Homo sapiens est arrivé en Europe bien plus tôt que rapporté

Sous l'abri de roche blanche, situé dans la Drôme (sud de la France) et excavé depuis 1990, s'empilent plusieurs couches archéologiques retraçant plus de 80 000 ans d'occupation de l'endroit. (Photo, AFP)
Sous l'abri de roche blanche, situé dans la Drôme (sud de la France) et excavé depuis 1990, s'empilent plusieurs couches archéologiques retraçant plus de 80 000 ans d'occupation de l'endroit. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 10 février 2022

Homo sapiens est arrivé en Europe bien plus tôt que rapporté

  • Jusqu'ici, les découvertes archéologiques indiquaient une disparition de Néandertal du continent européen il y a environ 40 000 ans, peu après l'arrivée de son "cousin" Homo sapiens (à environ -45 000 ans)
  • La découverte de l'équipe d'archéologues et paléoanthropologues repousse l'arrivée d'Homo sapiens en Europe occidentale à il y a environ 54 000 ans

PARIS : L'homme moderne, Homo sapiens, s'est aventuré sur le territoire européen de Néandertal bien plus tôt que rapporté jusqu'ici, comme en témoignent des fossiles et outils de la grotte Mandrin, sur le Rhône, en France, selon une étude de Science parue mercredi.

Jusqu'ici, les découvertes archéologiques indiquaient une disparition de Néandertal du continent européen il y a environ 40 000 ans, peu après l'arrivée de son "cousin" Homo sapiens (à environ -45 000 ans). Sans qu'aucun indice ne trahisse une cohabitation entre ces deux espèces humaines.

La découverte de l'équipe d'archéologues et paléoanthropologues menée par Ludovic Slimak, chercheur CNRS à l'Université de Toulouse, repousse l'arrivée d'Homo sapiens en Europe occidentale à il y a environ 54 000 ans. Autre fait remarquable, elle révèle son occupation de la grotte Mandrin en alternance avec Néandertal, là où d'ordinaire Sapiens remplaçait ce dernier pour de bon.  

Sous l'abri de roche blanche, situé dans la Drôme (sud de la France) et excavé depuis 1990, s'empilent plusieurs couches archéologiques retraçant plus de 80 000 ans d'occupation de l'endroit, "où tout est extrêmement bien préservé dans des dépôts de sable très réguliers, portés par le mistral", raconte le chercheur à l'AFP. 

Son équipe y tombe sur une énigme: une couche, baptisée "E", recèle au moins 1 500 pointes de silex taillé, dont la finesse d'exécution tranche avec les pointes et lames, d'exécution plus classique, des strates supérieures et inférieures.

Une dent de lait

De très petite taille, pour certaines inférieures au centimètre, ces pointes "sont normées, au millimètre près, standardisées, quelque chose qu'on ne connaît pas du tout chez Néandertal", dit Ludovic Slimak, spécialiste des sociétés néandertaliennes. Probablement des pointes de flèche, inconnues en Europe à cette époque. 

Il attribue cette production à une culture baptisée Néronien, qui concerne plusieurs sites du couloir rhodanien. Et part en 2016 avec son équipe au musée Peabody d'Harvard aux Etats-Unis, pour y confronter sa découverte avec une collection de fossiles taillés du site de Ksar Akil, au pied du Mont Liban (Liban). Un des hauts lieux de l'expansion d'Homo sapiens à l'est de la Méditerranée. 

La similarité entre les techniques utilisées lui fait supposer que Mandrin est le premier site répertoriant Homo sapiens en Europe. Sa piste était la bonne: une dent de lait, trouvée dans la fameuse couche "E", est venue le confirmer.

A Mandrin les chercheurs ont trouvé neuf dents, en plus ou moins bon état et appartenant à six individus, confiées à Clément Zanolli, paléoanthropologue du CNRS à l'Université de Bordeaux. Grâce à la micro-tomographie (un scanner à très haute résolution), son verdict est sans appel: la dent de lait de la couche "E" "est la seule dent humaine moderne trouvée à cet endroit", explique le chercheur à l'AFP.

