée sous couvert d'anonymat, a affirmé qu'elle s'attendait à ce que d'autres pays prennent bientôt des décisions d'évacuation similaires.

Les deux sources ont déclaré à Reuters que la Grande-Bretagne avait décidé de déplacer ses membres de l'OSCE des régions ukrainiennes tenues par les rebelles vers la zone contrôlée par le gouvernement.

La crise entre la Russie et l'Ukraine s'intensifie, mais l'Allemagne met tout en œuvre pour trouver une solution diplomatique, a déclaré samedi la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock.

« Nous devons être préparés à tous les scénarios », a précisé Baerbock lors d'une conférence de presse au Caire.

Troupes de combat en Pologne

Le Pentagone a annoncé vendredi qu'il envoyait 3 000 soldats supplémentaires en Pologne pour rejoindre les 1 700 qui se trouvent déjà sur place, comme preuve de l'engagement américain envers les alliés de l'OTAN inquiets à l'idée que la Russie envahisse l'Ukraine.

Les soldats supplémentaires quitteront leur poste à Fort Bragg, en Caroline du Nord, au cours des deux prochains jours et devraient être en Pologne au début de la semaine prochaine, selon un responsable de la défense, qui a fourni les informations conformément aux règles de base établies par le Pentagone. Ce sont les éléments restants d'une brigade d'infanterie de la 82e division aéroportée (82nd Airborne Division).

Leur mission consistera en entraînement et force de dissuasion, sans engager de combats en Ukraine.

Cette annonce est intervenue peu de temps après que Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président Joe Biden, a émis un avertissement public à tous les citoyens américains en Ukraine afin qu'ils quittent le pays dès que possible. Sullivan a déclaré que le président russe Vladimir Poutine pourrait donner l'ordre de lancer une invasion de l'Ukraine d'un jour à l'autre.

En sus des troupes américaines déployées en Pologne, environ 1 000 soldats américains basés en Allemagne se déplacent vers la Roumanie dans une mission similaire de tranquillisation auprès d'un allié de l'OTAN. En outre, 300 soldats d'une unité du quartier général du 18e Airborne Corps sont arrivés en Allemagne, sous le commandement du lieutenant-général Michael E. Kurilla.

Les troupes américaines doivent s'entraîner avec les forces du pays hôte, mais ne doivent entrer en Ukraine sous aucun prétexte.

Les États-Unis ont déjà environ 80 000 soldats présents à travers l'Europe dans des bases permanentes et en déploiements rotatifs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Canada: le suspect de l'attaque à la voiture-bélier qui a fait 11 morts inculpé

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
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  • L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police
  • "Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues

VANCOUVER: Le suspect d'une attaque à la voiture-bélier qui a tué 11 personnes et fait des dizaines de blessés lors d'un festival de la communauté philippine de Vancouver a été inculpé de meurtre, a annoncé dimanche la police.

"Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues.

L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police.

Aucun motif n'a été confirmé pour cette attaque survenue samedi soir dans la ville de Vancouver, dans l'ouest du pays, en pleine campagne électorale alors que les Canadiens sont appelés aux urnes lundi pour des élections législatives. La police a exclu cependant la piste terroriste.

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC.

"La nuit dernière, des familles ont perdu une sœur, un frère, une mère, un père, un fils ou une fille", a-t-il déclaré. "Ces familles vivent le cauchemar de toutes les familles.

Le suspect a "un lourd passé d'interactions, avec la police et des soignants, liées à la santé mentale", a déclaré Steve Rai, un haut responsable de la police de Vancouver, lors d'une conférence de presse dimanche.

"Même si je ne peux pas m'exprimer à ce stade sur un possible mobile, je peux désormais dire, confiant, que les éléments de ce dossier ne nous mènent pas à penser qu'il s'agit d'un acte terroriste", a-t-il ajouté.

"Il y a désormais 11 décès confirmés, et nous pensons que des dizaines d'autres sont blessés, dont certains gravement", a poursuivi Steve Rai, prévenant que le nombre de morts pourrait augmenter.

"Il s'agit du jour le plus sombre de l'histoire de Vancouver", a-t-il estimé.

Des corps "écrasés" 

Peu après 20H00 locales samedi (03h00 GMT dimanche) selon la police, "un homme au volant d'un SUV Audi noir" a foncé à travers la foule dans le quartier Sunset on Fraser de la ville de la côte pacifique où des membres de la communauté philippine s'étaient rassemblés pour célébrer la journée Lapu-Lapu, qui commémore une victoire du XVIe siècle contre les explorateurs européens.

Abigail Andiso a raconté au Vancouver Sun qu'elle a entendu de grands bruits, puis des hurlements: "Il y avait des corps. Ils ont été écrasés. Certains étaient déjà morts sur place".

Des images partagées sur les réseaux sociaux et vérifiées par l'AFP montrent un véhicule, un SUV noir dont l'avant est très endommagé, arrêté dans une rue jonchée de débris avec des camions de restauration rapide tout autour.

Sheila Nocasa était sur place peu avant l'incident. Elle a dit à l'AFP être "sous le choc", "anéantie".

