LE CAIRE : Le Grand Imam d'Al-Azhar Cheikh Ahmed El-Tayeb a déclaré dimanche que l'encyclique sociale du Pape François «Fratelli Tutti» (Tous Frères) révèle «une réalité mondiale» de sociétés et de systèmes défectueux.
Le pape François a signé la nouvelle encyclique le samedi 4 octobre, jour de la fête de Saint François d’Assises, dans la ville médiévale du saint en Italie. La lettre vient continuer le «Document sur la fraternité humaine» signé par lui-même et par Sheikh El-Tayeb à Abu Dhabi, capitale des Émirats arabes unis, en février 2019.
«Le message de mon frère le pape François - que nous sommes tous frères et sœurs - vient comme une extension du« Document sur la fraternité humaine », a tweeté Cheikh El-Tayeb. «Le message s’adresse à ceux qui ont de la bonne volonté et une conscience vivante, et rétablit l’âme de l’humanité.»
Dans son encyclique, le Pape a appelé à « promouvoir le bien pour nous-mêmes et pour toute l'humanité».
Il a déclaré : «Nous devons avoir le courage de donner une voix à ceux qui sont victimes de discrimination ... Le monde appartient à tout le monde parce que nous sommes tous des êtres humains. Nous sommes nés sur cette terre égaux dans la dignité.
«On ne peut parvenir à l'égalité simplement en déclarant tous les êtres humains égaux. C’est plutôt le résultat d'une évolution consciente et éducative. Notre famille humaine a besoin d'apprendre à vivre ensemble dans l'harmonie et la paix malgré notre diversité », a-t-il ajouté.
«Les vieux conflits enterrés il y a longtemps resurgissent, tandis que l'extrémisme, le nationalisme amer et les agressions augmentent ... la fraternité est basée sur la pratique de l'amitié sociale entre les peuples et les nations (qui) aspirent à de meilleurs décisions politiques qui soient vraiment au service du bien commun », a poursuivi le Pape François.
Saint François était un moine chrétien médiéval connu pour son engagement à lutter contre la pauvreté, son amour de la nature et le rejet de la violence.
Le pape âgé de 83 ans, qui porte le prénom du saint, est le chef d’une Église catholique romaine forte de 1,3 milliard d'adeptes dans le monde. Il estime que la pandémie de coronavirus devrait inspirer une reconsidération des priorités mondiales.
Le pape François regrette également que «l'exagération, l'extrémisme et la polarisation dans de nombreux pays soient devenus des outils politiques aujourd'hui», et il a accusé les réseaux sociaux de contribuer au déclin des normes du débat public.
Ce texte est une traduction d’un article paru sur Arabnews.com