L'équipe a employé ensuite une technique pionnière, la fuliginochronologie, qui analyse les couches de suies imprégnant les parois d'une grotte, traces d'anciens foyers. L'étude des fragments de parois, "tombés directement dans les couches, montrent qu'Homo sapiens est revenu une fois par an dans la cavité, sur 40 ans", dit M. Slimak. 

Néandertal guide Sapiens

Homo sapiens est venu dans cette grotte un an seulement après le passage de Néandertal dans cet abri. Quand Homo sapiens le quitte définitivement, Néandertal y revient, bien plus tard (environ un millier d'années).

"A un moment donné les deux populations ont soit co-existé dans la grotte, soit sur le même territoire", en conclut le chercheur. Qui imagine que Néandertal ait pu servir de guide à Sapiens pour le mener aux meilleures sources de silex disponible, situées pour certaines jusqu'à 90 km de là... "En ethnographie, la question de prendre des guides en territoire inconnu est universelle", remarque-t-il.   

Au final "l'apparition des humains modernes et la disparition de Néandertal est beaucoup plus complexe" qu'imaginée jusqu'ici, remarque le professeur Chris Stringer, co-signataire de l'étude et spécialiste de l'évolution humaine au muséum d'Histoire naturelle à Londres. La compréhension de leur chevauchement est indispensable pour expliquer "pourquoi nous sommes devenus la seule espèce humaine restante", ajoute-t-il, dans un communiqué.

Ce chevauchement, évident à Mandrin, place désormais le Rhône comme un "grand couloir de migration" permettant à Homo sapiens "de rejoindre l'espace méditerranéen et l'espace continental européen", selon Ludovic Slimak. Qui promet d'autres découvertes sur le contenu de Mandrin.


Anthony Hopkins enchante Riyad avec une symphonie onirique

L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
Anthony a remercié Turki Al-Sheikh, président de la General Entertainment Authority, de l'avoir invité à se produire à Riyad. (Photo Fournie)
Anthony a remercié Turki Al-Sheikh, président de la General Entertainment Authority, de l'avoir invité à se produire à Riyad. (Photo Fournie)
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  • Présentée par Morgan Freeman, l'icône hollywoodienne se penche sur le langage universel de la musique
  • Un concert en Arabie Saoudite : un honneur inimaginable, dit Hopkins

RIYADH : Dans un mélange captivant d'art et d'humanité, l'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé "La vie est un rêve", dans le cadre des festivités de la Saison de Riyad.

Présenté par son collègue acteur Morgan Freeman, Hopkins a commencé son discours par la salutation arabe "As-salamu alaykum", donnant ainsi le ton du respect culturel et de l'unité.

Hopkins a partagé ses réflexions sur la vie et l'art, s'inspirant des mots d'Edgar Allan Poe : "J'ai toujours cru que tout ce que nous voyons ou semblons être n'est qu'un rêve à l'intérieur d'un rêve".

L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)

Il a remercié Turki Al-Sheikh, président de la General Entertainment Authority, de l'avoir invité à se produire à Riyad.

C'est avec une grande humilité et une immense gratitude que je présente ma pièce, "La vie est un rêve", dans le cadre de la Saison de Riyad", a-t-il déclaré.

Se remémorant sa vie, il a décrit le chemin parcouru depuis le "fils d'un simple boulanger" du sud du pays de Galles jusqu'à un compositeur et un acteur de renommée mondiale.

"Pour moi, ma vie est un profond mystère", a-t-il déclaré. "Il est impossible de comprendre ou de s'attribuer le mérite des bénédictions qui m'ont été accordées. C'est pourquoi je crois que la vie est un rêve, et cette pièce, "Life is a Dream", m'a été inspirée par mon enfance rêveuse dans le sud du pays de Galles, par ma mère qui m'a merveilleusement soutenu et par mon père, qui était plus grand que nature et qui a travaillé sans relâche tout au long de sa vie.

Hopkins a invoqué la philosophie de Ralph Waldo Emerson, soulignant que la musique et l'art sont des connecteurs spirituels.

"La musique et l'art sont des chemins vers Dieu, le principal moyen de relier toutes les âmes humaines. Emerson a compris que toucher une âme, c'est toucher toutes les âmes et je crois moi aussi que la musique a un pouvoir de transformation", a-t-il déclaré.

