PARIS : Un collectif de footballeuses revendiquant le droit au voile islamique lors des compétitions a saisi la justice française après l'interdiction d'une manifestation qu'elles devaient organiser mercredi après-midi à Paris, en marge de débats au parlement sur le sujet.
Ce collectif surnommé les "Hijabeuses" a indiqué sur Twitter que l'audience se tiendrait mercredi matin.
La préfecture de police de Paris a annoncé mardi soir interdire la manifestation à l'appel de ces footballeuses au motif qu'elle pourrait attirer des contre-manifestants, alors que la question du foulard islamique est un sujet sensible en France.
"Il est à craindre que cette manifestation n’attire, outre les personnes qui la soutiennent, des personnes hostiles à la cause défendue et susceptibles d’en découdre avec les premiers", a argumenté la préfecture de police.
L'interdiction du rassemblement est justifiée "aussi bien pour la sécurité des manifestants eux-mêmes que pour le maintien de l’ordre public", a-t-elle ajouté.
"Nous avons évidemment saisi le tribunal pour contester cette décision arbitraire, injuste et complètement disproportionnée", ont réagi les "Hijabeuses" sur Twitter.
Les jeunes femmes avaient donné rendez-vous à 16h30 sur l’Esplanade des Invalides, juste à côté de l’Assemblée Nationale.
Elles s'étaient déjà invitées brièvement le 26 janvier dans le jardin du Luxembourg, au pied du Sénat, pour échanger quelques passes avec une banderole "Le football pour toutes", avant d'être invitées à partir par les gendarmes.
Ce collectif, créé en mai 2020, se dresse contre la Fédération française de football (FFF) qui leur interdit de jouer voilées en compétition.
Ce nouvel appel à manifester des "Hijabeuses" coïncide avec le retour à l'Assemblée nationale d'une proposition de loi de la majorité présidentielle sur le sport qui voit députés et sénateurs s'opposer sur la question de l'interdiction du port du voile en compétition.
Les sénateurs avaient voté le 19 janvier un amendement interdisant le port "de signes religieux ostensibles" lors d'une compétition sportive, aussitôt gommé par les députés.
Les deux chambres n'ayant pu s'entendre sur un texte commun, une nouvelle lecture est prévue mercredi à l'Assemblée.