Comment le léopard d'Arabie, en voie d’extinction, est rendu à la vie sauvage en Arabie saoudite

En Arabie saoudite, où, pendant des générations, le léopard d'Arabie et ses proies ont été chassés et où son habitat a été progressivement érodé par l'expansion et le développement humains, on craint l’extinction de cette race. (Images fournies/RCU)
En Arabie saoudite, où, pendant des générations, le léopard d'Arabie et ses proies ont été chassés et où son habitat a été progressivement érodé par l'expansion et le développement humains, on craint l’extinction de cette race. (Images fournies/RCU)
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Publié le Vendredi 11 février 2022

Comment le léopard d'Arabie, en voie d’extinction, est rendu à la vie sauvage en Arabie saoudite

  • On pense que seule une poignée de ces animaux magnifiques survit dans toute la péninsule arabique
  • Un programme géré par la RCU a permis la naissance de 16 petits au Centre de recherche sur la faune sauvage à Taif

LONDRES: Abdelaziz Alenzy n'oubliera jamais le moment où il a reçu l’appel en avril dernier. Après plus de trois mois d'attente anxieuse, l'un des léopards du programme de reproduction en captivité du Centre de recherche sur la faune sauvage à Taif avait enfin donné naissance à un petit en bonne santé et plein d’entrain.

«Je ne peux pas décrire mes sentiments quand elle est née», a affirmé Alenzy, directeur vétérinaire à la Commission royale pour AlUla (RCU). «Nous nous attendions à ce qu'un petit naisse ce jour-là, mais quand j'ai reçu l'appel des gardiens, c'était: ‘Ouah!’ Je me suis levé, je me suis habillé et je me suis précipité au travail.»

Pendant 12 semaines, l'équipe n'a pas dérangé la mère et son petit. Les trois premiers mois de la vie d’un léopard sont cruciaux. Ce n'est qu’à ce moment-là qu'ils ont pu procéder à un examen médical et qu’ils ont découvert que «nous avons eu la chance d'avoir une petite femelle, ce qui est une excellente chose pour notre programme».

Ce petit, l’un des 16 dont la reproduction a été effectuée avec succès à Taif dans le cadre du programme sur les léopards d'Arabie géré par la RCU, représente l’espoir de l'une des expériences de réintroduction les plus ambitieuses jamais tentées dans le monde.

«Notre objectif à la RCU n'est rien de moins que de rétablir le pouvoir de l'équilibre de la nature», a déclaré le Dr Ahmad Mohammed al-Malki, directeur général des réserves naturelles de la commission.

Travaillant en partenariat avec Panthera, une organisation mondiale de conservation consacrée à la préservation des sept grands félins du monde et de leur rôle essentiel dans les écosystèmes mondiaux, la RCU prévoit de réintroduire le léopard dans la nature en Arabie saoudite.

«Nous estimons que le fait de sauver des espèces menacées telles que le léopard d'Arabie est essentiel à la protection de notre planète et à l'équilibre naturel de notre écosystème», a précisé Al-Malki.

À l'heure actuelle, le Léopard d'Arabie est classé sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature, comme étant «en danger critique d'extinction». Il est pratiquement en état d’extinction à l'état sauvage.

Seule une poignée de ces magnifiques animaux survivrait dans toute la péninsule arabique, dans un dernier refuge situé dans les montagnes du Dhofar, à Oman.

En Arabie saoudite où, pendant des générations, le léopard d'Arabie et ses proies ont été chassés et son habitat régulièrement érodé par l'expansion et le développement humains, on craint l’extinction de cette race.

«Je ne pense pas que nous puissions dire avec certitude que le léopard a disparu en Arabie saoudite», a affirmé le biologiste David Mallon, professeur invité au département des sciences naturelles de la Manchester Metropolitan University, et membre du comité de la liste rouge de l'UICN.