L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)

"J'ai toujours rêvé d'être compositeur, mais je n'ai jamais su comment. Pourtant, donner ce concert en Arabie saoudite, berceau de l'islam, où le prophète Mahomet a reçu ses messages et où se trouvent les villes saintes de La Mecque et de Médine, est un honneur inimaginable".

Abordant les défis mondiaux, M. Hopkins a souligné l'importance de l'unité et de la paix.

"Je ne peux imaginer un meilleur endroit qu'ici pour nous rassembler, surmonter nos différences et envisager un monde de paix, d'équilibre et d'amour", a-t-il déclaré.

"À 87 ans, je comprends parfaitement que la mort est inévitable. Mais le thème de ce concert est que la vie est un long adieu à tout ce que nous aimons, un adieu prolongé, mais rempli de pardon et d'émerveillement".

M. Hopkins a conclu en remerciant l'équipe qui a rendu ce concert possible, en particulier Rakan Al-Harthi, directeur général de Sela, son producteur musical Stephen Barton, le chef d'orchestre Matthew Freeman et le Royal Philharmonic Orchestra. Il a terminé son discours par "Shukran".

Grâce à cet événement, Hopkins a non seulement mis en valeur ses talents musicaux, mais il a également laissé une impression durable sur la Saison de Riyad, en soulignant le pouvoir unificateur de l'art et de la musique dans la promotion de la tolérance, de l'amour et de la compréhension entre les cultures.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

   

Le mouvement Slow Food s'implante à AlUla

AlUla dévoile le centre d'art culinaire de Dadan, qui célèbre le mouvement slow food, la durabilité et les traditions culinaires. (Photo Fournie)
AlUla dévoile le centre d'art culinaire de Dadan, qui célèbre le mouvement slow food, la durabilité et les traditions culinaires. (Photo Fournie)
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  • Le Centre d'art culinaire Dadan est un centre d'éco-gastronomie qui allie patrimoine et système alimentaire durable.
  • Le marché fermier de Dadan, qui met en valeur les richesses agricoles de la ville tous les week-ends avec un éventail de produits frais et saisonniers, est l'un des sites incontournables d'AlUla.

RIYADH : grâce à l'ouverture du Centre d'art culinaire Dadan, la ville d'AlUla accueille un nouveau foyer du mouvement slow food. Ce centre célèbre l'agriculture durable, les traditions alimentaires locales et les repas réfléchis.

Ce mouvement mondial vise à favoriser un lien plus profond entre les consommateurs et leurs sources de nourriture, en prônant l'utilisation d'ingrédients saisonniers et locaux, et en soutenant tous les membres de la communauté, des valeurs qui ont guidé le développement d'AlUla en tant que destination durable.

Le Centre des arts culinaires Dadan est un centre mondial d'éco-gastronomie qui allie l'héritage de l'oasis verdoyante d'AlUla aux valeurs contemporaines d'un système alimentaire équitable et durable.

Situé près du site historique de Dadan, le centre propose des repas, des ateliers interactifs et la possibilité de rencontrer les agriculteurs d'AlUla, le tout dans un cadre naturel d'exception.

Le marché fermier de Dadan, qui met en valeur les richesses agricoles de la ville tous les week-ends avec un éventail de produits frais et saisonniers, est l'un des sites incontournables d'AlUla.

Les familles locales, dont les moyens de subsistance sont étroitement liés à l'agriculture de l'oasis, présentent leurs produits et invitent les visiteurs à découvrir les saveurs authentiques d'AlUla. Les visiteurs peuvent savourer des plats préparés selon des méthodes traditionnelles ou choisir des produits frais à déguster sur l'aire de pique-nique, adoptant ainsi la philosophie « de l'oasis à la table » qui est au cœur de la mission du centre. Chaque achat soutient directement les agriculteurs locaux.

Le restaurant Diyar du centre, nommé d'après le mot arabe signifiant « maison », offre une expérience gastronomique inoubliable. Chaleureux et accueillant, il surplombe les montagnes majestueuses et sert des plats préparés à partir d'ingrédients provenant de sources durables et cultivés localement. Sous la direction du chef primé Sergio Rama, il redéfinit l'hospitalité en transformant des repas simples en une célébration de la communauté et du patrimoine.