Des personnes sont venues dimanche déposer des fleurs pour rendre hommage aux victimes sur le site de l'attaque.

"C'est très traumatisant", a indiqué à l'AFP Mohamad Sariman, qui travaillait dans un food truck au festival Lapu Lapu et qui dit avoir entendu une "grosse détonation".

De nombreuses communautés asiatiques, notamment chinoise, indienne et philippine, vivent dans l'ouest du Canada, pour beaucoup autour de Vancouver, troisième agglomération du pays.

Dimanche, le roi Charles III, chef d'Etat du Canada, s'est dit "profondément attristé" par cette "terrible tragédie". Le président français Emmanuel Macron a dit sa "solidarité aux Canadiens et à la communauté philippine".

De son côté, le président des Philippines Ferdinand Marcos a déclaré dans un communiqué qu'il était "complètement bouleversé d'apprendre ce terrible incident".

"J'ai peur" 

"J'étais choqué" en apprenant la nouvelle, a déclaré dimanche matin à l'AFP Julie Dunbar, une retraitée de la capitale Ottawa. Elle rappelle tristement qu'il "est arrivé la même chose à Toronto" en 2018, quand un homme avait tué 11 personnes avec un van. "J'ai peur de la société dans laquelle on vit".

Ce drame fait monter la tension à quelques heures du scrutin, lundi. La campagne électorale a été dominée par la question de la guerre économique avec les Etats-Unis de Donald Trump et ses menaces d'annexion.

Le nouveau Premier ministre Mark Carney, qui se présente comme un rempart face au président américain, est donné favori par les sondages. Il a modifié le programme de son dernier jour de campagne en raison de l'attaque à Vancouver.


La Chine contredit Trump et dément tout appel récent avec Xi Jinping

Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains. (AFP)
Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains. (AFP)
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  • Dans un entretien publié vendredi par Time Magazine, le président américain a dit avoir parlé au téléphone avec Xi Jinping, sans toutefois préciser à quelle date, ni le contenu de la conversation
  • Donald Trump avait également affirmé au Time Magazine que des discussions étaient en cours avec la Chine pour tenter de parvenir à un accord, et laissé entendre que le processus pourrait aboutir dans les prochaines semaines

PEKIN: La Chine a assuré lundi qu'aucun appel téléphonique n'avait eu lieu dernièrement entre le président Xi Jinping et son homologue américain, contredisant les affirmations de Donald Trump qui dit avoir parlé avec le dirigeant chinois.

Les deux premières puissances économiques mondiales sont engagées dans une guerre commerciale, déclenchée par le locataire de la Maison Blanche.

Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains.

Dans un entretien publié vendredi par Time Magazine, le président américain a dit avoir parlé au téléphone avec Xi Jinping, sans toutefois préciser à quelle date, ni le contenu de la conversation.

"À ma connaissance, les deux chefs d'État n'ont pas eu de conversation téléphonique récemment", a indiqué lundi lors d'un point de presse régulier Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Donald Trump avait également affirmé au Time Magazine que des discussions étaient en cours avec la Chine pour tenter de parvenir à un accord, et laissé entendre que le processus pourrait aboutir dans les prochaines semaines.

"Je tiens à rappeler que la Chine et les États-Unis n'ont pas engagé de consultations ni de négociations concernant les droits de douane", lui a répondu lundi Guo Jiakun.

 


Trump demande la gratuité des canaux de Panama et de Suez pour les navires américains

Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
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  • Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.
  • « J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

WASHINGTON : Donald Trump a demandé samedi que le passage des navires américains soit rendu gratuit sur les canaux de Panama et de Suez, et a chargé son chef de la diplomatie, Marco Rubio, de se saisir immédiatement de ce dossier.

Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.

« Les navires américains, à la fois militaires et commerciaux, devraient être autorisés à transiter gratuitement via les canaux de Panama et de Suez. Ces canaux n'existeraient pas sans les États-Unis d'Amérique », a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social.

« J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

Avant même de prendre ses fonctions le 20 janvier, Donald Trump avait fait monter la pression sur le Panama, menaçant de « reprendre » le canal construit par les États-Unis et inauguré en 1914, et resté sous souveraineté américaine jusqu'en 1999.

Le Panama avait récupéré le canal cette année-là, en vertu d'un accord conclu en 1977 avec le président Jimmy Carter. Les États-Unis et la Chine sont les deux principaux utilisateurs de ce lien stratégique, par lequel transite 5 % du commerce maritime mondial.

Début avril, Washington a obtenu l'autorisation du Panama de déployer des militaires américains autour de cette voie d'eau stratégique.

Le canal de Suez, contrôlé par l'Égypte depuis 1956, concentrait lui environ 10 % du commerce maritime mondial, jusqu'à ce que les rebelles houthis du Yémen commencent à lancer des attaques contre des navires, disant agir en « solidarité » avec les Palestiniens de la bande de Gaza.

Les États-Unis sont intervenus, avec d'autres pays, pour tenter de sécuriser cette route maritime.

Mais le trafic a chuté, réduisant drastiquement une source essentielle de devises étrangères pour Le Caire, plongé dans la pire crise économique de son histoire.