«Il pourrait y avoir un léopard ou deux encore en vie quelque part. Mais ces dernières années, de nombreux piégeages photographiques ont été effectués. Cela a été énormément intensifié par les gens de Panthera, qui travaillent avec AlUla sur une douzaine de sites ces deux dernières années, mais ils n'ont trouvé aucune photographie du léopard.»

en bref

Des bâtiments et des monuments célèbres en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et à Oman s'illuminent pour marquer la toute première Journée du Léopard d'Arabie le 10 février.

Le léopard était déjà rare en Arabie saoudite dans les années 1960. La dernière observation confirmée du léopard dans le Royaume remonte à 2014, lorsqu'une vidéo d'un léopard empoisonné par un fermier dans la région de Wadi Numan, à La Mecque, a été publiée sur YouTube.

Ce fut le point de départ de la RCU qui, alors même que la reproduction des léopards se poursuivait, s’est lancée dans un programme d'éducation et de sensibilisation visant à souligner l'importance et les avantages pour les communautés locales de la réintégration du léopard dans ses anciens terrains de chasse.

Cela aidera les communautés à réaliser «qu'il existe un lien direct entre leur prospérité, leur avenir, et la réintroduction du léopard», a déclaré Thomas Kaplan, fondateur de Panthera. «La partie la plus importante du processus de réintroduction des grands félins est d’assurer l'adhésion des populations locales.»

Pour sa part, la RCU «travaille en étroite collaboration avec la communauté locale», en investissant dans «l'éducation et l'apprentissage de la génération future d'AlUla afin de créer des opportunités de formation et d'emploi».

La possibilité de voir des léopards à l'état sauvage jouera sans aucun doute un rôle important dans le développement de la région d'AlUla en tant que destination de tourisme culturel riche en archéologie, en patrimoine et en paysages époustouflants, créant ainsi de nombreux emplois pour la population locale.

La princesse Reema bent Bandar al-Saoud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis, est la fondatrice de Catmosphere, une fondation à but non lucratif qui vise à sensibiliser le public aux nombreuses espèces de félins menacées dans le monde. 

La RCU prévoit de remettre en liberté les premiers léopards élevés en captivité dans la réserve naturelle de Charaan d'ici 2030. Cette réserve naturelle est un habitat protégé de 925 kilomètres carrés en cours de création à AlUla, dans le paysage spectaculaire de gorges situé à l'est de l'ancienne cité nabatéenne de Hegra, sculptée dans la roche.

Le moment n’aurait pu être plus adéquat. Le projet d’AlUla, faisant de la région une destination touristique internationale riche en histoire naturelle et humaine, est l'une des pierres angulaires du plan de la Vision 2030 du Royaume pour la diversification économique.

L'emplacement est également parfait. Les léopards, ainsi que les lions et les guépards, ont vécu ici-même pendant des millénaires avant de perdre la lutte pour l'espace vital avec les humains.

La preuve que ces animaux ont prospéré ici pendant des milliers d'années – aux côtés de lions et de guépards, aujourd’hui disparus depuis longtemps – se trouve dans d'anciennes gravures rupestres ou pétroglyphes, disséminées dans le paysage, montrant des léopards rôdant dans ce qui était alors le paysage luxuriant et verdoyant de la Péninsule arabique.

Aujourd’hui, selon Kaplan, le léopard revient chez lui – c'est une étape vitale dans les projets plus vastes de l'Arabie saoudite visant à augmenter considérablement le nombre d'habitats protégés dans le pays.

«L’intérêt de sauver les grands félins est qu'ils se situent au sommet de la pyramide en termes de chaîne alimentaire», a-t-il indiqué. «Pensez à eux comme l'espèce parapluie ou le prédateur au sommet - la mégafaune emblématique de son écosystème. C'est la représentation d'un paysage sain; un lieu unique pour la conservation de la faune sauvage.