Une autre façon d'en savoir plus sur AlUla et ses habitants est de participer aux ateliers du centre, qui enseignent les pratiques durables et les traditions locales. 

Qu'il s'agisse d'apprendre les principes fondamentaux de la cuisine de la ferme à la table, de maîtriser les arts de la saumure et de la fermentation ou d'explorer les multiples utilisations du moringa dans les huiles et les savons, les participants acquièrent des connaissances pratiques sur de multiples pratiques artisanales et alimentaires.

Grâce au centre d'art culinaire Dadan, AlUla invite le monde à redécouvrir le plaisir d'une cuisine saine et traditionnelle dans son oasis intemporelle.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


« Unstoppable » : Une sortie attendue mais réjouissante

"Unstoppable" met en scène Jharrel Jerome dans le rôle de Robles, Jennifer Lopez dans celui de sa mère Judy et Bobby Cannavale dans celui de son beau-père Rick. (Fourni)
"Unstoppable" met en scène Jharrel Jerome dans le rôle de Robles, Jennifer Lopez dans celui de sa mère Judy et Bobby Cannavale dans celui de son beau-père Rick. (Fourni)
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  • Le film "Unstoppable" raconte l'histoire réelle d'Anthony Robles, un lutteur américain qui a remporté le championnat national de lutte universitaire de 125 livres (57 kg) en 2011 bien qu'il soit né avec une seule jambe
  • Le problème avec les films de sport (ou du moins les bons), c'est qu'il faut vraiment s'appuyer sur tous les clichés et embrasser toutes les expressions qui font chavirer le cœur

LONDRES : Il est facile d'oublier qu'il arrive parfois que l'on attende simplement une dose de bonnes vibrations d'un film — et peu de genres s'y prêtent mieux que le biopic sportif.

Le film "Unstoppable" raconte l'histoire réelle d'Anthony Robles, un lutteur américain qui a remporté le championnat national de lutte universitaire de 125 livres (57 kg) en 2011 bien qu'il soit né avec une seule jambe.

Réalisé par William Goldenberg (scénariste et monteur de renom, qui fait ici ses débuts en tant que réalisateur), "Unstoppable" met en scène Jharrel Jerome ("Moonlight", "When They See Us") dans le rôle de Robles, avec Jennifer Lopez dans le rôle de sa mère Judy et Bobby Cannavale dans le rôle de son beau-père Rick.

Déjà talentueux lutteur au lycée, Robles rate la bourse d'études dont il rêvait, mais choisit de payer pour aller à l'université d'État de l'Arizona et gagner une place dans l'équipe de lutte de l'établissement.

Malgré le comportement abusif de Rick à la maison, Robles continue de gagner la confiance de ses coéquipiers. Soutenu par la foi inébranlable de sa mère et de son entraîneur au lycée (joué par Michael Pena), il se montre non seulement digne de sa place, mais aussi un athlète capable de performer sur la scène nationale.

Le problème avec les films de sport (ou du moins les bons), c'est qu'il faut vraiment s'appuyer sur tous les clichés et embrasser toutes les expressions qui font chavirer le cœur. Parce que, si vous le faites - et si le film a un casting décent qui fait un travail sérieux - le résultat en vaut la peine.

C'est le cas de "Unstoppable", un film aussi déterminé que son protagoniste du monde réel. Bien sûr, il y a quelques éléments de l'histoire qui sont évoqués puis abandonnés. Bien sûr, la montée en puissance de l'épreuve de force est plus que prévisible.

Mais ce film bénéficie de l'excellente performance de Jerome (aidé par des effets et des cascades absolument parfaits, qui voient Robles lui-même exécuter certaines séquences de lutte), et d'une distribution secondaire immensément talentueuse.

Lopez, Cannavale et Peña jouent tous très bien leur rôle, mais Don Cheadle mérite également des éloges pour son interprétation en tant qu'entraîneur et mentor de Robles à l'université.

S'agit-il de l'exploration la plus sophistiquée du monde de la lutte universitaire ? Non. Mais s'agit-il d'un film chaleureux et décent qui vous fera du bien ? Absolument.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com