«En d'autres termes, si vous voulez sauver de grands paysages, alors la façon de procéder est de se concentrer sur le sommet de la chaîne alimentaire, les espèces parapluies. Et en Arabie saoudite, c’est le léopard.»

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À l'heure actuelle, le léopard d'Arabie est classé sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature comme étant «en danger critique d'extinction». Il a pratiquement disparu à l'état sauvage. (Photo fournie/RCU)

L'engagement envers le programme sur le léopard est important. En juin 2016, lors d'une cérémonie en plein air au milieu des paysages impressionnants d'AlUla, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, ministre saoudien de la Culture et gouverneur de la RCU, a signé un accord avec Panthera, engageant la commission à investir 20 millions de dollars (1 dollar américain = 0,88 euro) sur dix ans pour aider à la conservation mondiale du léopard et à l’augmentation du nombre de léopards d'Arabie.

Le prince Badr a déclaré après la cérémonie: «Il est de notre devoir de protéger, de conserver et de renforcer les effectifs de la population afin d'éviter que l'espèce ne devienne une note de bas de page dans l'histoire», ainsi que de «veiller à ce que les populations des autres pays du monde soient préservées avant qu'elles n'atteignent les niveaux de danger auxquels sont aujourd'hui confrontés nos précieux grands félins indigènes».

Préserver les animaux, c’est préserver les paysages, et le programme sur les léopards est le fleuron d’une série d’initiatives vertes lancées pour restaurer et protéger l'équilibre de la nature à travers le Royaume, en s'appuyant sur les succès précédents, notamment la réintroduction d'autres espèces menacées et la désignation de vastes étendues du pays comme zones protégées.

Après le lancement de l'Initiative verte saoudienne en mars 2021, d'autres initiatives de ré-ensauvagement sont en cours dans tout le Royaume, notamment l'inversion de la désertification dans de vastes zones, la restauration d’habitats dégradés par le surpâturage du bétail et une énorme augmentation prévue du nombre et de l'échelle des zones protégées en Arabie saoudite.

 

La première zone protégée du pays a été créée en 1986 – une réserve de 13 775 kilomètres carrés à Harrat al-Harrah, dans le nord du Royaume. Aujourd'hui, elle abrite un éventail éblouissant d'animaux importants, notamment la gazelle Reem, le loup d'Arabie, le renard roux, le renard des sables, l'hyène rayée, le lièvre du Cap, la gerboise, l'outarde houbara et l'aigle royal.

Depuis la désignation de Harrat al-Harrah, 14 autres zones, couvrant plus de 82 000 kilomètres carrés, ont été protégées. Désormais, sous les auspices de l'Initiative verte saoudienne, il est prévu de porter la superficie des terres protégées à environ 600 000 kilomètres carrés, soit plus de 30% de la superficie totale du Royaume.

L'Arabie saoudite a déjà réintroduit avec succès l'oryx d'Arabie dans la nature, un excellent exemple, selon Kaplan, de ce qui peut être réalisé.

En 1972, l'oryx, autrefois commun dans toute la péninsule arabique, avait été chassé jusqu'à son extinction dans la nature. Mais, grâce à l’élevage de spécimens en captivité, l'espèce a été réintroduite à Oman en 1982, puis en Arabie saoudite et dans les Émirats arabes unis.

Fait remarquable, en 2011, le statut de l'espèce sur la Liste rouge de l'UICN est passé de disparu à vulnérable, la première fois qu'une espèce disparue faisait un retour aussi spectaculaire.

«Le rétablissement de l'oryx d'Arabie s'est avéré être l'une des études de cas les plus inspirantes pour l'élevage en captivité et la réintroduction de toute espèce dans le monde, et l'un des modèles les plus puissants dont nous disposons pour la réintroduction réussie du léopard d'Arabie lui-même», a révélé Kaplan.

«Toutes les personnes impliquées dans ce programme se souviennent de la naissance en captivité du premier oryx d'Arabie. Elles n'avaient aucune idée du succès qu’elles allaient rencontrer.»

«Mais nous sommes convaincus qu'avec les naissances des petits à Taif, nous voyons les premières empreintes de pattes du succès de l'initiative du léopard d'Arabie.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

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  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


Des frappes israéliennes font des dizaines de morts dans la bande de Gaza

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.  "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe. "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
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  • Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement Hamas
  • Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien

TERRITOIRES PALESTINIENS: Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Déclenchée le 7 octobre 2023 après une attaque d'une ampleur inédite du Hamas sur le sol israélien, la guerre à Gaza s'est propagée au Liban, où le mouvement pro-iranien Hezbollah a ouvert un "front de soutien" au mouvement palestinien.

Après des discussions à Beyrouth en vue d'obtenir une trêve entre l'armée israélienne et le Hezbollah, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, doit rencontrer jeudi en Israël le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, à 12H30 (10H30 GMT).

Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien.

Dans la bande de Gaza, la Défense civile a annoncé jeudi la mort de 22 personnes tuées dans la nuit par une frappe israélienne sur un quartier de Gaza-ville (nord).

"Nous confirmons que 22 martyrs ont été transférés (vers des hôpitaux) après une frappe ayant visé (une) maison (...) à Cheikh Radwan", a indiqué à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation.

"Ici, il y a un martyr et un corps sans tête. Nous ne savons pas de qui il s'agit jusqu'à présent", témoigne auprès de l'AFPTV, Moataz Al-Arouqi, un Palestinien du quartier.

Une autre frappe survenue aux alentours de minuit (22H00 GMT) dans la zone de Beit Lahia et Jabalia (nord) a fait des dizaines de morts, selon des sources médicales.

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.

"Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza".

"Arrêt total de l'agression" 

La guerre dans le territoire palestinien a été déclenchée en riposte à l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, l'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, malgré les appels internationaux demandant la fin du conflit.

Au Liban, Israël et le Hezbollah sont entrés en guerre ouverte le 23 septembre après un an de tirs transfrontaliers, et l'armée israélienne mène des incursions dans le sud du pays depuis le 30 septembre.

Israël dit vouloir éloigner le Hezbollah des régions frontalières du sud du Liban pour permettre le retour des quelque 60.000 habitants du nord d'Israël déplacés par les tirs du mouvement. Au Liban, des dizaines de milliers d'habitants ont également été déplacés.

L'ambassadrice américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, avait présenté jeudi dernier au Premier ministre libanais, Najib Mikati, et au chef du Parlement, Nabih Berri, un plan en 13 points prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l'armée dans le sud du Liban.

Dans ce contexte, l'émissaire Amos Hochstein s'est rendu mardi à Beyrouth où il a déclaré qu'une solution était "à portée de main" mais que c'était aux belligérants de "décider".

Israël "ne peut pas nous imposer ses conditions", a prévenu mercredi le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, disant exiger "l'arrêt total de l'agression" au Liban.

M. Netanyahu avait averti lundi que Israël "mènera(it) des opérations" militaires contre le Hezbollah même en cas de trêve.

"Très violente frappe" 

Pendant ce temps, les bombardements israéliens se poursuivent au Liban sur des bastions du Hezbollah. De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer.

Plusieurs secteurs du sud du pays ont été ciblés, notamment la bourgade de Khiam, située à environ six kilomètres de la frontière, où des affrontements entre le Hezbollah et les forces israéliennes avaient éclaté la veille, selon l'Agence nationale d'information libanaise (Ani).

Jeudi matin, le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adraee, a lancé des appels à évacuer aux habitants de trois zones proches de la ville de Tyr (sud).

Les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait au Liban plus de 3.550 morts depuis octobre 2023, la plupart depuis le début de la campagne israélienne massive de bombardements le 23 septembre. Côté israélien, 79 militaires et 46 civils ont été tués en 13 mois.